
http://fr.news.yahoo.com/direct-d%C3%A9raillement-br%C3%A9tigny-cuvillier-%C3%A9carte-lerreur-humaine-042900518.html
Les Médias commencent à parler de vétusté du matériel, pour nous préparer à la privatisation de notre Chemin de Fer comme veut nous l'imposer l' UE.
Voir mes tweets échanges avec un cheminot, plus bas (eva)
En 1996, la privatisation des chemins de fer britanniques fut, en Europe occidentale, le premier exemple de privatisation d'un service public ferroviaire d'importance nationale. Quelques années à peine après l'ouverture à la concurrence du réseau ferré national français (environ une dizaine d'opérateurs privés circulent sur le réseau ferré national français, au côté de l'opérateur historique qu'est la SNCF) et les récents incidents graves, il convient de s'appuyer sur l'exemple anglais pour mieux comprendre ce qui se passe ici en France.
Les conséquences pour les usagers britanniques
La privatisation de British Rail, (l'équivalent de la SNCF), est devenue le symbole de ce que les privatisations peuvent avoir de désastreux. À l'époque, les financiers prétendaient que le secteur privé fournirait un service plus efficace, de meilleure qualité et moins cher (!)... mais aussi les investissements considérables dont les chemins de fer ont besoin.
Il n'en fut strictement rien.
Pour augmenter les sources de profits et les dividendes qu'exigent les actionnaires, les dirigeants de ces nouvelles entreprises n'eurent - dans ce cadre - pas vraiment de choix. Les tarifs augmentèrent, les investissements chutèrent en flèche, deux tiers des emplois cheminots furent supprimés et les coûts de maintenance fûrent réduits en deça du minimum nécessaire à la sécurité des circulations.
Le nombre d'accidents monta (parallèlement à la courbe des profits toujours plus élevés, comme le fit remarquer les cheminots britanniques) rapidement.
Plusieurs d'entre eux furent spectaculaires et causèrent de nombreuses morts.
Parmis eux, l'accident de Southall, en 1997. Cet accident aurait pu être évité si un système de sécurité qui arrête les trains automatiquement en cas de franchissement d'un signal d'arrêt avait été installé, comme demandaient les syndicats cheminots britanniques. Les actionnaires jugeaient ce système trop coûteux.
Ce système est obligatoire en France, sauf pour certains engins de manoeuvre.
Celui de Hatfield en octobre 2000 fut causé par la rupture d'un rail dont la défaillance était connue. Il y avait déja eu 90 déraillements (!) au cours des douze mois précédents. Le remplacement du rail en question avait déja été prévu - son remplaçant était posé à côté de la voie - mais ne faisait pas partie des priorités de Railtrack (la compagnie privée gestionnaire du réseau) qui y voyait la, un "coût" et non pas une obligation !
La fragmentation du réseau obligea également les usagers à devoir prendre plusieurs abonnements, plusieurs billets, en fonction des différentes compagnies la où il n'en fallait qu'un seul avant.
Et pendant ce temps, à la SNCF?
Bien sur, des accidents ont eu lieu sur le réseau ferré national, y compris du temps du monopole SNCF. En revanche, quitte à payer un prix fort, elle put se permettre de mettre en place des mesures concrètes pour empêcher la répétition de ceux-ci. Ainsi, après l'accident de la Gare de Lyon en 1988, la SNCF modifia sa réglementation, renforça les tests psychologiques effectués sur les conducteurs, installa des nouveaux heurtoirs. Elle ordonna l'accélaration de l'installation du système KVB (contrôle de vitesse par balises) sur tout le réseau ferré national.
Les opérateurs privés de fret en France et les conséquences à la SNCF
La mise en concurrence en France commencent à produire ses effets. Veolia CARGO a été impliqué dans ce qui aurait pu être une catastrophe ferroviaire en 2008 à Montauban. Les essais de freins (coûteux) avaient été bâclés entre autres erreurs graves. Aujourd'hui, c'est Euro Cargo Rail qui heurte un train Fret de la SNCF, blessant l'agent de conduite SNCF qui a failli y laisser sa peau.
Et si ce train avait heurté un train de voyageurs?
A la SNCF aussi, les dirigeants poussent vers la même chose que leurs concurrents du privé. Ils taillent dans les coûts de maintenance, formation, mesures de sécurité, suppriment du personnel. Ils organisent également le transfert de charge en interne, de l'opérateur "historique" de Fret (qui représente tout de même plus de 90 % du trafic et n'est pas près de perdre sa place de leader), vers des filiales de droit privé SNCF. Ces filiales représentent à elles toutes seules, en volume, l'équivalent de tous les autres opérateurs privés.
Dans le privé, les cheminots travaillent avec les moyens et les conditions que leur imposent leur patrons. Ce n'est pas sans raisons que dans plusieurs de ces entreprises - même si beaucoup reste à faire - ils ont fait le choix de s'organiser syndicalement pour se faire respecter. Et ils ont bien raison et nous aurions tort de faire porter la responsabilité à ces salariés qui, contrairement à leurs patrons, ne sont pas des dangers publics.
Conclusion d'un usager du chemin de fer
S'il doit être donné parole à un usager, que je me permette en tant que tel de dire la chose suivante : de la concurrence, je n'en veux PAS ! Une pensée toute particulière pour l'agent de conduite blessé lors de l'accident.
http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2009/05/24/privatisation-et-chemin-de-fer-l-exemple-britannique_1197250_3232.html
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TWEETS, à lire de bas en haut :
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Lire aussi l'article :
Témoignage! LA SNCF malade des directives et des traités européens…
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