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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 23:42

 

 

 

attentat-volgograd-300.jpgLe double attentat qui vient de se produire à Volgograd (ex-Stalingrad) constitue sans conteste une escalade dans la guerre larvée mais constante qui a opposé les insurgés wahhabites non seulement au Kremlin, mais aussi à toutes les autorités musulmanes traditionnelles en Russie. Avant d’examiner ce que ces dernières attaques pourraient signifier pour la Russie en général et pour les imminents Jeux Olympiques de Sotchi, il serait utile de revenir sur quelques faits essentiels.


La Tchétchénie


Tout d’abord, ce serait une erreur de croire que tout acte terroriste « islamiste » commis en Russie devrait impliquer des Tchétchènes. La réalité est que la Tchétchénie a non seulement été pacifiée, mais elle est même paisible. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a littéralement réalisé un miracle en transformant le « trou noir » tchétchène ravagé par la guerre en une république prospère et *véritablement* paisible. Le fait que ce miracle ait été soit passé sous silence, soit ridiculisé par les « experts » anglo-sionistes, qui avaient tous déclaré devant les caméras que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue, est compréhensible : admettre ce succès serait tout simplement politiquement impensable. Pourtant, le fait que Ramzan Kadyrov, le jeune homme qui avait toute l’apparence extérieure d’un voyou tchétchène moyen, se soit avéré être un leader politique extrêmement capable et sage est indéniable, et même si aucune « guerre contre le terrorisme » n’est jamais vraiment tout à fait « gagnée », il serait juste de dire que, au moins pour le moment, le phénomène terroriste tchétchène a été ramené à près de zéro. Malheureusement, si l’avenir s’annonce très prometteur pour la Tchétchénie, les choses sont infiniment pires dans le Daghestan voisin.

illustration-1-Chechnya-and-Caucasus.jpg

La Tchétchénie et le Caucase

 

Le Daghestan


La Tchétchénie et le Daghestan sont voisins, mais ils pourraient difficilement être plus différents. En premier lieu, la Tchétchénie est principalement habitée par des Tchétchènes, alors qu’il n’existe pas vraiment de « Daghestanais » : plus d’une douzaine de groupes ethniques différents vivent côte à côte au Daghestan. En fait, le Daghestan est la plus diversifiée de toutes les républiques russes, dans laquelle aucun groupe ne peut constituer une majorité. Cet aspect est absolument crucial parce que le fait qu’il n’y ait pas de groupe ethnique dominant signifie qu’il ne peut pas y avoir de « Kadyrov » Daghestanais. Deuxièmement, l’économie du Daghestan est dirigée par des élites très corrompues qui luttent les uns contre les autres et contre leurs clans respectifs. En termes pratiques, cela signifie que la « recette » utilisée en Tchétchénie (donner à un leader tchétchène local un niveau maximal d’autonomie et d’autorité) serait un désastre pour le Daghestan. La bonne « solution » pour le Daghestan impliquerait probablement une intervention très énergique du Centre Fédéral et une destruction de l’actuel système de clan basé sur l’ethnie – ce que personne au Kremlin ne serait empressé d’entreprendre.

Cependant, pour le moment, le Daghestan est le repaire du terrorisme wahhabite. On pourrait dire que le cancer wahhabite qui avait d’abord contaminé la Tchétchénie s’est répandu au Daghestan pendant qu’il était détruit en Tchétchénie. L’extrême pauvreté du Daghestan, combinée aux millions de dollars fournis par les Saoudiens à leurs alliés et agents, leur a rendu extrêmement aisée la tâche de commercialiser leur marque de wahhabisme au Daghestan et de recruter des agents locaux d’influence et des terroristes, ce qu’ils ont entrepris avec beaucoup de succès.

Les terroristes du Daghestan ont bien tiré les leçons de la Tchétchénie, et ils n’essaient jamais de contrôler de territoire ou de créer une sorte de mini-État wahhabite au Daghestan : bien au contraire, jour après jour, les forces de sécurité affrontent les terroristes Daghestanais, ce qui se termine à chaque fois pour eux par la capture ou la mort (surtout la mort). La raison en est évidente : les terroristes du Daghestan sont faibles et ils ne peuvent même pas s’en prendre aux policiers locaux. Mais ils sont juste assez forts pour attacher des explosifs sur un jeune homme ou une jeune femme et les envoyer se faire sauter dans une station de bus ou de train.


Les Wahhabites dans le reste de la Russie


Il serait également erroné de supposer que tout le terrorisme wahhabite en Russie doit provenir du Daghestan ou même du Caucase. Les Wahhabites (soutenus par l’Arabie Saoudite) recrutent littéralement partout – du sud de la Russie à Saint-Pétersbourg et du Tatarstan à Moscou. En conséquence, dans certains cas, des Russes ethniques étaient impliqués dans des actes terroristes wahhabites. Ainsi, la réalité est la suivante : le terrorisme wahhabite en Russie n’est pas un problème régional ou un problème ethnique, c’est un problème idéologique. C’est pourquoi il ne faut pas tirer hâtivement de conclusions ni présumer quoi que ce soit au sujet de qui pourrait être derrière les derniers attentats. Ça pourrait littéralement être n’importe qui.


De Volgograd à Sotchi ?


Volgograd a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes dernièrement, et les attaques des 29 et 30 décembre 2013 ne sont que les plus récentes dans une longue série d’événements. Pourquoi Volgograd ?

illustration-2-Southern-Russia-300x291.j

Sud de la Russie
(cliquez pour agrandir la carte)

Eh bien, Volgograd est – avec Rostov-sur-le-Don et Krasnodar – l’une des principales villes du sud de la Russie et elle est assez proche du Daghestan pour qu’il soit assez facile pour les wahhabites Daghestanais (en supposant qu’ils soient impliqués) d’organiser une attaque terroriste dans cette ville. En fait, Volgograd est à peu près à la même distance du Daghestan que Sotchi. Ce n’est pas une pensée agréable.

