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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 02:47

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11 janvier 2015

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L’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo marquera notre histoire contemporaine. Il reste à savoir dans quel sens et avec quelles conséquences. Dans le contexte actuel de « guerre contre le terrorisme » (guerre extérieure) et de racisme et d’islamophobie d’Etat, les artisans de cet acte ont, consciemment ou non [1] accéléré un processus de stigmatisation et d’isolement de la composante musulmane, réelle ou supposée, des classes populaires.

 

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » Bertolt Brecht

Les conséquences politiques de l’attentat sont déjà désastreuses pour les classes populaires et cela va se renforcer si aucune alternative politique à la fameuse « Union Nationale » n’est proposée.

En effet, la manière dont les médias français et une écrasante majorité de la classe politique réagissent est criminelle. Ce sont ces réactions qui sont dangereuses pour l’avenir et qui portent en elles de nombreux « dégâts collatéraux » et de futurs 7 et 9 janviers toujours plus meurtriers. Comprendre et analyser pour agir est la seule posture qui peut permettre aujourd’hui d’éviter les instrumentalisations et dévoiements d’une émotion, d’une colère et d’une révolte légitime.

L’occultation totale des causes

Ne pas prendre en compte les causalités profondes et immédiates, isoler les conséquences du contexte qui les fait émerger et ne pas inscrire un événement aussi violent dans la généalogie des facteurs qui l’ont rendu possible condamne, au mieux, à la tétanie, au pire, à une logique de guerre civile. Aujourd’hui, personne dans les médias n’aborde les causes réelles ou potentielles. Pourquoi est-il possible qu’un tel attentat se produise à Paris aujourd’hui ? Comme le souligne Sophie Wahnich, il existe « un usage fasciste des émotions politiques de la foule » dont le seul antidote est le « nouage possible des émotions et de la raison » [2]. Ce que nous vivons aujourd’hui est ce cantonnement des discours médiatiques et politiques dominants à la seule émotion, en occultant totalement l’analyse réelle et concrète. Toute tentative d’analyse réelle de la situation, telle qu’elle est, ou toute analyse tentant de proposer une autre explication que celle fournie par les médias et la classe politique, devient une apologie de l’attentat.

Regard sur le ventre fécond de la bête immonde

Regardons donc du côté des causes et d’abord de celles qui relèvent désormais de la longue durée et de la dimension internationale. La France est une des puissances les plus en guerre sur la planète. De l’Irak à la Syrie, en passant par la Libye et l’Afghanistan pour le pétrole, du Mali à la Centrafrique, en passant par le Congo pour les minerais stratégiques, les soldats français contribuent à semer la mort et le désastre aux quatre coins de la planète. La fin des équilibres mondiaux issus de la seconde guerre mondiale avec la disparition de l’URSS, couplée à une mondialisation capitaliste centrée sur la baisse des coûts pour maximiser les profits et à la nouvelle concurrence des pays émergents, font de la maîtrise des matières premières la cause principale des ingérences, interventions et guerres contemporaines. Voici comment le sociologue Thierry Brugvin résume la place des guerres dans le monde contemporain :

« La conclusion de la guerre froide a précipité la fin d’une régulation des conflits au niveau mondial. Entre 1990 et 2001 le nombre de conflits interétatiques a explosé : 57 conflits majeurs sur 45 territoires distincts. […] Officiellement, le départ pour la guerre contre une nation adverse est toujours légitimé par des mobiles vertueux : défense de la liberté, démocratie, justice… Dans les faits, les guerres permettent de contrôler économiquement un pays, mais aussi de faire en sorte que les entrepreneurs privés d’une nation puissent accaparer les matières premières (pétrole, uranium, minerais, etc.) ou les ressources humaines d’un pays. » [3]

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le discours de légitimation des guerres s’est construit essentiellement sur le « danger islamiste » contribuant au développement d’une islamophobie à grande échelle au sein des principales puissances occidentales, que les rapports officiels eux-mêmes sont contraints de constater. [4] Dans le même temps, ces guerres produisent une solide « haine de l’occident » dans les peuples victimes de ces agressions militaires. [5] Les guerres menées par l’occident sont une des principales matrices de la bête immonde.

Dans la volonté de contrôle des richesses pétro-gazières, le Proche et le Moyen-Orient sont un enjeu géostratégique central. Les stratégies des puissances occidentales en général et françaises en particulier, se déploient sur deux axes : le renforcement d’Israël comme base et pivot du contrôle de la région, et le soutien aux pétromonarchies réactionnaires du golfe.

Le soutien indéfectible à l’Etat d’Israël est ainsi une constante de la politique française ne connaissant pas d’alternance, de Sarkozy à Hollande. L’État sioniste peut assassiner en toute impunité sur une grande échelle. Quels que soient l’ampleur et les moyens des massacres, le gérant local des intérêts occidentaux n’est jamais véritablement et durablement inquiété. François Hollande déclare ainsi lors de son voyage officiel en Israël en 2013 : « je resterai toujours un ami d’Israël ». [6]

Et, là aussi, le discours médiatique et politique de légitimation d’un tel soutien se construit sur la base d’une présentation du Hamas palestinien mais également (à travers des imprécisions verbales récurrentes) de la résistance palestinienne dans son ensemble, de la population palestinienne dans son ensemble et de ses soutiens politiques internationaux, comme porteurs d’un danger « islamiste ». La logique « du deux poids, deux mesures » s’impose une nouvelle fois à partir d’une approche islamophobe portée par les plus hauts sommets de l’État et relayée par la grande majorité des médias et des acteurs politiques. Tel est le second profil du ventre de la bête immonde.

Ces facteurs internationaux se conjuguent à des facteurs internes à la société française. Nous avons déjà souligné, plus haut, l’islamophobie d’État, propulsée par la loi sur le foulard en 2004 et entretenue depuis régulièrement (discours sur les révoltes des quartiers populaires en 2005, loi sur le niqab, « débat » sur l’identité nationale, circulaire Chatel et exclusion des mères voilées des sorties scolaires, harcèlement des lycéennes en jupes longues, interdiction des manifestations de soutien au peuple palestinien, etc.).

Il faut maintenant souligner que ce climat islamophobe n’a été confronté à aucune réponse par les forces politiques se réclamant des classes populaires. Plus grave, un consensus très large s’est fait jour à plusieurs reprises, au prétexte de défendre la « laïcité » ou de ne pas frayer avec « ceux qui défendent le Hamas ». De l’extrême-droite à une partie importante de l’extrême gauche, les mêmes arguments ont été avancés, les mêmes clivages ont été construits, les mêmes conséquences ont été produites.

Le résultat n’est rien d’autre que l’enracinement encore plus profond des islamalgames, l’approfondissement d’un clivage au sein des classes populaires, la fragilisation encore plus grande des digues antiracistes déjà fragilisées, et des violences concrètes ou symboliques exercées contre les musulmans et les musulmanes. Ce résultat peut se décrire, comme le propose Raphaël Liogier, comme la diffusion, dans une partie importante de la société, du « mythe de l’islamisation » débouchant sur la tendance à constituer une « obsession collective ». [7]

La tendance à la production d’une « obsession collective » s’est de surcroît encore approfondie avec le traitement médiatique récent des cas Zemmour et Houellebecq. Après lui avoir offert de multiples tribunes, Eric Zemmour est renvoyé d’I-télé pour avoir proposé la « déportation des musulmans français ». Dans le contexte d’obsession collective que nous avons évoquée, cela lui permet de se poser en victime. Quant à l’écrivain, il est défendu par de nombreux journalistes au prétexte de ne pas confondre fiction et réalité. Dans les deux cas cependant, il reste un approfondissement de « l’obsession collective » d’une part, et le sentiment d’être insulté en permanence une nouvelle fois, d’autre part. Tel est le troisième profil du ventre de la bête immonde.

Ce facteur interne d’une islamophobie banalisée a des effets décuplés dans le contexte de fragilisation économique, sociale et politique générale des classes populaires aujourd’hui. La paupérisation et la précarisation massive sont devenues insoutenables dans les quartiers populaires. Il en découle des rapports sociaux marqués par une violence grandissante contre soi et contre les proches. A cela, se combinent le déclassement d’une part importante des classes moyennes, ainsi que la peur du déclassement pour ceux chez qui tout va encore bien mais qui ne sont pas « bien nés ». Ceux-là, se sentant en danger, disposent alors d’une cible consensuelle déjà toute désignée médiatiquement et politiquement comme légitime : le musulman ou la musulmane.

La fragilisation touche encore plus fortement la composante issue de l’immigration des classes populaires, qui est confrontée aux discriminations racistes systémiques (angle absolument mort des discours des organisations politiques se réclamant des classes populaires), celles-ci produisant des trajectoires de marginalisation (dans la formation, dans l’emploi, dans la recherche du logement, dans le rapport à la police et aux contrôles au faciès, etc.). [8]

L’approfondissement du clivage entre deux composantes des classes populaires dans une logique de « diviser ceux qui devraient être unis (les différentes composantes des classes populaires) et d’unir ceux qui devraient être divisés (les classes sociales aux intérêts divergents) » est le quatrième profil du ventre de la bête immonde.

De quoi accouche un tel ventre ?

Une telle matrice est à l’évidence propice à l’émergence de trajectoires nihilistes se traduisant par la tuerie à Charlie Hebdo. Extrêmement minoritaires, ces trajectoires sont une production de notre système social et des inégalités et discriminations massives qui le caractérisent.

Mais ce qu’ont révélé les réactions à l’attentat est tout autant important et, quantitativement, bien plus répandu que l’option nihiliste (pour le moment ?). Sans pouvoir être exhaustifs, rappelons quelques éléments de ces derniers jours. Du côté des discours, nous avons eu Marine Le Pen exigeant un débat national contre le « fondamentalisme islamique », le bloc identitaire déclarant la nécessité de « remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation » pour lutter contre le « djihadisme », le journaliste Yvan Rioufol du Figaro sommant Rokhaya Diallo de se désolidariser sur RTL, Jeannette Bougrab accusant « ceux qui ont traité Charlie Hebdo d’islamophobe » d’être les coupables de l’attentat, sans compter toutes les déclarations parlant « de guerre déclarée ». A ces propos, se joignent des passages à l’acte de ces derniers jours : une Femen se filme en train de brûler et de piétiner le Coran, des coups de feu sont tirés contre la mosquée d’Albi, des tags racistes sont peints sur les mosquée de Bayonne et Poitiers, des grenades sont lancées contre une autre au Mans, des coups de feu sont tirés contre une salle de prière à Port la Nouvelle, une autre salle de prière est incendiée à Aix les Bains, une tête de sanglier et des viscères sont accrochés devant une salle de prière à Corte en Corse, un restaurant-snack-kebab est l’objet d’une explosion à Villefranche sur Saône, un automobiliste est la cible de coups de feu dans le Vaucluse, un lycéen d’origine maghrébine de 17 ans est molesté lors d’une minute de silence à Bourgoin-Jallieu en Isère, etc. Ces propos et actes montrent l’ampleur des dégâts d’ores et déjà causés par les dernières décennies de banalisation islamophobe. Ils font aussi partie de la bête immonde.

La bête immonde se trouve également dans l’absence criante d’indignation face aux victimes innombrables des guerres impérialistes de ces dernières décennies. Réagissant à propos du 11 septembre, la philosophe Judith Butler s’interroge sur l’indignation inégale. Elle souligne que l’indignation justifiée pour les victimes du 11 septembre s’accompagne d’une indifférence pour les victimes des guerres menées par les USA : « Comment se fait-il qu’on ne nous donne pas les noms des morts de cette guerre, y compris ceux que les USA ont tués, ceux dont on n’aura jamais une image, un nom, une histoire, jamais le moindre fragment de témoignage sur leur vie, quelque chose à voir, à toucher, à savoir ? ». [9]

Cette indignation inégale est à la base du processus de production d’un clivage bien réel au sein des classes populaires. Et c’est ce clivage qui est porteur de tous les dangers, notamment en période de construction de « l’union nationale », comme aujourd’hui.

