Le gouvernement conservateur britannique n’a rien trouvé d’autre pour satisfaire les marchés financiers, et partant la bourgeoisie anglaise, que de faire travailler gratuitement les chômeurs !
Les chômeurs ne sont pas les seuls concernés par la régression sociale : les étudiants (triplement des frais d’inscription dans le supérieur), les fonctionnaires ( suppression de 500 000 emplois, salaires gelés...), les handicapés (budget fortement amputé), les retraités (l’âge officiel de départ à la retraite sera fixé à 66 ans dès 2020), les locataires modestes (les allocations logement revues à la baisse), les consommateurs ( le taux de la TVA passera de 17,5 à 20 % en janvier 2011) etc. etc.
La bourgeoisie française n’est pas tendre non plus avec les classes populaires. Sa politique de régression sociale n’a rien à envier à celle menée par les riches en Grande Bretagne. Ainsi des dizaines de milliers de postes sont supprimés tous les ans dans la fonction publique notamment dans l’Éducation et la Santé publique. Les dépenses liées à la santé, par exemple, ne cessent d’augmenter dans le budget des ménages :« En huit ans, le poids des dépenses de santé dans le budget des familles a augmenté de 40% à 50% en moyenne » (2)
En 2011, le gouvernement prévoit un train de mesures rendant l’accès aux soins de plus en plus difficile pour les couches populaires (3)
Les ouvriers et les salariés, qui ont la « chance » d’avoir un emploi, sont obligés de travailler toujours plus pour engraisser encore une classe dirigeante oisive. Il faut travailler le jour, la nuit, le dimanche, le lundi et tous les autres jours de la semaine. La loi des 35 heures, mise en place en 2002, est remise en cause. Il faut revenir en arrière et travailler quatre heures de plus alors qu’aujourd’hui le niveau du développement de la société, sur le plan de la science et de la technique, permet de travailler nettement moins.
Mais Le gouvernement actuel veut faire tourner la roue de l’histoire en arrière. Il veut asservir tout un peuple en lui imposant de travailler jusqu’à 67 ans. Travailler tout le temps et jusqu’à 67 ans ou plus, voilà l’idéal de cette bourgeoisie libérale et moderne ! Quelle régression sociale !
En Grèce, en Irlande, au Portugal et en Espagne la situation économique et sociale des classes laborieuses n’est guère meilleure.
Les gouvernements de ces pays s’acharnent avec un zèle singulier à détruire tout ce que les ouvriers et les salariés en général ont obtenu grâce à leurs combats et à leurs sacrifices passés : suppression massive des emplois dans la fonction publique, suppression ou diminution drastique des prestations sociales, réduction et gel des salaires des fonctionnaires, baisse du salaire minimum lorsqu’il existe comme en Irlande qui passe de 8.65 l’heure à 7.65, baisse des pensions de retraite et allongement de la durée de cotisation,
En Espagne, les contrôleurs aériens, eux, ont déclenché immédiatement une grève surprise très suivie. Le vice-chef du gouvernement Alfredo Perez Rubalcab a déclaré, après une réunion d’urgence du gouvernement, « s’ils ne vont pas travailler, ils commettront un crime de désobéissance en vertu du code pénal militaire » !(6)
Les plans de régression économique et sociale se répètent, se succèdent et se ressemblent étrangement. Le peuple doit souffrir pour que les banquiers, les spéculateurs et autres parasites vivent dans l’opulence.
Les bourgeoisies européennes, aidées par les agences de notation, le Fonds monétaire international ( FMI), dont le patron n’est autre que Dominique Strauss-Kahn, la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et toutes les institutions de l’Union, ne reculent et ne reculeront devant rien pour trouver les milliards d’euros nécessaires à la survie du capital (7). Celui-ci, à l’instar du vampire, ne peut s’animer et s’épanouir qu’en suçant la richesse produite par les salariés. Plus il en pompe, et plus il en réclame ! Les salariés sont ainsi réduits à de simples machines à produire, sans trêve, de la richesse pour le compte de la classe dirigeante.
Des peuples entiers, de l’Irlande en Espagne, du Portugal à la Grèce en passant par la Grande Bretagne, l’Italie et la France, sont soumis au diktat du capital et de la classe qui le porte. Son mépris pour les hommes est sans limites. Elle leur enlève toute dignité et toute humanité.
Si l’Europe s’enfonce lentement dans les ténèbres, d’autres pays au monde ont choisi de sortir de l’obscurité et nous donnent quelques lueurs d’espoir.
Certains peuples d’Amérique latine ont décidé de suivre une autre voie, celle du progrès social et du respect de la dignité humaine . Le cas de la Bolivie par exemple est très significatif à cet égard. Le peuple bolivien, guidé par le Mouvement vers le Socialisme d’Evo Morales, a non seulement engagé depuis 2005 un processus de réappropriation des richesses du pays auparavant entre les griffes des multinationales, mais il vient de réaliser une conquête sociale de portée historique : l’âge de départ à la retraite passe de 65 à 58 ans !
M. BELAALI
suite ici :
http://www.legrandsoir.info/Regression-sociale-sans-precedent-en-Europe.html
La crise ? Un prétexte commode pour revenir en arrière sur tout !
eva