Un autre facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la décision des terroristes de frapper à Volgograd est que la plupart des efforts russes de lutte contre le terrorisme sont actuellement concentrés à l’intérieur et autour de Sotchi. Une des règles de base de la lutte contre le terrorisme est qu’il y a toujours plus de cibles potentielles à protéger que de ressources pour les protéger. Même si Volgograd avait été complètement bouclée, les terroristes auraient pu choisir Astrakhan, Elista, Stavropol ou n’importe quelle autre ville. Je pense que la sécurité locale et fédérale est principalement axée sur la protection de l’infrastructure olympique et que par conséquent, Volgograd était plus vulnérable que d’habitude.


Que savons-nous jusqu’à présent ?


Plusieurs d’entre vous m’ont écrit (par courriel ou dans la section commentaires de mon blog) pour me demander si je pensais que ces dernières attaques étaient la conséquence des récentes menaces saoudiennes [d’attaques contre les J.O. de Sotchi si la Russie continue à soutenir la Syrie]. Honnêtement, je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Les Russes travaillent vite et les médias russes rapportent que le kamikaze qui s’est fait exploser dans la gare hier a été identifié comme Pavel Pechenkin.

                      Pavel Pechenkin

illustration-4-Pavel-Pechenkin-300.jpgPour autant que je sache, cela n’a pas été officiellement confirmé et des analyses ADN sont encore en cours. Néanmoins, si c’était vrai, cela désignerait comme responsables un groupe de Russes ethniques qui inclurait Dimitri Sokolov, qui a récemment été tué par les forces de sécurité. D’origine russe, il a vécu au Daghestan et a rejoint un groupe terroriste dans la ville de Makhatchkala. Cependant, il est intéressant de noter que son contact avec le milieu wahhabite n’a pas commencé au Daghestan, mais dans une mosquée de Moscou où il s’était inscrit à des cours d’Arabe. Sokolov était le mari de Naida Asiialova, une kamikaze qui s’est fait exploser dans un autobus bondé à Volgograd au mois d’Octobre de cette année. Pechenkin, Sokolov et Asiialova faisaient apparemment tous partie de la même cellule terroriste qui, bien que basée au Daghestan, incluait des Russes ethniques.

                 D. Sokolov et N. Asiialova

illustration-3-Dimitri-Sokolov-and-NaidaCe groupe était très bien connu des services de sécurité russes, et les parents de Sokolov et Pechenkin ont tous deux fait des déclarations désespérées via les médias russes, suppliant leurs enfants de ne commettre aucun acte de violence et de renoncer à leur vie de terroriste. Bien qu’ils aient certainement eu des complices, Sokolov et Pechenkin constituaient clairement l’image de ce groupe aux yeux du public, et autant que je sache, il n’y a plus de membres importants de cette cellule en cavale. Jusqu’à présent, et c’est une analyse très préliminaire, il n’y a pas d’« empreintes saoudiennes » sur ces attaques. Elles semblent être ce que les Américains appellent un cas de « terreur d’origine intérieure » et s’il y a un lien Saoudien, c’est à travers le financement massif des mosquées wahhabites en Russie (et dans le monde entier).


Options internes russes


Comme l’a écrit H. L. Mencken, « Pour chaque problème complexe, il y a une réponse qui est claire, simple et mauvaise ». Dans ce cas, cette solution simple est de fermer toutes les mosquées ayant des liens avec les wahhabites en Russie, et certains individus simples d’esprit ont déjà exprimé leur désir de voir cela se produire. Une telle « solution » pose de nombreux problèmes :


1) Ce serait tout simplement illégal. La Russie est (enfin !) plus ou moins devenue un Etat de droit où la loi règne, ou, du moins, la Russie est-elle en bonne voie pour devenir un tel pays. Ce qui est certain, c’est que la grande majorité des Russes veulent que leur pays devienne un pays normal, civilisé, où le respect des lois est au cœur de la vie politique. Fermer des mosquées serait tout simplement illégal. Pour quelles raisons devraient-elles être fermées, d’ailleurs ? Pour « soupçon de wahhabisme » ? Il n’y a pas de tel crime en droit russe. Pour recevoir de l’argent de l’étranger ? Ce n’est pas illégal non plus. Pour être liées à des réseaux terroristes ? Oui, ce serait illégal, mais c’est aussi très difficile à prouver et il n’y a aucun moyen pour que le FSB (Service fédéral de sécurité) ou le Comité d’enquête puissent faire accepter de telles accusations par une cour de justice contre la plupart de ces mosquées. L’idée directrice est la suivante : Poutine n’est pas un dictateur et il ne peut pas agir en dehors du cadre de la loi russe, et du reste il ne le souhaiterait aucunement.


2) Ce serait immoral. J’ai vécu pendant de nombreuses années littéralement juste à côté d’une grande mosquée entièrement financée par les Saoudiens, et à ma connaissance, non seulement cette mosquée n’a jamais rien eu à voir avec le terrorisme, mais les personnes qui fréquentaient cette mosquée n’ont même pas été impliqués dans le moindre cas de petite délinquance. Dieu sait que je hais l’idéologie wahhabite de toute mon âme et de tout mon cœur, mais je ne peux pas dire que la plupart des wahhabites soient de mauvaises personnes, ou qu’ils soient liés au terrorisme. Ils ne sont pas et ne doivent pas être des boucs émissaires pour les actions d’autres personnes. Je suis tout à fait favorable à la destruction physique de chaque terroriste wahhabite sur la planète, mais tant qu’ils ne prennent pas les armes et ne se mettent pas à assassiner et mutiler les êtres humains, les disciples d’Ibn Taymiyya et de Muhammad ibn Abd al-Wahhab ne doivent pas être forcés à payer pour les actions des autres.