L’union nationale qu’ils rêvent de construire, c’est « toutes et tous ensemble contre ceux qui ne sont pas des nôtres, contre celles et ceux qui ne montrent pas patte blanche ».

Une formidable instrumentalisation politique

Mais le scandale que nous vivons aujourd’hui ne s’arrête pas là. C’est avec un cynisme consommé que des instrumentalisations de la situation, et de la panique qu’elle suscite, se déploient à longueur de journée.

* Renforcement sécuritaire et atteintes aux libertés démocratiques

Certains, comme Dupont Aignan, réclament « plus de souplesse aux forces de l’ordre » alors qu’une nouvelle « loi antiterroriste » a déjà été votée l’automne dernier. Et, en écho, Thierry Mariani fait référence au Patriot Act états-unien (dont la conséquence a été de graves atteintes aux libertés individuelles sous prétexte de lutte contre le terrorisme) : « Les Etats-Unis ont su réagir après le 11 Septembre. On a dénoncé le Patriot Act, mais, depuis, ils n’ont pas eu d’attentat à part Boston ». [10]

Instrumentaliser la peur et l’émotion pour renforcer des lois et mesures liberticides, telle est la première manipulation qui est aujourd’hui testée pour mesurer le champ des possibles en matière de régression démocratique. D’ores et déjà, certaines revendications légitimes et urgentes sont rendues inaudibles par la surenchère sécuritaire qui tente de profiter de la situation : il sera par exemple beaucoup plus difficile de mener le combat contre le contrôle au faciès, et les humiliations quotidiennes qu’il produit continueront à s’exercer dans l’indifférence générale.

* L’unité nationale

La construction active et déterminée de l’unité nationale est la seconde instrumentalisation majeure en cours. Elle permet de mettre en sourdine l’ensemble des revendications qui entravent le processus de dérégulation généralisé. La ficelle a beau être grosse, elle est efficace dans un climat de peur généralisé, que l’ensemble des médias produisent quotidiennement. Dans certaines villes, l’unité nationale est déjà étendue au Front National qui a participé aux rassemblements de soutien à Charlie Hebdo. Dati et Fillon s’indignent déjà de « l’exclusion » de Marine Le Pen de l’unité nationale. C’est cette « unité nationale » qui fait le plus de dégâts politiquement aussi, car elle détruit les rares repères positifs qui pouvaient exister auparavant en termes d’alliances possibles et d’identités politiques.

* L’injonction à se justifier

Une autre instrumentalisation se trouve dans l’injonction permanente des musulmans réels ou supposés à se justifier pour des actes qu’ils n’ont pas commis, et/ou à se démarquer des auteurs de l’attentat.

Cette mise en accusation permanente est humiliante. Il n’est venu à l’idée de personne d’exiger de tous les chrétiens réels ou supposés une condamnation lorsque le Norvégien Anders Behring Breivik a assassiné 77 personnes en juillet 2011 en se revendiquant de l’islamophobie et du nationalisme blanc.

Derrière cette injonction, se trouve la logique posant l’islam comme étant par essence incompatible avec la République. De cette logique découle l’idée de mettre les musulmans, réels ou supposés, sous surveillance non seulement des policiers, mais également des médias, des profs, des voisins, etc.

* Être Charlie ? Qui peut être Charlie ? Qui veut être Charlie ?

Le slogan « nous sommes tous Charlie » est enfin la dernière instrumentalisation en déploiement ces jours-ci. Si l’attentat contre Charlie Hebdo est condamnable, il est hors de question cependant d’oublier le rôle qu’a joué cet hebdomadaire dans la constitution du climat islamophobe d’aujourd’hui.

Il est également hors de question d’oublier les odes à Bush que ses pages accueillaient alors que celui-ci impulsait cette fameuse « guerre contre le terrorisme » en Afghanistan puis en Irak. Ces prises de positions écrites ou dessinées ne sont pas des détails ou de simples amusements sans conséquences : elles sont à l’origine de multiples agressions de femmes voilées et de nombreux actes contre des lieux de cultes musulmans. Surtout, ce journal a fortement contribué à cliver les classes populaires au moment où elles avaient besoin plus que jamais d’unité et de solidarité. Nous ne sommes PAS PLUS Charlie hier qu’aujourd’hui.

Les temps qui s’annoncent vont être difficiles et coûteux. Pour stopper l’escalade, nous devons mettre fin à la violence des dominants : nous devons nous battre pour stopper les guerres impérialistes en cours et abroger les lois racistes. Pour stopper l’escalade, nous devons développer tous les cadres et événements de solidarité destinés à empêcher la déferlante des propos ou actes racistes et notamment islamophobes. Pour stopper l’escalade, nous devons construire tous les espaces de solidarité économique et sociale possibles dans nos quartiers populaires, en toute autonomie vis-à-vis de tous ceux qui prônent l’union nationale comme perspective.

Plus que jamais, nous avons besoin de nous organiser, de serrer les rangs, de refuser la logique « divisant ceux qui devraient être unis et unissant ceux qui devraient être divisés ». Plus que jamais, nous devons désigner l’ennemi pour nous construire ensemble : l’ennemi c’est tout ce qui nous divise.

Notes :

[1] Il est d’une part trop tôt pour le dire et, d’autre part, le résultat est le même.

[2] Sophie Wahnich, La révolution française, un événement de la raison sensible 1787-1799, Hachette, Paris, 2012, p. 19.

[3] Thierry Brugvin, Le pouvoir illégal des élites, Max Milo, Paris, 2014.

[4] Djacoba Liva Tehindrazanarivelo, Le racisme à l’égard des migrants en Europe, éditions du Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2009, p. 171.

[5] Jean Ziegler, La haine de l’Occident, Albin Michel, Paris, 2008.

[6] Le Monde, Hollande « ami d’Israël » reste ferme face à l’Iran, 17-11-2013.

[7] Raphaël Liogier, Le mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective, Le Seuil, Paris, 2012.

[8] Voir sur cet aspect mon dernier article sur mon blog, Les dégâts invisibilisés des discriminations inégalité sociales et des discriminations racistes et sexistes, https://bouamamas.wordpress.com/

[9] Judith Butler, cité dans, Mathias Delori, Ces morts que nous n’allons pas pleurer, http://blogs.mediapart.fr/blog/math..., consulté le 9 janvier 2015 à 18 h.

[10] Le Parisien du 8-01-2015

Source : Investig’Action

Said Bouamama est l’auteur de nombreux ouvrages dont"Figures de la libération africaine. De Kenyatta à Sankara", 2014 ; Femmes des quartiers populaires, en résistance contre les discriminations, des femmes de Blanc-Mesnil, Le Temps des Cerises, 2013 ; Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Édition Syllepse, 2012 ; Les discriminations racistes : une arme de division massive,L’Harmattan, 2010 ; Les classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Éditions du Cygne, 2009 ; L’affaire du foulard islamique : production d’un racisme respectable, Le Geai bleu, 2004 ; Dix ans de marche des beurs, chronique d’un mouvement avorté, Desclée de Brouwer, 1994.


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http://michelcollon.info/L-attentat-contre-Charlie-Hebdo-L.html?lang=fr

 

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 02:29

 

 

 

 

 

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 01:36

 

 

Pourquoi ne cesse-t-on pas
de s’en prendre à la Russie ?

Il suffit de suivre un minimum ce que nous disent les grands médias pour « comprendre » que, même s’il n’est plus soviétique et s’il ne se réclame plus de la dictature du prolétariat, l’ours russe reste toujours presque aussi méchant et dangereux qu’aux temps de l’Urss. Est-ce le reflet de la réalité ou une image qu’on tente d’ancrer dans nos esprits ? Dans l’article que nous reproduisons aujourd’hui, Karl Müller se interroge sur le pourquoi de cette campagne.

| Zurich (Suisse) | 23 décembre 2013
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Certains prétendent que la situation internationale s’est détendue au cours des mois passés. On a évité une guerre entre les Etats-Unis et leurs alliés et la Syrie. Il y a eu également un accord passé avec l’Iran. D’ailleurs, les Etats-Unis, qui ont mené au cours des 20 dernières années avec « l’Occident » une série de guerres allant à l’encontre du droit international, seraient entre-temps si affaiblis qu’ils ne seraient plus en mesure de mener d’autres guerres importantes. En outre, les alliés des Etats-Unis, en premier lieu les autres Etats membres de l’OTAN, qui pour la plupart sont également membres de l’Union européenne, ne seraient pas capables de s’engager dans des guerres sans les Etats-Unis.


On perd facilement de vue que Washington a déplacé ses visées agressives vers les contrées du Pacifique et que les Etats membres de l’Union européenne (sous la direction de l’Allemagne ?) – sous le couvert de l’affaire de la NSA – devront jouer le rôle de suppléants des Etats-Unis au Proche-Orient et en Afrique.

Les nombreux rapports concernant la situation « tendue » en Asie, actuellement entre la Chine et le Japon, jouent des rôles différents. D’une part, ils peuvent servir de propagande contre la Chine et d’autre part ils vont constituer une sorte de sonnette d’alarme pour « prouver » aux Européens l’importance de la présence états-unienne dans le Pacifique mais aussi, c’est leur objectif ultime, la préparation d’une guerre contre la Chine.


On ne parle pas, du moins publiquement, de la politique de l’Union européenne, notamment de l’Allemagne, vis-à-vis de l’Europe de l’Est et de la Russie. Et ce alors que les Etats de l’OTAN et l’Union européenne se sont fixés comme objectif – depuis 1990-1991, c’est-à-dire depuis la disparition du Pacte de Varsovie et de l’Union soviétique et malgré leurs promesses au gouvernement soviétique de l’époque – de « s’approprier » l’Est à partir de l’Ouest en incorporant toujours plus d’Etats de l’Europe de l’Est à l’alliance atlantique ainsi qu’à l’Union européenne pour affaiblir la Russie et l’asservir petit à petit.

 

On trouve la preuve de toutes ces manœuvres dans le livre Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde, paru en 1997 et dont l’auteur est Zbigniev Brzezinski, conseiller personnel de divers présidents états-uniens.

 

Dans les années 1990, il semblait que tout se passait comme prévu avec le président russe Boris Eltsine. La Russie s’enfonçait progressivement dans un chaos, qui s’étendait sur tous les aspects de la vie du pays, et se trouvait au bord de la banqueroute, aussi bien sur le plan politique et économique que sur le plan social.

 

Dans son livre La stratégie de choc. L’émergence du capitalisme de catastrophe, paru en 2007, Naomi Klein a démontré avec force détails comment on a cherché à soumettre l’économie russe pour mettre le pays au pas, notamment pour s’emparer de ses matières premières, au moyen de « conseils » états-uniens et de la fausse théorie des bienfaits d’un capitalisme débridé, contrôlé par les intérêts financiers de Etats-Unis.


La guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 marqua un tournant. Il devint alors impossible de ne plus percevoir le fait que la conception états-unienne « d’un nouvel ordre mondial » avait tous les traits de l’impérialisme dont le but était de soumettre le monde à « l’unique puissance mondiale ».


En 2000, et avec l’arrivée d’un nouveau président, le nouveau gouvernement russe s’efforça de changer de cap en desserrant l’emprise états-unienne sur l’économie et les richesses de la Russie, mais aussi sur la société et la politique du pays – un projet très délicat et difficile du fait des nombreuses difficultés qui se présentaient.


