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Comaguer
lundi 25 juillet 2011, par Comité Valmy
Publié par PEOPLE’S WORLD le 29 juin 2011
Auteur : Deirdre Grisworld
Combien de fois ne nous a-t-on pas dit que les États-Unis sont une société « ouverte » et que les médias sont « libres » ?
Habituellement, de telles proclamations sont faites en critiquant d’autres pays qui ne sont pas « ouverts » surtout les pays qui ne suivent pas le programme de Washington.
Si vous habitez aux États-Unis et dépendez des médias commerciaux soi-disant « libres » et « ouverts » pour votre information, vous devriez sans aucun doute croire que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, voire des milliers » d’étudiants sur la place Tiananmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les médias de ce pays.
Mais c’est un mythe. En outre, le gouvernement américain sait que c’est un mythe. Et tous les grands médias le savent aussi. Mais ils refusent de corriger le récit en raison de l’hostilité fondamentale de la classe dirigeante impérialiste U.S. envers la Chine.
Sur quoi basons-nous cette affirmation ? Sur Plusieurs sources. La plus récente est une diffusion par WikiLeaks de câbles envoyés de l’ambassade des États-Unis à Pékin au département d’État en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.
Vient en second lieu une déclaration en novembre 1989 du chef de bureau de Beijing du New York Times, déclaration qui n’a plus jamais été évoquée par ce journal.
Vient en troisième lieu le rapport du gouvernement chinois lui-même sur les évènements, qui est corroboré par les deux premiers. Un seul grand Journal occidental a publié les câbles WikiLeaks. C’était le Telegraph de Londres le 4 juin de cette année, 22 ans exactement après que le gouvernement chinois ait retiré les troupes de Pékin. Deux câbles en date du 7 juillet 1989 — plus d’un mois après les combats — ont rapporté ce qui suit :
« Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire sur les soldats entrant sur la place Tienanmen : il a regardé les militaires entrer sur la place et n’a observé aucune tir massif d’armes sur la foule, bien que des tirs sporadiques aient été entendus. Il a dit que la plupart des troupes qui sont entrées sur la place étaient effectivement armées mais seulement avec des engins anti-émeute — matraques et bâtons en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés. » [NDT : en langage militaire des soldats « en appui » ne sont appelés à intervenir que si ceux chargés de l’opération principale rencontrent des difficultés inattendues]
Un autre câble rapporte : « un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats entrant sur la place Tienanmen : bien que les coups de feu aient pu être entendus, il a dit qu’en dehors de quelques coups donnés aux d’étudiants, il y n’avait aucune tir de masse dans la foule des étudiants sur la place ».
Il faut se rappeler que le Chili était à l’époque dirigé par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat de droite violent, antisocialiste, appuyé par les Etats-Unis et que des milliers d’hommes de gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » mentionné n’était pas un ami de la Chine. Pas un seul journal U.S., pas une station de télévision ou de radio US n’a signalé ou commenté ces câbles sortis par WikiLeaks, ni l’article du Telegraph à leur sujet. C’est comme s’ils étaient été tombés dans un gouffre sans fond. Est-ce parce que les médias ici ne croient que le rapport soit crédible ? Pas vraiment. Ils connaissaient la vérité en 1989 Le New York Times sait que c’est crédible. Leur propre chef de bureau de Beijing à l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un vaste article intitulé (traduction COMAGUER) « Mise à jour sur la Chine : Comment les durs ont gagné » publié dans le Sunday Times Magazine le 12 novembre 1989, cinq mois après le supposé massacre dans le square.
À la fin de cet article long, qui était censé donner un éclairage sur un débat au sein de la direction du Parti communiste chinois, Kristof a catégoriquement déclaré : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni le compte-rendu officiel, ni la plupart des versions étrangères ne sont très exacts. Par exemple, Il n’y a eu aucun massacre sur la place Tienanmen, bien qu’il y ait eu plein de meurtres ailleurs. »
Même si l’article de Kristof est une critique sévère de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait « aucun massacre à Tienanmen » a immédiatement suscité des hurlements de protestation des détracteurs de la Chine aux États-Unis, comme cela est apparu dans le courrier des lecteurs du Times.
Y a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a eu aucun massacre d’étudiants non armés sur la place. C’est une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour une contre-révolution.
Le virage vers une économie de marché sous Deng Xiaoping avait suscité l’opposition de nombreux travailleurs. Il y avait aussi un élément contre-révolutionnaire essayant de tirer profit des griefs populaires contre la restauration complète du capitalisme.
Les impérialistes espéraient que les luttes à Pékin feraient tomber le Parti communiste chinois et détruiraient l’économie planifiée — comme ce qui devait arriver deux ans plus tard en Union soviétique. Ils voulaient « ouvrir » la Chine, pas à la vérité, mais au pillage des biens du peuple par les banques et les entreprises impérialistes.
Après beaucoup de débats au sommet, l’armée a été appelée et le soulèvement écrasé. La Chine n’a pas été détruite comme l’Union soviétique ; son économie n’a pas implosé pas plus que le niveau de vie n’a diminué. Bien au contraire. Les salaires et les conditions sociales ont été améliorés alors qu’ailleurs les travailleurs sont condamnés à la régression par une grave crise économique capitaliste.
En dépit de profondes concessions au capitalisme, étranger et national, la Chine continue d’avoir une économie planifiée, basée sur une solide infrastructure appartenant à l’Etat.
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1689