3) Ce serait contre-productif. L’avantage de laisser les mosquées wahhabites libres d’agir est qu’elles constituent pour les forces de sécurité une cible parfaite pour infiltrer et surveiller les terroristes. Fermez ces mosquées et vous les pousserez dans la clandestinité et il pourrait être beaucoup plus difficile de les infiltrer. En fait, ces mosquées wahhabites peuvent même être utilisées comme des appâts pour attirer, identifier et arrêter les terroristes locaux.

Non, la meilleure façon de faire face à la propagande et au terrorisme financés par l’Arabie Saoudite est de soutenir les organisations islamiques et chefs religieux traditionnels anti-wahhabites. Il y a beaucoup de musulmans bien éduqués et instruits en Russie, y compris un bon nombre d’imams renommés, qui peuvent mener la lutte idéologique et spirituelle contre les wahhabites et les dénoncer pour ce qu’ils sont. Ce que l’Etat russe devrait faire est a) protéger physiquement ces gens b) les écouter et prendre en considération leur évaluation de la situation c) expliquer à la population non musulmane que ce sont des alliés essentiels dans la lutte contre le terrorisme wahhabite.


Que faire si on trouve des indices inculpant l’Arabie Saoudite ?

C’est un grand « si » ! Mais supposons, pour la commodité du raisonnement, que les Russes trouvent de quelconques « empreintes » saoudiennes dans ces attaques, ou dans des attaques à venir au cours des Jeux olympiques de Sotchi, et considérons différentes réponses russes :


1) Une frappe de représailles ouverte contre l’Arabie saoudite :

En termes purement militaires, cela ne poserait aucun problème. Les Russes pourraient frapper avec des bombardiers, des missiles de croisière sous-marins, des missiles balistiques… Tout ce qu’on veut. Les Etats-Unis exprimeraient certainement toute leur indignation, mais le CENTCOM ne pourrait rien y faire parce que le but initial du CENTCOM était d’empêcher une invasion soviétique de l’Iran, et pas de défendre les Saoudiens contre une frappe de représailles russe. Le problème de cette option est qu’elle serait illégale selon le droit international et c’est quelque chose que la Russie ne veut pas.

Si la Russie décidait d’accuser publiquement et officiellement l’Arabie saoudite d’attaques terroristes contre la Russie, elle devrait aller au Conseil de sécurité de l’ONU ou à la Cour internationale de justice et porter l’affaire sur le terrain légal.


2) Déposer une plainte officielle à la Cour internationale de justice et essayer d’obtenir un vote du Conseil de sécurité condamnant l’Arabie Saoudite :

En fait, c’est une option excellente parce qu’elle mettrait les Saoudiens dans une position politique très embarrassante. Selon le libellé de la résolution, les États-Unis s’abstiendraient ou y opposeraient leur veto, car peu importe l’ampleur des problèmes qu’il y a eu entre les deux pays récemment, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont toujours des alliés stratégiques. Pourtant, une telle plainte officielle par la Russie contre le régime saoudien mettrait encore plus d’embarras sur les visages des singes médiévaux au pouvoir à Riyad. Personnellement, cette option me plairait beaucoup, mais ce ne serait pas dans le style de Poutine – il préfère un genre de diplomatie beaucoup plus discret.


3) Une frappe de représailles secrète contre l’Arabie saoudite :

Cette option est également tout à fait réalisable pour le Kremlin, non seulement parce qu’il pourrait utiliser les capacités russes pour frapper un ou deux princes saoudiens, mais parce qu’il pourrait facilement sous-traiter ce travail à une force alliée. Le problème, c’est que même si c’est une frappe de représailles, ce serait toujours un acte de terrorisme. Jusqu’à présent, le seul cas que je connaisse où les Russes ont assassiné quelqu’un, c’est quand ils ont tué le terroriste notoire Ibn al-Khattab : les services spéciaux russes ont intercepté une lettre de Khattab et l’ont imprégnée d’un poison spécial qui serait sans danger pour quiconque sauf Khattab (une méthode beaucoup plus efficace et sophistiquée que l’accusation stupide selon laquelle ils utiliseraient du polonium pour tuer quelqu’un). Mais dans ce cas, les Russes ont admis leur rôle et ont même fait des déclarations plus ou moins officielles donnant les détails de l’opération. Bien que cet assassinat ait été mené en utilisant des méthodes secrètes, ce n’était pas véritablement une opération secrète car les Russes ont admis d’eux-mêmes qu’ils en étaient responsables. Khattab était une telle raclure que personne de sain d’esprit n’a exprimé de problèmes à l’égard de cette opération : ce fut l’une de ces affaires très rares, où le bon et le méchant sont clairement désignés, et où presque tout le monde convient que la personne tuée l’a vraiment cherché et que justice a été faite. Mais c’est une exception. Beaucoup trop de soi-disant « opérations secrètes » ne sont qu’un pieux euphémisme pour désigner des (contre-)attaques terroristes c’est à dire quelque chose qu’un pays civilisé ne devrait pas faire.