Comparé à la situation de l’an 2000, les progrès réalisés par la Russie jusqu’en 2010 sont remarquables :

 

le produit social a doublé, le commerce extérieur a quadruplé, les dettes envers l’étranger sont réduites à un sixième de leur valeur initiale, les salaires ont augmenté de 2,5 fois en décomptant l’inflation, les rentes ont augmenté de 3 fois, le taux de pauvreté a diminué de plus de moitié, le chômage est passé de 10% à 7%, le nombre de naissances a augmenté de 40%, les décès ont diminué de 10%, les décès de nourrissons ont baissé de 30%, la durée de vie a augmenté de 5 ans, les actes criminels ont diminué de 10%, les assassinats ont baissé de 50% et les suicides de 40%, les intoxications alcooliques ont chuté de plus de 60%.


L’« Occident » ne s’est pas empressé d’y apporter une aide. Bien au contraire, les moyens utilisés pour tenter de désagréger la Russie devinrent moins voyants mais d’autant plus perfides. Et qui osait contester ouvertement à ces tentatives en prônant des contremesures, comme c’est le cas du gouvernement russe depuis de nombreuses années, était très mal vu en Occident.


Les principaux médias occidentaux ont joué et jouent encore un rôle de plus en plus douteux dans cette campagne menée contre la Russie. Alors que la politique de l’Union européenne, et particulièrement de l’Allemagne, glisse sur deux voies parallèles, du fait des nécessités économiques, et tente de conjuguer la rhétorique antirusse avec des relations économiques payantes, il n’en va pas de même des médias auxquels « on a lâché les rênes ».


Contrairement à ce qu’ils font dans le cas de la Chine, pays que l’on courtise en raison de ses performances économiques (et de l’ampleur de son marché), les médias occidentaux divulguent, uniquement et en permanence, des propos négatifs au sujet de la Russie. Cette campagne atteint une intensité telle que le consommateur de médias non averti ne peut que penser du mal de ce pays. Les aspects négatifs couvrent tous les domaines de la vie et ont pour but de faire ressurgir la plupart des anciens préjugés contre la Russie.


Et cela en dépit de l’action continue du gouvernement russe qui, au cours des 13 dernières années et jusqu’à aujourd’hui, n’a eu de cesse de proposer une coopération avec tous les pays et au bénéfice de toutes les parties.


Ce n’est pas par amour du peuple ukrainien, mais en raison d’un dessein géostratégique, que l’Union européenne tente depuis plusieurs années d’éloigner l’Ukraine de la Russie pour la ramener vers l’UE elle-même. Nous savons aujourd’hui que la « révolution orange » de 2004 fut en fait une opération de ce qu’il est actuellement convenu d’appeler « Smart Power », opération menée en coordination avec l’Union européenne et contre la Russie. Cette tentative de coup d’Etat resta sans succès et aujourd’hui les projets de l’Union européenne n’ont toujours pas abouti au résultat escompté. Donc, il fallait s’y attendre, on s’empresse maintenant de cacher ce nouvel échec en prétendant que Moscou exerce sur Kiev des menaces et un chantage.


On se garde bien d’évoquer le fait que le gouvernement russe avait avancé une proposition d’accord qui aurait profité tant à l’Ukraine qu’à l’Union européenne et à la Russie, proposition qui fut rejetée par l’Union européenne.


Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine, s’est entretenu pendant 35 minutes avec le pape François à Rome. Contrairement aux affirmations des principaux médias, les organes du Vatican ont estimé que l’entretien s’était déroulé dans une atmosphère « cordiale ». Le président russe n’a pas rendu visite au pape en tant que dirigeant religieux de l’église orthodoxe russe mais en sa qualité de chef d’Etat. Il est vrai qu’en tant que tel il a toujours souligné l’importance des valeurs pour promouvoir un progrès dans le développement de son pays, mais aussi dans le domaine de la politique internationale.


Contrairement à l’Occident, où l’on met l’accent sur un modèle de politique utilitariste et matérialiste, le gouvernement russe semble s’appuyer sur une conception orientée sur les fondements de l’église chrétienne, c’est-à-dire en mettant l’homme et le monde au centre de son action. Où trouve-t-on encore cela en Occident ? Quel gouvernement occidental se réclame encore de cette conception au profit de la famille, de la religion et de la nation pour le grand bien des peuples et du progrès ? Qui, en Occident, se préoccupe du fait que, sans liens stables avec « l’autre », l’épanouissement de la personnalité se délite dans la superficialité et l’indifférence lorsqu’il y a absence de soutien et perte d’identité ? On peut supposer que le pape et le président russe se sont parfaitement compris dans le diagnostic concernant l’état d’esprit de l’Occident et ses fausses théories ainsi que sur la voie à suivre pour surmonter ces erreurs.


Nous n’allons pas prétendre qu’en Russie les familles soient intactes, que les gens vivent selon les préceptes de la religion et que la nation offre à la population tout le soutien nécessaire. Mais dans la mesure où l’on reconnaît qu’il reste encore un long chemin à parcourir, on reste bienveillant en tendant une main secourable, dans la mesure où c’est souhaité. Quant à ceux qui veulent détruire la famille, la religion et la nation, ils feront exactement le contraire.


On doit être toutefois conscient du fait que ce n’est pas de cette manière d’agir qui apportera davantage de paix au monde. Bien au contraire, la politique de délitement provoque des conflits. Serions-nous prêts à en payer le prix ? Est-ce la volonté des peuples ?


Nous avions pu constater à quel point les esprits se sont échauffés en Allemagne lors d’une réunion, le 23 novembre à Leipzig, dont le thème était « Pour l’avenir de la famille – va-t-on supprimer les peuples d’Europe ? ». Un groupe de manifestants violents s’en est pris brutalement à cette conférence, particulièrement aux participants qui faisaient partie du Parlement russe. Les forces de police présentes ont laissé faire pendant un bon bout de temps.


Il fut un temps où nous étions accueillants et respectueux des autres et des opinions divergentes. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Source
Horizons et débats (Suisse)

 

http://www.voltairenet.org/article181601.html

 

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 02:44

 

 

 

En 4 mn, l'économie expliquée en images

(Expression Directe, sur FR2)

 

 

 

 

 

L'arnaque De L'Impôt Sur Le Revenu Et De La Dette

 

 

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 00:04

 

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Note d'eva :

Tout est fait par les Atlantistes pour éloigner les peuples de l'amour de leur pays - afin qu' ENSUITE, ils puissent + facilement accepter le Nouvel Ordre Mondial totalitaire.

 

Tweet de F. Asselineau :

Ne vous laissez pas duper (par Marine Le Pen). Son rôle essentiel est de pourrir le débat, en assimilant défense de souveraineté à un réflexe xénophobe

 

 

Pourquoi le FN a beneficié d’un grande médiatisation dans les années 80


La décision qui a été prise en 1982-1983, ce fut de médiatiser à outrance Le Pen non pas pour “affaiblir la droite”, mais pour anéantir toute résistance à l’ordre euro-atlantiste, en DIABOLISANT L’IDÉE MÊME DE SOUVERAINETÉ ET D’INDÉPENDANCE NATIONALES.


Cette idée littéralement “diabolique” (étymologiquement = “ce qui divise”) n’a pas du tout été le fruit de Mitterrand seul, contrairement à ce qu’une légende a voulu faire croire.


La preuve, c’est que la médiatisation de Le Pen a été au moins autant orchestrée par les médias privés (Le Monde, Le Figaro, RTL, EUROPE 1, très proches des intérêts atlantistes) que par les médias publics.


C’est donc une décision qui a été prise par l’ensemble des intérêts euro-atlantistes. Mitterrand n’en a été, là comme ailleurs, qu’un simple exécutant, dépassé par les raisons profondes de ce qu’on lui faisait faire.


Cette ruse infernale a parfaitement fonctionné. 29 ans après l’élection partielle de Dreux de 1983 et la médiatisation de la famille Le Pen, 80% des Français se détournent avec effroi lorsqu’on leur présente le drapeau bleu-blanc-rouge (sauf aux seuls moments de la Coupe du monde de football).


Car cela fait 29 ans que les Français ont été invités par la propagande à assimiler le drapeau français, la liberté et l’indépendance nationales, à M. Le Pen, et donc à ses propos savamment ignobles, et toujours calculés au millimètre, sur le “détail” des chambres à gaz, sur les réussites du IIIe Reich, sur le caractère “pas spécialement inhumain de l’Occupation”, sur les “gros zébu fou” que serait M. Fodé Sylla, sur les circonstances atténuantes du meurtrier en masse norvégien pour cause d’immigration, etc., etc., etc., etc.

Cas pratiquement sans équivalent dans le monde, le peuple français a donc fini par acquérir le réflexe pavlovien d’avoir honte de lui-même à cause de la médiatisation de Le Pen. Honte de la France, honte de son drapeau national, qui est pourtant le drapeau de la République française célébré dans le monde entier comme le symbole même de l’émancipation des peuples.


Comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, cette médiatisation du FN à partir de 1983 est allée de pair, en une parfaite synchronisation, avec l’abandon par Chirac et le RPR des grands principes gaulliens de souveraineté et d’indépendance nationales.


Tout a donc été orchestré pour que ces éléments vitaux de la survie de la France soient abandonnés par le RPR (et plus tard par le PCF) dans les mains d’un parti d’extrême-droite dont le chef, Jean-Marie Le Pen, notoirement anti-gaulliste et proche des Républicains américains, allait se charger de les pestiférer par ses “dérapages” à répétition.


Il ne restait plus qu’à assurer l’envol du FN par des sources de financement complaisantes.


A cet égard, nous attendons toujours les explications du FN sur le rôle financier exact joué, entre 1985 et 1992, par Pierre Ceyrac, représentant en France du fonds Causa International, dont les liens avec le Parti Républicain américain et la CIA sont l’objet de rumeurs “très insistantes”.

 

 

http://www.upr.fr/actualite-facebook/pourquoi-le-fn-a-beneficie-dun-grande-mediatisation-dans-les-annees-80


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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 09:38

Petit cours d’histoire =  L’Impérialisme

 

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Si je le pouvais, j’annexerais les planètes.

Cecil Rhodes,

The Last Will and Testament of Cecil Rhodes, 1902

 

 

Entre 1884 et 1914, trois décennies séparent le XIXe siècle, qui s’acheva par la mêlée pour l’Afrique et par la naissance de mouvements annexionnistes comme le pangermanisme, et le XXe siècle, qui commença avec la Première Guerre mondiale.


C’est le temps de l’impérialisme, accompagné d’un calme plat en Europe, et d’évolutions saisissantes en Afrique et en Asie1.

Il se dégage de certains aspects fondamentaux de cette période une telle similitude avec les phénomènes totalitaires du XXe siècle qu’on pourrait, non sans raison, y voir l’étape préparatoire des catastrophes à venir. D’un autre point de vue, son calme la place encore tout à fait dans le XXe siècle.

Il est difficile de ne pas observer ce passé si proche de nous, et cependant étranger, avec le regard trop averti de ceux qui connaissent déjà la fin de l’histoire et savent qu’elle devait aboutir à une rupture quasi totale dans le flux ininterrompu de l’histoire occidentale telle que l’homme l’avait connue durant plus de deux millénaires.


