Dévaluation du produit École
: tout le monde s’y est mis.
Sur un système pourrissant peut alors germer une alternative crédible. Ça tombe bien
: c’était là que l’on voulait en venir - créer les conditions d’émergence d’un vrai enseignement privé,
Comme on peut s’en douter dès qu’il s’agit de faire des bénéfices, le privé ne fait pas mieux que le public, et le plus souvent bien pire. Les salaires versés aux enseignants qui officient dans ces boîtes privées tournent autour de 11
€ l’heure, tous frais déduits. Enseigner ou faire des ménages…
À ce tarif, seuls des étudiants désargentés osent postuler.
La privatisation rampante de l’Éducation Nationale est aussi un plan anti-syndical. Rien d’étonnant à ce que la plupart des syndicats, qui n’ont jamais été consultés, soient hostiles à ce dispositif.
J’évoquais plus haut l’attrait fiscal des cours particuliers. De petits malins ont naturellement songé à donner à l’ensemble du système éducatif un intérêt fiscal que tout le monde, cette fois, comprendra. Jusqu’ici, seuls ceux qui ont les moyens de faire donner à leur progéniture des cours supplémentaires (et le facteur économique, comme on sait, est bien déterminant en dernière instance) bénéficiaient de la privatisation rampante. Avec le chèque-éducation, tout le monde - en apparence - profitera d’un système démantelé et livré au privé, de la Maternelle à l’Université.
L’idée n’est pas nouvelle, et le système a été mis en place dans quelques pays. On reverserait aux familles la quote-part qui, dans leurs impôts, correspondrait à l’Éducation, somme avec laquelle ils financeraient l’inscription de leurs rejetons dans une institution privée (ou publique, s’il en reste).
Si elle pèse sur le cadre économique, l’Europe s’est immiscée depuis longtemps dans la définition des missions de l’Éducation
La privatisation de l’Éducation est en ligne depuis le milieu des années
1970 — pas depuis 2007, parce qu’elle est à la confluence du libéralisme, qui ne détesterait pas délester l’État du plus important budget de la nation
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