4) Quoi d’autre ? Viser le long terme

Dans la lutte contre le terrorisme, il est absolument vital de rester exemplaire sur le plan de la morale : il faut faire tout son possible pour dénier à l’ennemi le statut de « combattant pour la liberté ». Pour ce faire, il faut absolument garder ses mains aussi propres que possible et il ne faut s’engager que dans des actions qui, si elles étaient découvertes et révélées au public, nous feraient paraître honorables. Le concept de Dick Cheney selon lequel « maintenant on ne prend plus de gants » ne fait que traduire son manque de sophistication. On peut dire la même chose du « déni plausible » (plausible deniability) de la CIA. Le résultat de cette auto-illusion est que les Etats-Unis sont haïs et méprisés dans le monde entier, et que littéralement, il n’y a pas d’action trop vile, trop lâche ou trop stupide pour être considérée par quiconque comme ne pouvant pas être une opération secrète des États-Unis : tout le monde les sait capables de tout, même des choses les plus basses. Est-ce que la Russie veut vraiment devenir le « prochain méchant » (encore une fois !) ?


Personnellement, je pense qu’il est crucial pour un pays civilisé que sa politique officielle, annoncée et publique soit en harmonie avec ce qu’il fait dans les coulisses. Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans les opérations secrètes tant qu’elles sont conduites de manière à ce que ceux qui les ont ordonnées puissent paraître raisonnables et honorables si l’opération est découverte et révélée au public. La Russie ne peut pas constamment parler du rôle absolument crucial qui doit être joué par le droit international dans les relations internationales, puis aller joyeusement violer des règles de base du droit international. Pour cette raison, toute utilisation de la force (ouverte ou secrète) par la Russie devra être fondée sur les principes suivants :


1) Toutes les autres options non-violentes auront déjà été tentées, ou seront impossibles à mettre en œuvre.

2) L’utilisation de la force sera proportionnelle à l’attaque qui l’a déclenchée.

3) Tous les efforts seront faits pour éviter des victimes innocentes.

Cela semble être d’un optimisme béat ? Eh bien, ce n’est pas le cas !

Des décennies d’utilisation de la force de manière tout à fait irresponsable et imprudente par les Etats-Unis, les Israéliens, les Européens et les Soviétiques nous ont complètement désensibilisés à l’immoralité fondamentale de la violence. Elevés pour la plupart avec les films de John Wayne et les présidences de Ronald Reagan, nous avons perdu le dégoût de l’homme civilisé pour la laideur et l’immoralité de la violence. Pire encore, nous sommes tellement conditionnés par des décennies de reportages spéciaux de CNN venant du Pentagone et montrant le dernier « briefing » d’une intervention militaire américaine que nous oublions qu’agir impulsivement et « tirer à tout va » est une façon très inefficace de faire face à un problème.


Pour traiter un problème comme le terrorisme, il est toujours préférable de planifier sur le long terme. De ce point de vue, je dirais que le régime saoudien est un problème suffisamment important pour mériter d’être considéré comme une menace inhérente à la sécurité nationale de la Russie, et cela implique en retour que parvenir à un changement de régime au Royaume d’Arabie Saoudite devrait être une stratégie de sécurité nationale de la Russie. Cependant, cet objectif doit être poursuivi uniquement ou, du moins, principalement par des moyens légaux tels que, par exemple, armer les Iraniens et les Syriens qui, à leur tour, armeront le Hezbollah. Cet objectif peut également être atteint en isolant l’Arabie saoudite sur la scène internationale par le biais de « consultations » avec les alliés et les nations amies. En outre, la Russie devrait chercher à élargir son rôle et son influence dans le monde musulman et dans le monde arabe afin de contrebalancer l’influence actuelle des Saoudiens et des autres monarchies du Golfe.

 

À court terme, le public russe doit être prévenu ouvertement que le terrorisme ne peut être éradiqué, que c’est là un rêve chimérique concocté par des politiciens malhonnêtes. Mais si aucun pays ou gouvernement ne peut vraiment éradiquer le terrorisme, on peut apprendre à vivre avec. Après tout, le nombre réel des victimes du terrorisme est extrêmement faible, bien moins que, par exemple, celui des accidents de la route. La vraie puissance du terrorisme réside dans l’effet psychologique qu’il a non pas sur ses victimes directes, mais sur ceux qui en sont témoins. Dès que le grand public aura accepté l’idée que même si les attaques terroristes peuvent être réduites à un minimum, il sera toujours possible que certains attentats aient lieu, le terrorisme perdra sa force réelle. Soit le terrorisme est accepté comme une réalité de la vie, soit une nation pourra être tirée dans une spirale sans fin de mesures futiles de lutte contre le terrorisme qui sont beaucoup plus néfastes que le terrorisme qui les déclenche.


Est-ce que la Russie veut vraiment devenir un état fasciste terrifié et paranoïaque comme les États-Unis ? Ou préfère-t-elle accepter le fait que le terrorisme ne sera jamais « vaincu » et continuer à vivre le mieux possible dans un monde toujours dangereux ?

Les hommes politiques russes débattent déjà vivement de la question de l’annulation du moratoire actuel sur la peine de mort : Nikolaï Pligin, député du parti « Russie unie » et chef du Comité du droit constitutionnel de la Douma, a déclaré qu’ « aucun des groupes sociaux ne sera victime de discrimination, aucune activité spéciale ne sera réalisée contre un groupe spécifique : toutes les activités seront menées uniquement d’après les normes constitutionnelles et conformément aux lois en vigueur », tandis que Ramzan Kadyrov a exhorté le Parlement à « augmenter infiniment la peine non seulement pour ceux qui commettent des actes terroristes, mais aussi pour ceux qui partagent les idées des terroristes, répandent leur idéologie et les entraînent. Je suis absolument certain que nous ne pourrons pas faire face à ce mal en jouant la démocratie et l’humanité. »

Eh bien, au moins tous les deux sont d’accord sur le fait que le bon endroit pour discuter de cette question et décider quelles politiques il faut adopter est le Parlement. Je m’attends à ce que la Douma s’exprime d’une seule voix et accorde au Kremlin à peu près n’importe quelle loi qu’il voudra faire passer, donc la vraie décision sera entre les mains de Poutine. Je suis personnellement convaincu que son choix sera de se conformer très strictement à la lettre et à l’esprit de la législation nationale russe et du droit international et qu’il n’y aura pas de sur-réaction de la Russie.