Mais nous devons également avouer une certaine nostalgie de ce qu’on peut encore appeler un « âge d’or de la sécurité», d’un âge, en tout cas, où l’horreur elle-même demeurait dans les limites d’une certaine modération et sous le contrôle de la respectabilité, et pouvait de ce fait relever d’un monde apparemment sain d’esprit.
En d’autres termes, ce passé a beau être très proche de nous, nous sommes parfaitement conscients que notre expérience des camps de concentration et des usines de mort est aussi éloignée de son atmosphère générale qu’elle l’est de toute autre période de l’histoire occidentale pour l’Europe, l’événement majeur de l’ère impérialiste sur le plan de la politique intérieure fut l’émancipation politique de la bourgeoisie, jusque-là seule classe dans l’histoire à avoir obtenu la domination économique sans briguer l’autorité politique. La bourgeoisie s’était développée dans et en même temps que l’État nation, lequel régnait pour ainsi dire par définition sur et au-dessus d’une société de classes. Même quand la bourgeoisie se fut d’ores et déjà instituée en classe dirigeante, elle laissa à l’État toutes les décisions d’ordre politique.


C’est seulement au moment où la structure de l’État nation se révéla impropre à permettre à l’économie capitaliste de poursuivre son expansion que l’État et la société passèrent du conflit latent à la guerre ouverte pour le pouvoir. Au cours de la période impérialiste, ni l’État ni la bourgeoisie ne l’emportèrent nettement Les institutions nationales résistèrent bel et bien à la brutalité et à la mégalomanie des aspirations impérialistes, et les tentatives de la bourgeoisie de se servir de l’État et de ses instruments de violence à ses propres fins économiques ne -réussirent jamais qu’à moitié. Les choses changèrent lorsque la bourgeoisie allemande décida de tout miser sur le mouvement hitlérien et chercha à gouverner avec l’appui de la populace, mais il était trop tard. La bourgeoisie avait certes réussi à détruire l’État, mais c’était une victoire à la Pyrrhus: la populace se révéla parfaitement capable de régler les questions politiques toute seule, et elle liquida la bourgeoisie en même temps que toutes les autres classes et institutions.


1. L’EXPANSION ET L’ÉTAT-NATION


«L’expansion, tout est là», disait Cecil Rhodes, et il sombrait dans le désespoir, car chaque nuit il voyait au-dessus de lui « ces étoiles [...] ces vastes mondes qui demeurent toujours hors d’atteinte. Si je le pouvais, j’annexerais les planètes2». Il avait découvert le moteur de l’ère nouvelle, l’ère impérialiste: en moins de vingt ans, l’Empire britannique devait s’accroître de 12 millions de km2 et de 66 millions d’habitants, la nation française gagnait 9 millions de km2 et sa population 26 millions d’individus, les Allemands se taillaient un nouvel empire de 2,5 millions de km2 et de 13 millions d’indigènes et la

Belgique, grâce à son roi, hérita de 2,3 millions de km2 et d’une population de 8,5 millions d’individus3. Pourtant le même Rhodes reconnaissait aussitôt dans une lueur de sagesse la folie inhérente à un tel principe, en totale contradiction avec la condition humaine. Naturellement, ni la clairvoyance ni la tristesse ne modifièrent sa ligne de conduite politique. Il n’avait que faire de ces lueurs de sagesse qui le transportaient à tant de lieues des facultés normales d’un homme d’affaires ambitieux, doté d’une forte tendance à la mégalomanie.


“Une politique mondiale est à la nation ce que la mégalomanie est à l’individu4 ”, disait Eugen Richter (leader du parti progressiste allemand) à peu près au même moment de l’histoire. Toutefois, en s’opposant au sein du Reichstag à la proposition de Bismarck d’aider financièrement les compagnies privées à établir des comptoirs commerciaux et maritimes, Richter montra clairement qu’il était encore moins capable de comprendre les impératifs économiques d’une nation de son temps que Bismarck lui-même. Les hommes qui combattaient ou ignoraient l’impérialisme – tels Richter en Allemagne, Gladstone en Angleterre ou Clemenceau en France – semblaient avoir perdu tout contact avec la réalité et ne pas se rendre compte que les besoins du commerce et de l’industrie avaient d’ores et déjà impliqué toutes les nations dans la politique mondiale. Le principe national conduisait à une ignorance provinciale et la bataille livrée par la raison était perdue.


Modération et contusion d’esprit étaient les seules récompenses accordées aux hommes d’État qui s’entêtaient dans leur opposition à l’expansion impérialiste. Ainsi, en 1871, Bismarck refusa d’échanger l’Alsace-Lorraine contre certaines possessions françaises en Afrique, pour acheter l’île d’Helgoland à la Grande-Bretagne vingt ans plus tard, en échange de l’Ouganda, de Zanzibar et de l’île de Witu – deux royaumes pour une baignoire, comme le lui firent remarquer, non sans raison, les impérialistes allemands.


Ainsi, dans les années 1880, Clemenceau s’opposa au parti impérialiste français qui voulait envoyer un corps expéditionnaire contre les forces britanniques d’Égypte, pour rendre, trente ans plus tard, les gisements de pétrole de Mossoul à l’Angleterre à seule fin de sauvegarder une alliance franco-britannique. Ainsi, Cromer dénonça la politique de Gladstone en Égypte comme celle d’un homme «à qui l’on ne pouvait confier sans dommage le sort de l’Empire britannique».

Pour ces hommes d’État qui raisonnaient essentiellement en termes de territoire national, il y avait évidemment toutes les raisons de se méfier de l’impérialisme, si l’on excepte qu’il ne se limitait pas à ce qu’ils appelaient des « aventures outre-mer». Par instinct plutôt que par clairvoyance, ils savaient que ce nouveau mouvement expansionniste, pour qui «le gain [...] est la meilleure preuve de patriotisme» (Huebbe Schleiden) et le drapeau national une «carte commerciale» (Rhodes),ne pouvait que détruire le corps politique de l’État nation. L’esprit de conquête et la notion d’empire avaient l’un et l’autre été discrédités non sans raison. Seuls les avaient menés à bien les gouvernements qui, telle la République romaine, reposaient sur le principe de la loi, en sorte que la conquête pouvait se poursuivre par l’intégration des peuples les plus hétérogènes, auxquels était imposée une loi commune. En se fondant sur le consentement actif d’une population homogène à son gouvernement («le plébiscite de tous les jours*5»), l’État nation, en revanche, se voyait privé de ce principe unificateur et, en cas de conquête, contraint d’assimiler au lieu d’intégrer, de faire respecter le consentement au lieu de la justice, c’est-à-dire de dégénérer en tyrannie. Robespierre en était déjà pleinement conscient lorsqu’il s’écriait: «Périssent les colonies si elles nous en coûtent l’honneur, la liberté*».


L’expansion en tant que but politique permanent et suprême est l’idée politique centrale de l’impérialisme. Parce qu’elle n’implique ni pillage temporaire ni, en cas de conquête, assimilation à long terme, c’est un concept entièrement neuf dans les annales de la pensée et de l’action politiques. La raison de cette surprenante originalité –surprenante parce que les concepts vraiment neufs sont très rares en politique – tient tout simplement à ce que ce concept n’a en réalité rien de politique, mais prend au contraire ses racines dans le domaine de la spéculation marchande, où l’expansion signifiait l’élargissement permanent de la production industrielle et des marchés économiques qui a caractérisé le XlXème siècle.


Dans les milieux économiques, le concept d’expansion était parfaitement adéquat puisque la croissance industrielle représentait une réalité effective. Expansion signifiait augmentation de la production existante de biens de consommation et d’usage. Les processus de production sont aussi illimités que la capacité de l’homme à produire pour le monde humain, à l’organiser, à le pourvoir et à l’améliorer. Lorsque la production et la croissance économique commencèrent à ralentir leur rythme, ce ne fut pas tant pour des motifs économiques que politiques, dans la mesure où une multitude de peuples constitués en corps politiques radicalement différents assuraient la production et s’en partageaient les fruits.


L’impérialisme naquit lorsque la classe dirigeante détentrice des instruments de production capitaliste s’insurgea contre les limitations nationales imposées à son expansion économique. C’est par nécessité économique que la bourgeoisie s’est tournée vers la politique: en effet, comme elle refusait de renoncer au système capitaliste – dont la loi implique structurellement une croissance économique constante -, il lui fallut imposer cette loi à ses gouvernements et faire reconnaître l’expansion comme but final de la politique étrangère.

Avec pour mot d’ordre «l’expansion pour l’expansion», la bourgeoisie s’efforça – et elle y parvint en partie – de convaincre ses gouvernements nationaux d’entrer sur la voie de la politique mondiale. La nouvelle politique qu’ils proposaient sembla un moment trouver d’elle-même ses limites et son équilibre naturels, plusieurs nations abordant l’expansion en même temps et dans un même esprit de concurrence. À ses débuts, l’impérialisme pouvait encore se définir comme la lutte d’« empires rivaux», et se distinguer de l’«idée d’empire [qui], dans le monde antique et médiéval, impliquait l’existence d’une fédération d’États, sous la domination d’une hégémonie et couvrant [...] la totalité du monde connu6». Cet esprit de compétition n’était pourtant que l’un des nombreux vestiges d’une ère révolue, une concession au principe national qui prévalait encore et selon lequel l’humanité se présente comme une famille de nations faisant assaut de mérite, ou à la croyance libérale selon laquelle la concurrence se donnerait d’elle-même ses propres limites stabilisatrices et prédéterminées avant que l’un des concurrents ait liquidé tous les autres.

 

Néanmoins, cet heureux équilibre ne fut guère l’aboutissement inévitable de mystérieuses lois économiques mais il s’appuya lourdement sur des institutions politiques, et davantage encore sur des institutions policières destinées à empêcher les concurrents d’user de revolvers. Que la compétition entre des intérêts marchands armés jusqu’aux dents – des «empires» – puisse se terminer autrement que par la victoire de l’un et la mort des autres, voilà qui est difficile à comprendre. Autrement dit pas plus que l’expansion, la compétition n’est un principe politique, et elle ne peut se passer du pouvoir politique, nécessaire aux fins de contrôle et de contrainte.

 À la différence de la structure économique, la structure politique ne peut pas s’étendre à l’infini parce qu’elle ne se fonde pas sur la productivité de l’homme qui, elle, est illimitée.


De toutes les formes de gouvernement et d’organisation des gens, l’État nation est la moins favorable à une croissance illimitée, car le consentement authentique sur lequel il repose ne peut se perpétuer indéfiniment: il ne s’obtient que rarement, et non sans peine, des peuples conquis. Aucun État nation ne pourrait songer à conquérir en toute conscience des peuples étrangers, puisqu’une telle conscience suppose que la nation conquérante ait la conviction d’imposer une loi supérieure à des barbares7. Or la nation considérait sa loi comme l’émanation d’une substance nationale unique, sans validité au-delà de son propre peuple et des frontières de son propre territoire. Partout où l’État nation s’est posé en conquérant, il a fait naître une conscience nationale et un désir de souveraineté chez les peuples conquis, ruinant par là toute tentative authentique de créer un empire. Ainsi la France incorpora-t-elle l’Algérie comme un département de la métropole sans pour autant imposer ses propres lois à une population arabe. Bien au contraire, elle continua à respecter la loi islamique et garantit à ses citoyens arabes un «statut particulier», créant un produit hybride totalement absurde, à savoir un territoire décrété français, juridiquement aussi français que le département de la Seine, mais dont les habitants n’étaient pas des citoyens français.


Les premiers «bâtisseurs d’empire» britanniques, qui plaçaient leur foi dans la conquête en tant que méthode de domination permanente, ne parvinrent jamais à embrigader leurs plus proches voisins, les Irlandais, dans la structure très étendue de l’Empire ou du Commonwealth britanniques; mais quand, après la dernière guerre, l’Irlande s’est vu accorder le statut de dominion et qu’elle a été accueillie comme membre à part entière au sein du Commonwealth, I’échec, pour être moins manifeste, demeura cependant tout aussi réel. Ce pays, à la fois «possession» la plus ancienne et dominion le plus récent, a dénoncé unilatéralement son statut de dominion (en 1937) et rompu tous ses liens avec la nation anglaise lorsqu’il a refusé d’entrer en guerre à ses côtés. Cette politique de conquête permanente de l’Angleterre, qui « échoua simplement à détruire» l’Irlande (Chesterton), n’avait pas tant éveillé le «génie de l’impérialisme qui sommeillait8» en elle que fait naître un esprit de résistance nationale chez les Irlandais.


La structure nationale du Royaume-Uni avait rendu impossibles l’assimilation et l’incorporation rapides des peuples conquis; le Commonwealth britannique ne fut jamais une « République de nations », mais l’héritier du Royaume-Uni, une nation disséminée dans le monde entier. Du fait de cette dissémination et de la colonisation, la structure politique ne fut pas développée mais transplantée; les membres de ce nouveau corps fédéré demeurèrent par conséquent étroitement liés à leur mère patrie commune car ils partageaient un même passé et une même loi. L’exemple irlandais prouve combien le Royaume-Uni était peu apte à élaborer une structure d’empire dans laquelle une multitude de peuples différents pussent vivre ensemble harmonieusement9. La nation anglaise se révéla experte, non à pratiquer l’art des bâtisseurs d’empire romains, mais bien à suivre le modèle de la colonisation grecque. Au lieu de conquérir et de doter de leur propre loi des peuples étrangers, les colons anglais s’installèrent dans des territoires fraîchement conquis aux quatre coins du monde, tout en demeurant membres de la même nation britanniquet10. Reste à savoir si la structure fédérée du Commonwealth, admirablement construite sur la réalité d’une nation dispersée sur toute la terre, sera assez souple pour équilibrer les difficultés inhérentes à une nation qui bâtit un empire, et pour accueillir indéfiniment des peuples non britanniques en tant que «partenaires à part entière» du Commonwealth. L’actuel statut de dominion de l’Inde – statut que, pendant la guerre, les nationalistes indiens ont d’ailleurs carrément refusé – a souvent été considéré comme une solution temporaire et transitoirel11.

 

La contradiction interne entre le corps politique de la nation et la conquête considérée comme un moyen politique est devenue manifeste depuis l’échec du rêve napoléonien.

C’est à cause de cette expérience, et non en vertu de considérations humanitaires, que la conquête a depuis lors été condamnée et n’a joué qu’un rôle mineur dans le règlement des conflits de frontières. L’incapacité de Napoléon à réaliser l’unité de l’Europe sous le drapeau français indiqua clairement que toute conquête menée par une nation conduisait soit à un éveil de la conscience nationale chez les peuples conquis, donc à leur rébellion contre le conquérant, soit à la tyrannie. Et bien que la tyrannie, parce qu’elle n’a pas besoin du consentement, puisse régner avec succès sur des peuples étrangers, elle ne peut se maintenir au pouvoir qu’à condition de préalablement détruire les institutions nationales de son propre peuple.

 

À la différence des Britanniques et de toutes les autres nations européennes, les Français ont réellement essayé, dans un passé récent, de combiner le jus et l’imperium, et de bâtir un empire dans la tradition de la Rome antique. Eux seuls ont au moins tenté de transformer le corps politique de la nation en une structure politique d’empire, et ont cru que «la nation française était en marche [...] pour répandre les bienfaits de la civilisation française»; ils ont eu le désir d’assimiler leurs colonies au corps national en traitant les peuples conquis «à la fois [...] en frères et [...] en sujets – frères en tant qu’unis par la fraternité d’une civilisation française commune, et sujets dans le sens où ces peuples sont les disciples du rayonnement de la France et les partisans de son commandement12 ». Cela se réalisa en partie lorsque des députés de couleur purent siéger au Parlement français et que l’Algérie fut déclarée département français.


Cette entreprise audacieuse devait aboutir à une exploitation particulièrement brutale des colonies au nom de la nation. Au mépris de toutes les théories, on évaluait en réalité l’Empire français en fonction de la défense nationale13, et les colonies étaient considérées comme des terres à soldats susceptibles de fournir une force noire* capable de protéger les habitants de la France contre les ennemis de leur nation. La fameuse phrase prononcée par Poincaré en 1923: «La France n’est pas un pays de 40 millions d’habitants; c’est un pays de 100 millions d’habitants », annonçait purement et simplement la découverte d’une « forme économique de chair à canon, produite selon des méthodes de fabrication en série14». Quand, lors de la conférence sur la paix de 1918, Clemenceau insista sur le fait qu’il ne désirait rien d’autre qu’« un droit illimité à lever des troupes noires destinées à contribuer à la défense du territoire français en Europe si la France venait à être attaquée par l’Allemagnet15 » il ne protégeait pas la nation française contre une agression allemande, comme nous sommes malheureusement désormais en mesure de le savoir, bien que son plan ait été mené à bien par l’Etat major, mais il portait un coup fatal à l’existence, jusque là encore concevable, d’un Empire français16. Face à ce nationalisme désespérément aveugle, les impérialistes britanniques qui acceptaient le compromis du système du mandat faisaient figure de gardiens de l’autodétermination des peuples. Et cela, bien qu’ils eussent fait d’emblée un mauvais usage du système du mandat en pratiquant le “gouvernement indirect”, méthode qui permet à l’administration de gouverner un peuple “non pas directement mais par le biais de ses propres autorités locales et tribales”17. Les Britanniques tentèrent d’échapper à la dangereuse incohérence, inhérente à l’effort d’une nation pour se doter d’un empire, en laissant les peuples conquis livrés à eux-mêmes, tant qu’il s’agissait de culture, de religion et de droit, en demeurant à distance et en s’interdisant de répandre la loi et la culture britanniques. Cela n’empêcha pas les indigènes de s’éveiller à une conscience nationale et de revendiquer leur souveraineté et leur indépendance – bien que l’attitude britannique ait peut-être retardé quelque peu le processus. Mais cela a énormément conforté la nouvelle conscience impérialiste dans le sentiment d’une supériorité fondamentale, et non pas simplement temporaire, de l’homme sur l’homme, des races “supérieures” sur les races “inférieures”. En retour, ce sentiment devait exacerber le lutte des peuples assujettis pour leur liberté et les rendre aveugles aux incontestables bienfaits de la domination britannique. En raison de cette distance observée par des administrateurs qui, “malgré leur sincère respect pour les indigènes en tant que peuple, et même dans certains cas leur amour pour eux (…) comme pour des êtres presque humains, ne pensent pas qu’ils sont ou qu’ils seront un jour capable de se gouverner eux-mêmes sans surveillance18 “, les indigènes ne pouvaient en conclure qu’une chose: c’est qu’on les excluait et qu’on les séparait à tout jamais du reste de l’humanité.


Impérialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquête. Les conquérants britanniques, ces vieux “briseurs de lois en Inde” (Burke), avaient peu de choses en commun avec les exportateurs de devises britanniques ou les administrateurs des peuples de l’Inde. Si ces derniers s’étaient mis à faire des lois au lieu d’appliquer des décrets, ils auraient pu devenir des bâtisseurs d’empire. Quoi qu’il en soit, la nation anglaise n’en avait cure et ne les aurait guère soutenus. De fait, les spéculateurs animés par l’esprit impérialiste étaient secondés par des fonctionnaires qui voulaient que “l’Africain reste Africain”, cependant qu’une certaine minorité d’hommes qui ne s’étaient pas encore défaits de ce que Harold Nicolson devait appeler leurs “idéaux de jeunesse”19 voulaient aider l’Africain à “devenir un meilleur Africain”20 – quoi que cela pût signifier. Ils n’étaient en aucun cas “disposés à appliquer le système administratif et politique de leur propre pays au gouvernement de population arriérées21, ni à rattacher les vastes colonies de la Couronne britannique à la nation anglaise.


A la différence des authentiques structures d’empire où les institutions de la métropole sont diversement intégrées dans l’empire, l’impérialisme présente cette caractéristique que les institutions nationales y demeurent distinctes de l’administration coloniale, tout en ayant le pouvoir d’exercer un contrôle sur celle-ci. En réalité, la motivation de cette séparation consistait en un curieux mélange d’arrogance et de respect: l’arrogance toute nouvelle des administrateurs allant affronter au loin des “populations arriérées” des “races inférieures”, avait pour corrélat le respect suranné des hommes d’Etat qui, demeurés au pays, étaient fermement convaincus qu’aucune nation n’avait le droit d’imposer sa loi à un peuple étranger. L’arrogance était tout naturellement vouée à s’ériger en mode de gouvernement, tandis que le respect, qui demeurait, lui, totalement négatif, donc incapable d’engendrer le nouveau modèle nécessaire à des peuples appelés à vivre ensemble, ne parvenait qu’à contenir l’impitoyable et despotique administration impérialiste au moyen de décrets.

 

C’est à cette salutaire modération exercée par les institutions nationales et leurs responsables politiques que nous devons les seuls bienfaits qu’il ait été donné aux peuples non européens, malgré tout, de tirer de la domination occidentale. Mais l’administration coloniale n’a jamais cessé de protester contre l’ingérence de la «majorité non avertie» – la nation – qui essayait de faire pression sur la «minorité avertie» – les administrateurs impérialistes – «dans la voie de l’imitation22», autrement dit, dans la voie d’un gouvernement calqué sur les modèles de justice et de liberté en vigueur dans la métropole.

Qu’un mouvement d’expansion pour l’expansion se soit développé dans des États nations qui étaient, plus que tout autre corps politique, définis par des frontières et des limitations à toute conquête possible, voilà bien un exemple de ces écarts apparemment absurdes entre cause et effet qui sont devenus la marque de l’histoire moderne.


L’extrême confusion qui règne dans la terminologie historique moderne n’est qu’un sous-produit de ces disparités. En dressant des comparaisons avec les Empires de l’Antiquité, en confondant expansion et conquête, en négligeant la différence entre Commonwealth et Empire (que les historiens pré-impérialistes ont appelée différence entre plantations et possessions, ou colonies et dépendances, ou encore, un peu plus tard, entre colonialisme et impérialisme23), autrement dit en négligeant la différence entre exportation de population (britannique) et exportation de capitaux (britanniques)24, les historiens se sont efforcés de passer sous silence ce fait gênant: bon nombre des événements importants de l’histoire contemporaine font penser à des souris qui auraient accouché de montagnes.

Devant le spectacle d’une poignée de capitalistes parcourant le globe, tels des prédateurs à la recherche de nouvelles possibilités d’investissement, flattant la soif de profit chez les bien trop riches, et l’instinct du jeu chez les bien trop pauvres, les historiens contemporains voudraient revêtir l’impérialisme de l’antique grandeur de Rome ou d’Alexandre le Grand, grandeur qui rendrait la suite des événements humainement plus tolérable. Le fossé entre la cause et l’effet a été révélé par la fameuse – et malheureusement juste – observation selon laquelle l’Empire britannique avait été conquis dans un moment d’inadvertance; cela est devenu cruellement manifeste à notre époque, où il aura fallu une guerre mondiale pour se débarrasser d’un Hitler, phénomène d’autant plus honteux qu’il est aussi comique. L’affaire Dreyfus avait déjà révélé quelque chose d’analogue quand la nation avait dû faire appel à ses meilleurs éléments pour mettre fin à une bagarre qui avait débuté comme une conspiration grotesque et s’était terminée en farce.