Le Saqr

Article original publié sur VineyardSaker.blogspot.com

Traduction réalisée par AxeDeLaResistance.com

Publié par : http://www.cercledesvolontaires.fr/

 

http://cequelesmediasnenousdisentpas.over-blog.com/article-double-attentat-a-volgograd-une-premiere-analyse-vineyardofthesaker-121877703.html

 

 

 

Sur ce site,

 

 

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    1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 15:09

     

     

    http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/pour-un-referendum-sur-le-grand-marche-transatlantique-23337

     

    Grand-marche-transatlantique_page_01

     

     

     

    Gaz de schiste, chômage, Monsanto, précarité : En 2015, ce sera le paradis en Europe

     

    Transatlantique, ce mot fait rêver. On imagine le paquebot France fendant les vagues sans même ciller, brave icône d'un temps révolu... Aujourd'hui, ce qui est transatlantique, c'est le marché. Un marché qui ne fait rêver que quelques-uns au détriment du plus grand nombre...

    Depuis des années, des négociations sont en cours pour élaborer ce qui sera le plus grand transfert de souveraineté de tous les temps. Les élections piège à cons hurlaient les jeunes gens de 1968. Ils avaient le tord d'avoir eu raison trop tôt...

    Objectif 2015 !
    L'Europe et les USA négocient, dans une transparence très relative, le pacte transatlantique. Officiellement, il s'agit de s'affranchir des barrières douanières entre les deux rives de l'océan atlantique pour permettre le renouveau du commerce.

    Mais officieusement, ce qui se déroule en coulisse est nettement moins reluisant...

    La commission européenne est dotée d'un mandat (les mandants sont les chefs d'Etat de l'UE qui eux, sont nos mandataires, par le biais des élections) qui comporte la mise en place d’une nouvelle instance juridique internationale devant laquelle "un État pourra attaquer un autre État, mais aussi et surtout devant laquelle un investisseur pourra directement attaquer un État, en particulier quand ce dernier aura mis en place des mesures pouvant réduire les profits de cet investisseur".

    De ce fait, les entreprises et les États seraient alors mis sur un pied d’égalité et le capital juridiquement hissé au même niveau que la souveraineté démocratique. Rien que ça...

    Ce programme est directement inspiré des délibérations des participants aux réunions du Groupe de Bilderberg. (1)

    Quelles seront les incidences sur nos vies ?
    Vous avez voté pour un candidat qui vous a promis de "changer la vie maintenant" ? Vous avez perdu. Car derrière les promesses de campagne, le candidat sait parfaitement que son programme économique sera celui que le pacte transatlantique imposera. Et dans le détail, cela n'augure rien de bon.

    1. La France s'oppose à l'exploitation du Gaz de schiste ?
    Peu importe, les entreprises désireuses de creuser et de "fracturer" tranquillement pourront porter plainte devant un tribunal chargé de régler ces "insupportables entraves" à la libre entreprise.

    2. Pas de Monsanto et pas d'OGM ?
    Le même tribunal aidera cette entreprise charitable à imposer sa vision de l'avenir dans nos assiettes françaises et européennes.

    3. Lutter pour sauvegarder nos droits sociaux ?
    Au nom de la compétitivité, la pression qui s’exerce sur les droits sociaux et les salaires sera la règle. Et malheur au syndicat qui osera se dresser contre ce nivellement par le bas. La délocalisation qui est déjà une règle deviendra une loi.

    Bien entendu, il faut rajouter l’uniformisation des normes sanitaires, sociales, environnementales, culturelles, etc. cela afin de favoriser les échanges et les investissements transatlantiques.

    En d'autres termes, l’ambition générale affichée du pacte transatlantique, telle que définie par le mandat reçu par la commission européenne, est d’accroître la soumission des institutions démocratiques de l’UE et de ses États membres (idem outre-Atlantique) aux lois du marché et aux entreprises multinationales.

    On ne peut que constater, comme de nombreux autres opposants à ce pacte transatlantique, que "c’est dans notre dos, dans le secret, contre les parlements, les républiques, les peuples que va se négocier à haute dose et à haut niveau, l’ensemble de ces tractations très dangereuses pour l'idée même que l'on se fait de la démocratie..."

    En savoir plus
    (1) Connaissez-vous le Groupe de Bilderberg ? Lettrasso du 28-06-2011

     

     

    Très peu de médias relaient cette information.

     

    Voici des portes d'entrées vers d'autres explications :


    - Ils disent non au grand marché transatlantique Trois députés européens qui s’étaient positionnés pour la suspension immédiate des négociations sur le traité de libre-échange avec les États-Unis donnent leurs raisons.

    - Marché transatlantique : les ONG donnent de la voix

    - Traité transatlantique, un typhon qui menace les européens

    - Pour être tout à fait objectif, voici le point de vue d'un défenseur du tout marché

     

     


     Attention : cet article est en COPIE PARTIELLE AUTORISEE sur votre site internet. Tout autre utilisation en dehors de ce cadre fera l´objet de poursuites immédiates.
    Voici le tag Internet à sélectionner, à copier et à coller SANS TRANSFORMATION dans la page où vous allez utiliser notre actualité :

     

    Gaz de schiste, chômage, Monsanto, précarité : en 2015, ce sera le paradis en Europe
    Transatlantique, ce mot fait rêver. On imagine le paquebot France fendant les vagues sans même ciller, brave icône d'un temps révolu... Aujourd'hui, ce qui est transatlantique, c'est le marché. Un marché qui ne fait [... / ...]
    <a href="http://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2117" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>

     

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    Les 10 dernières brèves

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    Le Grand Marché Transatlantique expliqué par Lior Chamla

    Conférence citoyenne de Lior Chamla auteur du blog de la théorie du tout qui décrypte le Grand Marché Transatlantique c’est à dire la construction d’un marché commun entre les Etats-Unis et l’Union Européenne.