L’impérialisme doit sa seule grandeur à la défaite qu’il a infligée à la nation. L’aspect tragique de cette timide opposition ne vient pas de ce que de nombreux représentants de la nation aient pu être achetés par les nouveaux hommes d’affaires impérialistes; il y avait pire que la corruption, c’est que les incorruptibles fussent convaincus que l’unique voie pour mener une politique mondiale résidait dans l’impérialisme. Comme les nations avaient toutes réellement besoin de comptoirs maritimes et d’accès aux matières premières, ils en vinrent à croire qu’annexion et expansion allaient œuvrer au salut de la nation. Ils furent les premiers à commettre l’erreur de ne pas discerner la différence fondamentale entre les comptoirs commerciaux et maritimes jadis établis au nom du commerce, et la nouvelle politique d’expansion. Ils croyaient Cecil Rhodes quand il leur disait de «prendre conscience que vous ne pouvez pas vivre à moins d’entretenir un commerce avec le monde», « que votre commerce, c’est le monde, et que votre vie, c’est le monde, non l’Angleterre», et qu’en conséquence ils devaient «régler ces questions d’expansion et de mainmise sur le monde25». Sans le vouloir, parfois même sans le savoir, ils devinrent non seulement les complices de la politique impérialiste, mais aussi les premiers à être blâmés et dénoncés pour leur «impérialisme». Tel fut le cas de Clemenceau qui, parce qu’il se sentait si désespérément inquiet pour l’avenir de la nation française, devint «impérialiste» dans l’espoir que les effectifs en provenance des colonies protègeraient les citoyens français contre des agresseurs.


La conscience nationale, représentée par le Parlement et par une presse libre, avait une action réelle et provoquait la rancoeur des administrateurs coloniaux dans tous les pays européens dotés de colonies – aussi bien en Angleterre qu’en France, en Belgique, en Allemagne ou en Hollande. En Angleterre, afin de distinguer entre le gouvernement impérial en place à Londres, contrôlé par le Parlement, et les administrateurs coloniaux, cette influence était désignée sous le terme de «facteur impérial», prêtant de ce fait à l’impérialisme des mérites et des reliquats de légalité que celui-ci mettait tant d’ardeur à détruire26. Le «facteur impérial» se traduisait politiquement par l’idée selon laquelle le «Parlement impérial» britannique non seulement protégeait mais, d’une certaine manière, représentait les indigènes27. Sur ce point, les Anglais se trouvèrent à deux doigts de l’expérience des bâtisseurs d’empire français; toutefois, ils n’allèrent jamais jusqu’à accorder une véritable représentation aux peuples assujettis. Quoi qu’il en fût, ils espéraient manifestement que la nation dans son ensemble pourrait en somme se comporter comme une sorte d’administrateur de biens pour ses peuples conquis, et il faut bien reconnaître qu’elle a invariablement fait de son mieux pour éviter le pire.


Le conflit entre les représentants du «facteur impérial» (qu’il serait plus juste d’appeler facteur national) et les administrateurs coloniaux court en filigrane à travers toute l’histoire de l’impérialisme britannique. On a cité maintes et maintes fois la «supplique» que Cromer, alors gouverneur d’Égypte, adressa en 1896 à lord Salisbury: « Protégez moi des ministères anglais28», jusqu’au moment où, dans les années 20 de ce siècle, le parti ultra-impérialiste s’est mis à blâmer ouvertement la nation et tout ce qu’elle représentait en l’accusant de vouloir la perte de l’Inde. Les impérialistes avaient toujours trouvé profondément irritant que le gouvernement de l’Inde dût «justifier son existence et sa politique aux yeux de l’opinion publique anglaise»; ce contrôle interdisait désormais de prendre les mesures de «massacres administratifs29» qui, aussitôt après la fin de la Première Guerre mondiale, avaient été expérimentées à diverses reprises ailleurs comme méthode radicale de pacification30 et qui auraient certainement pu faire obstacle à l’indépendance de l’Inde.

En Allemagne régnait la même hostilité entre élus nationaux et administrateurs coloniaux d’Afrique. En 1897, Carl Peters fut relevé de ses fonctions dans le sud-est africain allemand et dut démissionner des services gouvernementaux en raison des atrocités commises sur les indigènes. Le gouverneur Zimmerer partagea le même sort. Et, en 1905, les chefs tribaux adressèrent pour la première fois leurs plaintes au Reichstag et obtinrent l’intervention du gouvernement allemand lorsque les administrateurs coloniaux les jetèrent en prison31.


Il en allait de même de la domination française. Les gouverneurs généraux nommés par le gouvernement en place à Paris ou bien étaient l’objet d’une forte pression de la part des coloniaux français, comme ce fut le cas en Algérie, ou bien refusaient carrément d’appliquer en faveur des indigènes les réformes soi-disant «inspirées par la faiblesse des principes démocratiques de [leur] gouvernement32 ». Partout les administrateurs impérialistes voyaient dans le contrôle exercé par la nation un insupportable fardeau et une menace contre leur domination.

Les impérialistes avaient parfaitement raison. Ils connaissaient bien mieux les conditions modernes du gouvernement des peuples assujettis que ceux qui, d’un côté, s’élevaient contre le gouvernement par décrets et contre une bureaucratie arbitraire, et de l’autre espéraient conserver à tout jamais leurs colonies pour la plus grande gloire de la nation.


Mieux que les nationalistes, les impérialistes savaient que le corps politique de la nation n’est pas capable de construire un empire. Ils étaient parfaitement conscients que la marche de la nation et sa conquête d’autres peuples, dès qu’on laisse libre cours à sa propre loi, s’achève avec la prise de conscience de l’identité nationale des peuples conquis et la défaite du conquérant. C’est pourquoi les méthodes françaises, qui se sont toujours efforcées de concilier les aspirations nationales et l’édification d’un empire, ont été beaucoup moins fructueuses que les méthodes britanniques qui, après les années 1880, devinrent ouvertement impérialistes, tout en demeurant tempérées par une mère patrie qui tenait à ses institutions démocratiques nationales.


———

Notes :

1 John Atkinson Hobson, Imperialism, 1905 et 1938, p. 19: «Bien qu’on ait décidé de ~ choisir, pour des raisons de commodité, l’année 1870 comme point de départ d’une politique consciente de l’impérialisme, il apparaîtra à tous que le mouvement n’a véritablement commencé qu’au milieu des années 80 [...] à partir de 1884 environ ”

2 Sarah Gertrude Milfin, Rhodes, 1933, p. 138.

3 Ces chiffres sont cités par Carlton J. H Hayes, A Generation of Materialism, 1871-1900,1941, p. 237, et recouvrent la période 1871-1900. Voir également John Atkinson Hobson, Imperialism, p. 19: “En quinze ans, l’Empire britannique s’est agrandi de quelque 6,75 millions de km2, l’Allemagne de 1,8 million de km2 et de 14 millions d’habitants, la France de 6,3 millions de km2 et de 3 7 millions d’habitants».

4 Voir Ernst Hasse, «Deutsche Weltpolitik», Flugschriften des alldeutschen Verbandes, no 5, 1897, p.1.

5 Dans son essai classique Qu’est-ce qu’une nation?, 1882 [H. Arendt se reflète à l'édition anglaise, The Poetry of the Celtic Races, and other Studies, parue en 1896], Ernest Renan insistait sur le consentement véritable, le désir de vivre ensemble, la volonté de préserver dignement l’héritage intact qui a été transmis», comme principaux éléments qui maintiennent la cohésion des membres d’un même peuple de manière telle qu’ils forment une nation.

6. John Atkinson Hobson, Imperialism.

7 Cette mauvaise conscience née de la croyance au consentement comme base de toute organisation politique est parfaitement décrite par Harold Nicolson, Curzon: The Last Phase 1919-1925, 1934, dans son analyse de la politique britannique en Egypte: «La justification de notre présence en Egypte demeure fondée, non pas sur le droit acceptable de conquête, ou sur la force, mais sur notre propre croyance au principe du consentement. Ce principe, en 1919, n’existait sous aucune forme précise. Il a été remis en question de façon dramatique en Egypte par les violents événements de mars 1919

8 Cette mauvaise conscience née de la croyance au consentement comme base de toute organisation politique est parfaitement décrite par Harold Nicolson, Curzon: The Last Phase 1919-1925, 1934, dans son analyse de la p politique britannique en Egypte: «La justification de notre présence en Egypte demeure fondée, non pas sur le droit acceptable de conquête, ou sur la force, mais sur notre propre croyance au principe du consentement. Ce principe, en 1919, n’existait sous aucune forme précise. Il a été remis en question de façon dramatique en Egypte par les violents événements de mars 1919”.

9 Pourquoi les Tudors ne réussirent-ils pas, au début du développement national, à incorporer l’Irlande à la Grande-Bretagne de la même manière que les Valois avaient réussi à incorporer la Bretagne et la Bourgogne à la France, voilà qui demeure une énigme. Il se peut toutefois qu’un processus similaire se soit vu brutalement interrompu par le gouvernement Cromwell, qui considérait l’Irlande comme un gros gâteau à partager entre ses tenants. Quoi qu’il en soit, après la révolution de Crommell, qui eut pour la constitution de la nation britannique une importance aussi cruciale que la Révolution française pour les Français, le Royaume-Uni avait déjà atteint le stade de maturité qui s’accompagne toujours de la perte de cette force d’assimilation et d’intégration que le corps politique de la nation ne possède que dans sa phase initiale. La suite ne fut plus, au fond, que la longue et triste histoire d’une «coercition grâce à laquelle il n’était pas indispensable que le peuple pût vivre en paix, mais qu’il put mourir en paix” (Gilbert E Chesterton, The Crimes of England, p. 60). Pour avoir un aperçu historique de la question irlandaise qui rende également compte des événements récents, on pourra comparer avec l’excellente et impartiale étude faite par Mcholas Mansergh, (Britain and Ireland, 1942).

10 La déclaration que fit James Anthony Froude peu avant le début de l’ère impérialiste est tout à fait caractéristique: «Qu’il soit bien entendu une fois pour toutes que l’Anglais qui émigrait au Canada, au Cap, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande n’était pas déchu de sa nationalité, qu’il restait toujours sur le sol anglais ni plus ni moins que s’il s’était trouvé dans le Devonshire ou dans le Yorkshire, et qu’il demeurerait citoyen anglais aussi longtemps que durerait l’Empire britannique; et si nous dépensions le quart des sommes qui ont été englouties dans les marais de Balaclava à envoyer s’établir dans ces colonies 2 millions de nos concitoyens, cela contribuerait bien plus à développer la force essentielle du pays que toutes les guerres dans lesquelles nous nous sommes englués, d’Azincourt à Waterloo.» Extrait de Robert Livingston Schuyler, The Fall of the Old Colonial System, 1945, p. 280-281.

11 Jan Disselboorn, le célèbre écrivain sud africain, a exprimé sans équivoque possible l’attitude des peuples du Commonwealth sur cette question: «La Grande-Bretagne ne saurait être un partenaire à part entière (que de) ceux qui sont issus de la même souche étroitement alliée [...]. Les parties de l’Empire qui ne sont pas habitées par des races dont on puisse dire cela, n’ont jamais été des partenaires à part entière. Elles ont toujours été la propriété privée du partenaire dominant [...]. Vous pouvez avoir le dominion blanc, ou bien le dominion de l’Inde, mais vous ne sauriez avoir les deux.» (Al. Carthill, The Lost Dominion, 1924.)

12 Ernest Barker, Ideas and Ideals of the British Empire, 1941, p. 4. Voir également les excellentes remarques introductives à l’analyse des fondements de l’Empire français dans The French Colonial Empire (Information Department Papers, n• 25 publiés par le Royal Institute of International Affairs, 1941), p. 9 et suiv. «Le but est d’assimiler les peuples des colonies au peuple français, ou bien, quand la chose n’est pas possible, dans le cas de communautés plus primitives, de les « associer » de telle sorte que la différence entre la France métropole et la France d’outre-mer tende à devenir de plus en plus une différence géographique et non une différence fondamentale. »

13 Voir Gabriel Hanotaux, «Le Général Mangin», Revue des Deux Mondes, 1925 t. 27.

14 W. P Crozier, «France and her « Black Empire”, New Republic, 23 janvier 1924.

15 David Lloyd George, Memoirs of the Peace Conference, 1939, I, p. 362 et suiv.

16 Les Pays-Bas tentèrent d’exercer la même exploitation brutale de leurs colonies des Indes néerlandaises au nom de la nation après que la défaite de Napoléon les eut restituées à une métropole hollandaise considérablement appauvrie. Contraints de devenir agriculteurs contre leur gré, les indigènes se virent ainsi réduits en esclavage au profit du gouvernement hollandais. Le Max Havelaar, de Multatuli, publié pour la première fois dans les années 1860, visait le gouvernement local et non pas les services étrangers. (Voir Arnold D.A. de Kat Angelino, Colonial Policy, vol.II: The Dutch East Indies, 1931, p.45). Ce système devait bientôt être abandonné et les Indes néerlandaises devinrent pour un temps objet de “l’admiration de toutes les nations colonisatrices “ (Sir Hesketh Bell, ancien gouverneur de l’Ouganda, du Nigéria du Nord, etc., Foreign Colonial Administration in the far East, 1928, 1re partie).

Les méthodes hollandaises ressemblent beaucoup aux méthodes françaises: garantie d’un statut européen pour les indigènes dociles, introduction d’un système scolaire à l’européen et autre procédé d’assimilation progressive. De ce fait, les Hollandais obtinrent le même résultat: la naissance d’un fort mouvement d’indépendance nationale chez les peuples assujettis. Dans cette étude, les impérialismes hollandais et belge ont tous deux été négligés. Le premier est un curieux mélange oscillant entre les méthodes françaises et les méthodes anglaises; le second est l’histoire non pas du développement de la nation belge, ni même de celui de la bourgeoisie belge, mais du rôle personnel du roi des Belges, que nul gouvernement ne contrôlait et qui n’avait de liens avec aucune autre institution. Dans la forme, l’impérialisme belge et l’impérialisme hollandais sont tous deux atypiques. Au cours des années 1880, les Pays-Bas ne se sont pas agrandis, ils se sont contentés de consolider et de moderniser leurs vieilles colonies. Les atrocités sans pareilles commises au Congo belge donneraient par ailleurs une image par trop injuste de ce qui se passait en général dans les possessions d’outre-mer.

17 Ernest Barker, Ideas and Ideals of the British Empire, p.69.

18 Selwyn James, South of the Congo, 1943, p.326.

19 A propos de ces idéaux de jeunesse et de leur rôle dans l’impérialisme britannique, voir chap. VII. La manière dont ils étaient encouragés et exploités est décrite dans le roman de Kipling intitulé Stalky and Compagny, 1899.

20 Ernest Barker, Ideas and Ideals of the British Empire, p.150.

21 Lord Cromer, “The Government of Subject Races”, Edinburgh Review, janvier 1908.

22 Ibid.

23 Le premier érudit à avoir utilisé le terme d’impérialisme pour distinguer clairement entre l’«Empire~ et le «Commonwealth»fut John. A. Hobson. Mais la différence fondamentale entre les deux avait toujours été bien connue. Le principe de « liberté coloniale», par exemple, cher à tous les hommes d’Etat libéraux de Grande-Bretagne d’après la Révolution américaine, ne resta en vigueur que dans la mesure où la colonie était «constituée de Britanniques ou [...] d’un pourcentage de population britannique permettant d’introduire sans risques des institutions représentatives». Voir Robert Livingston Schuyler, The Fall olthe Old Colonial System, p. 236 et suiv. Au XIXe siècle, il faut distinguer trois types de territoires d’outre-mer à l’intérieur de l’Empire britannique: les terres de peuplement, plantations ou colonies, comme l’Australie et autres dominions; les comptoirs commerciaux et possessions, comme l’lnde, enfin les bases militaires, comme le cap de Bonne-Espérance, mises en place dans le but de protéger les premiers. Toutes ces possessions virent leur gouvernement et leur importance politique changer à l’ère de l’impérialisme

24 Ernest Barker, Ideas and Ideals of the British Empire.

25 Sarah Gertrude Millin, Rhodes, p. 175.

26 L’origine de ce malentendu réside probablement dans l’histoire de la domination britannique en Afrique australe, et remonte au temps où les gouverneurs locaux, Cecil Rhodes et Jameson, engagèrent le “gouvernement impérial” de Londres, bien contre son gré, dans la guerre contre les Boers En fait, Rhodes, ou plutôt Jameson, régnait en despote absolu sur un territoire trois fois grand comme l’Angleterre, et qu’on pouvait administrer «sans attendre l’assentiment pincé ou la censure polie d’un Haut-commissaire» représentant un gouvernement impérial qui n’exerçait plus qu’un “contrôle nominal” (Reginald Ivan Lovell, The Struggle for South Africa 1875-1899, 1934, p. 194.) Et ce qui se produit dans les territoires où le gouvernement britannique s’est démis de son autorité au profit d’une population européenne locale totalement privée de la limitation traditionnelle et constitutionnelle propre aux Etats-nations trouve sa meilleure expression dans la tragique histoire de l’Union sud-africaine depuis son indépendance, c’est-à-dire depuis le moment où le gouvernement impérial a cessé d’avoir le droit d’intervenir.

27 Le débat qui eut lieu à la Chambre des communes en mai 1908 entre Charles Dilke et le secrétaire aux Colonies est à cet égard très intéressant. Dilke déconseillait vivement d’accorder l’autonomie aux colonies de la Couronne, alléguant que cela aboutirait à la domination des colons blancs sur leurs travailleurs de couleur. On lui répondit que les indigènes eux aussi étaient représentés à la Chambre des communes anglaise. Voir Goltfried Zoepfl, “Kolonien und Kolonialpolitik”, dans Handworterbuch der Staatswissenschaflen.

28 Lawrence J. Zetland, Lord Cromer, 1932, p. 224. 29.

29 Al. Carthill, The Lost Dominion, p. 41-42, 93

30 Dans un article intitulé “France, Britain and the Arabs” écrit pour The Observer (1920), Thomas

Edward Lawrence a donné la description minutieuse d’un tel exemple de la pacification» au Proche-Orient: “Les Arabes connaissent d’abord le succès, puis les renforts britanniques arrivent en tant que force punitive. Ils se fraient un chemin [...] jusqu’à leur objectif que bombardent pendant ce temps l’artillerie, les avions et les canonnières. Finalement, on détruit peut-être un village, et le district est pacifié. Il est étrange que nous n’utilisions pas de gaz toxiques en de telles circonstances. Bombarder les maisons est une manière coûteuse de contrôler des femmes et des enfants [...]. En attaquant au gaz, on pourrait liquider proprement toute la population des districts récalcitrants, et, comme méthode de gouvernement cela ne serait pas plus immoral que le système actuel. » Voir ses Letters, 1939, p. 311 et suiv. 31.

31 En 1910, par ailleurs, le secrétaire aux Colonies, B. Deraburg, fut contraint de démissionner parce qu’il avait indisposé les colons en protégeant les indigènes. Voir Mary E. Townsend, The Rise and Fall of Germany’s Colonial Empire, 1930, et Paul Leutwein, Kampte um Afrika, 1936.

32 Propos tenus par Léorl Cayla, qui fut gouverneur général de Madagascar et ami de Pétain.

 

http://mutien.com/site_officiel/?p=12247

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 19:09

 

 

Les origines et les desseins de la famille Al Saoud, l'histoire de cette famille commence par son ancêtre Mordakhai ibn Ibrahim Moussa.


Un historique succinct et révélateur des origines de la famille des Al Saoud, de ses prises de position et de son animosité viscérale contre l’Islam, le Prophète de l’Islam (p), les membres de sa Famille et tous les vestiges religieux chers aux cœurs des Musulmans. Les rôles que joua cette famille dans les divers génocides perpétrés contre la communauté musulmane tout en octroyant généreusement les milliards de dollars à l’Administration américaine qui finance Israël ! http://www.centre-zahra.com/streaming/doc-al-saoud-678.html 

 

 

 

 

Bonjour

 

Voici une vidéo créée par des Musulmans fidèles à la doctine de l'Islam pour dénoncer l'imposture du Royaume Saoudien. En effet, l'Arabie Saoudite est dirigée par une dynastie créée de toutes pièces pour servir les intérêts des Anglo-Saxons et des sionistes. En somme, or et armement contre or noir (pétrole) et soumission ! Ne soyons donc pas étonnés si ce Régime rénégat en servant l'Occident, trahit l'Islam, notamment ses valeurs de tolérance, mais aussi se retourne contre aussi bien les Irakiens, les Syriens, que les Palestiniens.

 

Sur mon compte twitter, j'ai annoncé que les Saoud dénaturent l'Islam comme les Sionistes la Torah.

 

 

eva

 

 

 

 

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 22:45
Un article d’Alexandre Latsa

Edward Snowden, révélateur de la médiocrité européenne

Edouard Snowden aura eu une semaine plus qu’incertaine mais aussi pleine de rebondissements. Après s’être vu refusé l’asile par la majorité des 21 pays auprès desquels il avait fait la demande, avoir passé déjà près de 15 jours dans la zone de transit de l’aéroport international de Sheremetievo, s’être fait demandé en mariage par la ravissante espionne russe Anna sur Twitter, l’ex-agent américain a réussi à déclencher une crise politique majeure entre l’Occident et l’Amérique Latine.

11 juillet 2013

 

Une crise déclenchée par la décision de divers pays européens (France, Espagne, Portugal et Italie) de fermer la semaine dernière leurs espaces aériens à l’avion du président Evo Morales, soupçonnant la présence à bord de l’ex-consultant américain, Edward Snowden.


Suite à cet acte inamical et injustifié, une coalition d’États d’Amérique Latine (Bolivie, Equateur, Surinam, Argentine, Uruguay et Venezuela) fait désormais front diplomatique pour obtenir des excuses des pays européens dont les ambassades ont été malmenées ces derniers jours. Le président Morales a même menacé de fermer l’ambassade américaine à La Paz, ce qui, après l’expulsion de l’ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie en 2008, puis de la principale agence antidrogue américaine (DEA) en 2009 et enfin de la fermeture du Mac Donald’s en 2013, contribuerait à faire de la Bolivie un État qui affirme sa souveraineté politique et culturelle au plus haut niveau.


Conséquence ou non de ce tumulte géopolitique et diplomatique, Le Venezuela et le Nicaragua viennent d’annoncer qu’ils étaient déjà prêts à accorder l’asile diplomatique à Edward Snowden. Apres l’Equateur qui accueille, rappelons-le, Julien Assange dans son ambassade depuis maintenant prés d’un an, l’Amérique Latine se présente définitivement en pôle de résistance à un Occident de plus en plus totalitaire et une Europe de plus en plus asservie. Tout comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal, la France s’est comportée non pas comme un état souverain mais bien comme un simple domestique envers son maître. Elle a d’abord refusé le survol de son espace aérien par le président Morales. Puis le président Français a un peu plus tard affirmé qu’il avait au contraire « donné l’autorisation de survol de la France » pendant que le Quai d’Orsay justifiait quant à lui cette situation confuse par « les regrets de la France suite au contretemps occasionné par les retards dans la confirmation de l’autorisation du survol du territoire par l’avion du président ».