    Dessin humoristique avec Obama, Merkel et Hollande sur le marché transatlantique

     

     

    Depuis 1990 s’est engagé entre USA et UE une valse qui doit mener vers un marché unique entre les deux entités prévu pour l’année 2015. Le blog de la Théorie du tout a décrypté un certain nombre de documents officiels émanant de différentes organisations gouvernementales ou non gouvernementales. Déclarations officielles des deux entités, résolutions du parlement européen sur le sujet, mais aussi des descriptions idéologique du mouvement transatlantique.

     

     

     

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    http://article-50.eu/lior-chamla-le-grand-marche-transatlantique/

     

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    Rejeter tout le projet de marché transatlantique

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    Les négociations, pour ce qui est baptisé le « partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement » (TTIP), c’est-à-dire un traité de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis sont engagées. Elles ont été acceptées par les gouvernements des pays européens. Si ce grand marché se réalisait, il aurait de lourdes conséquences sur nos vies, sur notre nourriture, sur l’existence ou non de services publics, sur l’industrie et l’agriculture, donc sur l’emploi et sur les rémunérations du travail.


    Il s’agit d’ouvrir en grand le marché libre entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Ce projet a pour objectif de supprimer tous les droits de douane, d’abaisser les normes sanitaires et environnementales. Bref, c’est un nouveau pas vers la concurrence commerciale totalement débridée que réclament les grandes sociétés multinationales et les marchés financiers. Au cœur de la crise qu’ils ont eux-mêmes créée, ils veulent pouvoir se déployer sans entrave afin d’améliorer encore leur taux de profit, au détriment de la vie humaine et de l’environnement. Les puissances capitalistes cherchent à répondre ainsi à l’austérité que créé leur politique pour accentuer les conditions de l’exploitation du travail salarié. Dans une spirale sans fin, ceci réduira toujours plus les débouchés. Les multinationales nord-américaines et européennes vont accentuer leur guerre économique en menant la guerre sociale contre le monde du travail, de la création et la nature, tout en affaiblissant encore les structures publiques des Etats et les services publics, comme ceux de l’énergie, de la santé, des transports. L’autre enjeu pour l’impérialisme nord-américain est de contrer l’émergence des pays d’Amérique latine et de l’Asie, notamment l’Inde et la Chine. On voit ici à quel point ce qui se prépare est dangereux. Très dangereux !


    A l’initiative des créateurs et cinéastes, soutenus activement par le gouvernement français et le parlement européen, la culture et les services audiovisuels sont pour l’instant exclus de ce grand marchandage. Nous nous en réjouissons. C’est la preuve qu’avec l’action combinée de forces sociales et intellectuelles et du gouvernement on peut faire bouger les choses et se faire entendre, y compris au sein du Conseil européen. Nous en appelons toutefois à la vigilance car, l’accord obtenu en fin de semaine dernière, peut encore être remis en cause. En effet, c’est la Commission de Bruxelles qui va négocier au nom de tous les européens. Et on sait que M. Barroso, dont le mandat arrive à échéance à l’automne prochain, pousse les feux de ce « libre échangisme » intégral, au service des gouvernements de droite britannique et allemand.


    Ce n’est pas seulement l’exception culturelle qu’il faudrait garantir, mais aussi une exception agricole, alimentaire, sanitaire, environnementale, industrielle… Bref, au delà de celle qui s’est opérée pour la culture, une mobilisation beaucoup plus large et populaire s’impose, sur tout le continent, en lien avec les travailleurs nord-américains, pour qu’échoue tout l’échafaudage de ce nouveau grand marchandage capitaliste.


    Dés lors que l’objectif est de supprimer tous les droits de douanes en ouvrant encore plus les frontières aux importations nord-américaines qui auront été favorisées par des manipulations du dollar, cela affaiblirait et détruirait de nouveaux pans de notre agriculture et de notre industrie. La liberté d’installation de services privés, en concurrence avec nos services publics, aboutira à l’implantation sur nos territoires de cliniques, d’écoles privées ou d’assurances, au détriment de nos systèmes de santé, d’éducation et de protection sociale. Tous les secteurs sont en effet concernés par cette discussion : l’agriculture, le textile, l’aéronautique, l’automobile, l’eau, l’énergie, la distribution, les contrats publics…, soit la quasi-totalité de l’économie. Loin d’être conçu pour favoriser des échanges qui améliorent le sort des populations et la préservation de la planète, ce grand marchandage, en abaissant les normes sanitaires et environnementales, permettra aux Etats-Unis d’exporter sans limite leur viande de bœuf aux hormones ou leur poulet traité au chlore, leurs produits OGM, alors qu’il reste interdit d’en produire en Europe. Les dirigeants nord-américains viennent même d’exiger que des procédures spéciales permettent désormais aux grandes entreprises d’attaquer les Etats quand les règles qu’ils se donnent sont contraires à leurs propres vues. C’est le service total au grand capital, avec une nouvelle étape de remise en cause du rôle des assemblées élues, des gouvernements et de toute vie politique et démocratique.

    S’il triomphait, inutile de discuter à perte de vue sur la fin de l’évasion fiscale et la fermeture des paradis fiscaux.