Un président transformé en simple aiguilleur du ciel et incapable de faire respecter ses ordres, voila une image bien consternante de notre pays qui a par ailleurs le 4 juillet rejeté la demande d’Asile de Snowden, malgré les demandes du Front National, du Front de Gauche et des Verts à le lui accorder. Le ministère de l’intérieur a justifié cette décision en affirmant que : « Les Etats-Unis sont un pays ami, une démocratie avec une justice indépendante.[...] Il faut laisser les Etats-Unis traiter cette question » et rappelé que « Si Edouard Snowden entrait sur le territoire français, la police serait tenue de l’interpeller ».


Prix Nobel de la paix en 2012, humiliée alors qu’elle vient d’apprendre qu’elle était espionnée comme un vulgaire délinquant sous surveillance, l’UE n’aura donc même pas eu le courage de respecter le droit international en laissant un avion présidentiel d’un état souverain traverser son espace aérien. Mais les domestiques de Bruxelles ont il est vrai un agenda déjà défini et bien plus vital à leurs yeux : l’asservissement terminal de l’Europe au sein du marché transatlantique.

 

Alexandre Latsa
La Voix de la Russie, 8 juillet 2013.

 


Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l’Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l’institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

 


http://www.silviacattori.net/article4617.html
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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 02:31

 

16 mai 2013

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Il n’est pas facile de raconter Jérusalem (قد س س al Quds en arabe). La ville trois fois sainte est peut-être aujourd’hui la réalité la plus complexe au monde.

 
Il y a la vieille ville, un dédale de rues d’où surgissent la basilique du Saint-Sépulcre, le Mur des Lamentations et l’esplanade des Mosquées (en arabe : الحرم الشريف al-Ḥaram aš-Šarīf). Les trois monothéismes trouvent leurs racines dans cet espace minuscule. Et puis, il y a les autres Jérusalem. Il y a Jérusalem-ouest, construite après 1948 (année de l’exode palestinien commémorée comme la Nakba - arabe : النكبة‎, an-Nakbah, littéralement « désastre » ou « catastrophe »). C’est une ville moderne avec de beaux bâtiments. Mais à Jérusalem-ouest, il y a aussi les quartiers ultra-orthodoxes, avec des familles très nombreuses. Certains trottoirs sont réservés aux hommes et d’autres aux femmes. Ces quartiers sont bouclés les jours de shabbat pour éviter qu’on y passe en voiture. Les transgresseurs de ce précepte religieux ne s’y aventurent d’ailleurs jamais sous peine d’être très mal accueillis. Méa Shéarim, le plus célèbre des quartiers ultra-orthodoxes, se trouve le long de la frontière de 1967.



Cette frontière est aujourd’hui une très large rue avec un tramway au milieu. Il suffit de la traverser pour se trouver dans la ville arabe : Jérusalem-est est, selon le droit international, un territoire occupé, avec des occupants israéliens et des occupés palestiniens. Jérusalem-est appartenait il y a quarante-cinq ans à la Jordanie, jusqu’à la prise de la vieille ville par les parachutistes israéliens en 1967. C’est depuis cette date que la Cisjordanie est de facto sous contrôle de Tsahal ; elle est, depuis les accords d’Oslo, divisée en trois zones : A, B et C. Ces accords qui devaient être une étape dans le processus de paix n’ont en fin de compte jamais porté leurs fruits. Edward Saïd, l’un des plus célèbres érudits palestiniens, écrivait d’ailleurs qu’Arafat avait signé à Oslo la capitulation du peuple palestinien.



Pour mieux comprendre la situation, il est nécessaire d’expliquer cette division en trois zones :

  •  les grandes villes telles que Jénine, Tulkarem, Naplouse, Ramallah ou Bethléem, se trouvent dans la zone A, qui est entièrement sous contrôle civil et militaire palestinien. Ces villes représentent 3 % de la Cisjordanie et 20 % de sa population.
  •  les villages et les espaces aux alentours de la zone A forment la zone B. Cette zone représente 27 % de la Cisjordanie et 70 % de sa population. Elle est sous régime mixte, avec un contrôle civil palestinien et un contrôle militaire conjoint
  •  la zone C est composée du reste de la Cisjordanie, soit 70 % de son territoire. Elle constitue la plus grande part des terres fertiles de Cisjordanie. La zone C contient l’intégralité des routes menant aux colonies israéliennes, les zones tampons (près des colonies, du Mur et des zones stratégiques) et quasiment toute la vallée du Jourdain, de Jérusalem-est et du désert. Toutes les frontières sont situées en zone C, où Israël bénéficie toujours du contrôle total.

Ce qui signifie que s’il arrivait quelque chose dans un village de la zone B qui nécessiterait d’appeler la police, les agents palestiniens devraient venir de la zone A. Et si ce quelque chose avait lieu en zone C, il faudrait que ces mêmes agents fassent un bon bout de chemin avant d’arriver à destination. Mais avant, il faudrait qu’ils demandent la permission aux autorités israéliennes pour franchir le (les) check-point (s). L’État juif, dont on connaît l’efficacité en matière de sécurité, mettra au bas mot trois heures avant de donner le feu vert à leurs homologues palestiniens… qui arriveront à destination après quatre longues heures.



Et durant ces quatre longues heures, chacun pourra s’interroger sur le sens véritable du mot État.

 
 
 
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Sur cet excellent site,


Dans un communiqué, du 16 mai 2013, l’Institut international pour la paix, la justice et les (...)


Depuis octobre 2008, la plate-forme « Palestine occupée - Dexia impliquée" dénonce le financement (...)


Il n’est pas rare qu’un personnage de Tex Avery emporté par son élan franchisse le bord d’une (...)


Le 7 mai 2002, un homme entrait dans l’appartemment de la famille Isnasni à Schaerbeek. Il (...)


Même le pays le plus riche au monde en ressources est tombé dans le piège de la dette. Ses (...)


Domestique, ouvrier qualifié ou homme d’affaires : il n’est pas facile d’être un immigré au Qatar (...)


Le régime d’Ankara parle de 51 morts dans les attentats qui ont frappé la ville de Reyhanli à la (...)

 

Tout avait commencé avec le traité États-Unis/Canada (fin des années 80) qui s’est ensuite élargi (...)


Le majeur de la main droite de José Manuel Barroso est constamment levé dernièrement. Il s’en sert (...

 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 04:07
 
CRIF-sarko-hollande.jpg
 
Attention ! Vidéo très dure.
Sans parti-pris,
seulement au nom de la Vérité.
A regarder si vous voulez savoir
ce qui se passe réellement.
Mon analyse a été saluée
par un organe géopolitique comme le GEAB,
ou par des journalistes ou historiens comme
Michel Collon ou Jean Bricmont.
 
Eva R-sistons pseudo pour Chantal Dupille,
journaliste d'investigation
 
 
 
 
 
 
Cette vidéo a été enregistrée le 6 avril 2013 au soir,
en même temps que celles-ci :
 
..CHOMEURS ! Demain, l'ESPOIR ! R-sistons vidéo 17
08:30
Le drame des licenciements me touche profondément :
Trop de vies brisées, de familles disloquées, de projets anéantis.
Alors je m'adresse à tous...
 
 
Le "rêve américain", et le "cauchemar soviétique". R-sistons vidéo 15
17:32
Le "rêve américain" ! C'est ce qu'on m'a dit.
Alors à 20 ans je suis partie 2 mois aux Etats-Unis.
- Le "cauchemar soviétique" ! C'est ce qu'on m...
 
.
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SCOOP ! Comment tout a commencé en mai 68,
le 3 mai à la Sorbonne.
J'ai été un témoin DIRECT et je raconte.
Inédit ! En 5 mn, et dans la bonne...
 
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Livre conseillé 

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Patrick Le Hyaric

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Réedition enrichie et actualisé du livre « GRAND MARCHE TRANSATLANTIQUE : Dracula contre les peuples » La première édition de cet ouvrage avait permis de révéler au grand public les négociations tenues secrètes sur le Grand Marché Transatlantique. Cette réédition actualisée et augmentée de plus de 65 pages donne des éléments nouveaux sur les débats en cours et comporte un chapitre supplémentaire sur la négociation secrète sur un projet de traité international pour la privatisation des services public. A mettre entre toutes les mains pour que le mouvement de résistance populaire contre le TAFTA mette en échec ces funestes projets. ..................................................................................................................... Je commande « Grand marché transatlantique : Dracula contre les peuples » Au prix de 8€ + 2€ de frais de port par exemplaire (valable uniquement pour la France métropolitaine) Soit 10€ X……………. = …………….€ Nom………………………………………..Prénom…………………………………………… Adresse…………………………………………………………………………………………................................................................................................. Ville……………………………………………………………………................. CP…………………..................................................................................... Téléphone……………………….................................................................. Mail ………...........……………………………………………. ..................................................................................................................... Renvoyer ce bulletin sur papier libre accompagné de votre règlement (chèque à l’ordre de l’Humanité) à : L’Humanité, service de la diffusion militante, 5, rue Pleyel, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis cedex

 

 

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2 livres à lire pour comprendre le monde actuel
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Comment nous traitons les seniors - Quel avenir pour eux ? (eva R-sistons)

 

Vidéo à voir absolument (10 mn) pour comprendre notre monde (terrorisme)

 

Le spécialiste de géopolitique, M. Chauprade, explique le monde (vidéo)

 

Le 11 septembre expliqué avec humour, vidéo 5 mn à voir absolument

 

Bilan de Sarkozy - Guerres de Hollande : celles de Sarkozy et de l'OTAN

 

Les Grandes Banques ont déclaré la guerre aux peuples, vidéo à voir par TOUS

 

Le Nouvel Ordre Mondial pour les "Nuls", voici ce qu'il nous prépare

 

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Le terrorisme n'est pas islamiste mais fabriqué par le FBI - Super vidéo

 

La France de Sarkozy capitule devant l'Allemagne de Merckel - UE contre les peuples

 

 


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L'argent Colloïdal, la médecine naturelle et ses multiples bienfaits

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SEL: Pensez au SEL, le Système d'Echange Local, pour faire des économies

 

 

 

 

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A mes Lecteurs et à mes Lectrices Seniors. Lisez l'Info sur Internet !

Comment nous traitons les seniors - Quel avenir pour eux ? (eva R-sistons) 

Danièle, retraitée, handicapée, fait une manif à elle seule ! Un modèle !
La délinquance, c'est quoi ? Et cela sert qui ? Remettre les pendules à l'heure
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A savoir: C'est la CIA qui finance la construction européenne (Historia)

Les traînées blanches dans le ciel, alerte ! "Chemtrails" toxiques pour tous

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Constitution européenne: Dispositions inquiétantes qu'on a cachées

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Opération 7 décembre : Initiative internationale contre les banksters

De la Shoah à la "Shoah" planétaire (guerre mondiale, de religion..) ?

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Alerte chemtrails ! Traînées blanches dans le ciel, une réalité dangereuse !

Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Mondial qu'on prépare ? Par eva R-sistons

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Alertes sous-traitance nucléaire - et gaz de schiste contre santé, air, eau..

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Syrie: Tout ce qu'on ne vous dit pas dans les médias menteurs. Effrayant !

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On vous ment ! Le terrorisme islamique n'existe pas en France

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Gbagbo n'est pas un criminel mais un démocrate. Vrais criminels pas jugés à La Haye

26 vérités sur le groupe État islamique EI qu’Obama veut vous cacher


 

 

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