    La victoire sur l’exception culturelle est un point d’appui sérieux pour contrecarrer l’idée même du marché transatlantique tel qu’il est conçu par les oligarques qui dominent le monde, à laquelle les peuples peuvent substituer une exigence planétaire de coopération solidaire et de co-développement. La partie est loin d’être jouée. L’action unie avait permis, il y a quelques années  de mettre en échec « l’accord multilatéral sur les investissements » (AMI). Cette fois encore l’unité  des travailleurs, des créateurs, des jeunes, européens et américains peut être plus forte que la volonté des multinationales. Le combat unitaire s’engage…

     

    Patrick Le Hyaric

     

    http://patrick-le-hyaric.fr/rejeter-tout-le-projet-de-marche-transatlantique/

     

     

    • COMPTE-RENDU DE SESSION AU PARLEMENT EUROPÉEN (6-9 juin 2011)

                   Patrick Le Hyaric

     

     

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    1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 15:01

     

    VIDEO. Journal de Syrie 31.12.2013 et très bonne et année 2014 à vous tous !

    Publié le jan 1, 2014 @ 0:03

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    Bonne année rouge

     

     

    En cette année 2014, nous avons, chères lectrices et chers lecteurs, grace à vous surtout, réalisé de très bonnes choses, vu la panique qui gagne nos adversaires, et l’influence que prend de plus en plus ce petit espace de liberté. Oui, contre la vérité, il est impossible de résister longtemps. Notre pensée première va à la Syrie, un pays meurtri, assassiné, terrorisé et attaqué par des êtres cyniques, des monstres et tous les pousse-au-crime de la planète. Nous ne pouvons oublier les enfants Palestiniens, privés de tout, surtout, ceux de Gaza. La République démocratique du Congo (RDC), meurtrie par la guerre la plus meutrière de ces dernièress années. La Centrafrique en proie à une guerre civile. Pour la Syrie, nous espérons que cette année va leur permettre de s’en sortir face au terroriste et à la terreur des Occidentaux, qui veulent détruire ce beau pays. Nous n’oublions pas la France, le Cameroun cher à mon coeur, et tous les autres pays du monde sans exclusive. Que la paix s’installe dans les coeurs.


     

    L’armée arabe syrienne poursuit son inéluctable avancée. De nombreux terroristes ont été éliminés à travers toute la Syrie. Les Syriens ont la chance d’avoir une armée aussi fidèle, qui veille sur eux depuis 3 ans, même comme elle ne peut se déployer partout dans le pays. C’est ainsi que plusieurs éléments de cette horde de barbares ont été mis hors d’état de nuire à Alep, Homs, Daraa et Idleb.

     

    suite ici :

    http://allainjules.com/2014/01/01/video-journal-de-syrie-31-12-2013-et-tres-bonne-et-annee-2014-a-vous-tous/

     

     

    http://www.les-attentats-du-11-septembre-vus-par-une-conspirationniste.com/article-jeff-gates-l-ennemi-implante-a-l-interieur-64007988.html

     

    ennemi intérieur  

     

    Points de vue
    Bruits de bottes en Syrie : Après l’ennemi intérieur, l’ennemi extérieur ?
    Rédigé par Nicolas Bourgoin | Mercredi 25 Septembre 2013


    Les coups pleuvent comme jamais sur les travailleurs : gel des salaires… et du barème de l’impôt sur le revenu, licenciements à la pelle, flexibilisation de l’emploi et pour finir une énième « réforme » des retraites qui ne fera que repousser encore un peu plus le droit à un repos bien mérité (et au passage rabotera les pensions).

    Le gouvernement actuel poursuit la politique économique de son prédécesseur à quelques nuances près. Englué dans les contraintes budgétaires de l’Europe communautaire, il faut dire que ses marges de manœuvre sont bien limitées… Il ne lui reste plus que les vieilles recettes : réactiver le mythe éculé de « l’union nationale » face à un ennemi intérieur (alternativement le Rom et le musulman) ou extérieur (la Syrie et ses « armes de destruction massive »).

    Mis en échec sur le front intérieur, le gouvernement cherche une issue… extérieure. Le procédé n’est pas nouveau, il a déjà été utilisé par les Etats-Unis et a largement fait ses preuves. Rappelons que la fameuse « guerre contre le terrorisme » (en clair contre l’Irak et l’Afghanistan) a permis à l’administration Bush de masquer une situation économique désastreuse provoquée, notamment, par l’effondrement du fond de pension Enron et l’éclatement de la bulle Internet.

    Le scénario est bien rodé : un événement extérieur sert de prétexte à une intervention armée contre un régime prétendument hostile. Celle-ci est justifiée par une propagande de guerre dont la mécanique est quasi immuable : cacher la nature des vrais mobiles sous le prétexte de « l’intervention humanitaire », diaboliser le pays-cible tout en faisant apparaître les opposants comme des victimes, monopoliser l’information et empêcher tout débat contradictoire.

    De fait, l’information – sans doute mensongère – de l’usage d’armes chimiques par Damas a fait l’objet d’un véritable battage médiatique dans la plupart des médias occidentaux et toute voie dissidente (par exemple, relayant la version russe) soigneusement étouffée.

    Rappelons que l’effet d’aubaine des attentats du 11 septembre 2001 a été remarquable, en permettant la mise en place d’un gigantesque appareil sécuritaire à l’échelon des Etats-Unis et de l’Europe : renforcement des dispositifs de coopération policière et judiciaire dont le mandat d’arrêt européen sera la clé de voûte [1], restriction des libertés publiques et privées et boulimie de collecte et de stockage de données nominatives de la part des institutions officielles ou des agences privées (voir mon ouvrage).

    Masquant son incompétence économique par un contrôle total de la situation intérieure, G.W. Bush a été réélu sans difficultés. La « guerre contre le terrorisme », en s’appuyant sur un appareil de propagande efficace, a justifié le renversement de l’Irak alors que ce pays, ancien allié des Etats-Unis contre l’Iran, était totalement étranger aux attentats contre les tours jumelles.


    Dans le cas syrien, la mécanique de la propagande apparaît plus fragile et l’affaire du gaz sarin risque de s’éventer rapidement.

    De fait, une majorité de citoyens français et américains sont opposés à la guerre. Les rapports faisant étant de l’usage d’armes chimiques ne mentionnent pas qui les a utilisées. Or, il est avéré que les opposants au régime se sont déjà servi de telles armes il y a quelques mois, d’ailleurs sans susciter la moindre indignation de la part de la « communauté internationale », tandis que le régime de Damas n’a aucun intérêt à le faire : il est actuellement en position de force sur le terrain et sait bien que l’usage d’armes chimiques, aisément décelable, l’exposerait à une intervention extérieure qui lui serait sans doute fatale.

    En réalité, cela fait belle lurette que le gouvernement baasiste est dans le collimateur des puissances occidentales et le renversement de Bachar-al-Assad était dans les agendas américains et anglais bien avant l’épisode des armes chimiques.

    Depuis de nombreuses années, l’opposition étrangère à la Syrie, appuyée par les monarchies du Golfe et ses alliés, a construit un gigantesque appareil de propagande, notamment avec l’aide financière du gouvernement américain, pour renverser le régime de Damas en manipulant l’opinion mondiale et la préparer à une guerre.

    Les mobiles affichés pour justifier une intervention ne sont donc pas crédibles et il semblerait que les motivations réelles soient une fois de plus de nature géostratégique et économique. La Syrie représente à la fois un obstacle aux volontés expansionnistes des Etats-Unis au Moyen-Orient et un réservoir fantastique de matières premières, notamment gazières.

    Quoi qu’il en soit des motifs et de l’issue du conflit, l’opération de diversion menée par François Hollande aura atteint ses objectifs : cacher pour un temps son inconsistance sous l’uniforme de « chef de guerre » et faire oublier le désastre de la situation intérieure en diabolisant un ennemi extérieur dans la défaite duquel pas plus le peuple français que le peuple syrien, d’ailleurs largement favorable à Bachar-al-Assad, n’a quoi que ce soit à gagner.

    Note
    [1] Voir A. Mégie, « Le 11 septembre : élément accélérateur de la coopération judiciaire européenne ? Le cas du mandat d’arrêt européen », Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 55, 1er trimestre 2004, p.91-120.

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de sociologie et d’anthropologie de l’université de Franche-Comté (LASA-UFC). Dernier ouvrage paru : La Révolution sécuritaire, Éditions Champ social, 2013.

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    http://www.saphirnews.com/Bruits-de-bottes-en-Syrie-apres-l-ennemi-interieur-l-ennemi-exterieur_a17590.html


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    1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 14:46

     

    Points de vue
    L’explosion de l’islamophobie en France, symptôme d’une société malade
    Rédigé par Nicolas Bourgoin | Mercredi 13 Novembre 2013

     



    Depuis plus de 10 ans, les agressions contre les musulmans se multiplient en France. En 2012, près de 500 actes envers des institutions ou des individus ont été recensés, 200 de plus qu’en 2011 et 300 de plus qu’en 2010. En moyenne, une institution chaque semaine et un individu chaque jour sont victimes d’actes d’hostilité, dégradation ou agression physique. Et encore, ne s’agit-il là que des seuls actes déclarés par les victimes, un grand nombre d’entre elles préférant se taire. Totalement occultée par les médias dominants, l’islamophobie n’en fait pas moins des ravages dans notre société. Cette évolution massive des opinions et des comportements est l’indice d’une transformation profonde du champ politique, elle-même étant le reflet de mutations plus larges, notamment économiques.

    L’islamophobie explose en France. Selon le rapport du Collectif contre l’islamophobie en France, les agressions physiques ou verbales contre les musulmans ont augmenté de 57 % en 2012 par rapport à l’année précédente. Depuis 2005, leur fréquence a quasiment décuplé. Les atteintes interpersonnelles (agressions verbales ou physiques) ont connu une croissance pharamineuse avec 27 fois plus de cas recensés en 2012 qu’en 2008. Les institutions sont régulièrement la cible d’actes de vandalisme ou de dégradation en nombre croissant : ces actes ont été en 2012 cinq fois plus fréquents qu’en 2007 et ceux visant les mosquées ont été deux fois plus nombreux en 2012 qu’en 2011. L’islamophobie se banalise et touche désormais tous les secteurs de la société : « Nous observons une mutation de l’islamophobie, qui après avoir été longtemps et majoritairement l’œuvre des services publics, s’enracine désormais dans le monde du travail, dans le secteur privé, sous la forme d’atteintes interpersonnelles ou d’agressions. La France est passée d’une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée politiquement », note le CCIF dans son rapport annuel. Le rôle joué par les médias dans cette diffusion est déterminant.

    La construction médiatique du « problème musulman » (1)

    L’agenda politico-médiatique des affaires relatives à la question musulmane semble influencer fortement la fréquence des agressions anti-islam. La forte recrudescence d’actes islamophobes correspond à une actualité où la couverture médiatique de l’islam et des musulmans est forte : en 2004, année des débats sur le vote de la loi interdisant le port du hijab à l’école publique, en 2009 au moment du débat sur l’identité nationale et en 2010 au moment du vote de la énième loi ant-voile. L’année 2012 connaît des pics sensibles en avril-mai et en septembre-octobre, aux périodes de l’affaire Mohamed Merah et aux moments de la sortie de la vidéo raciste L’innocence des musulmans, de la publication des caricatures du prophète par Charlie Hebdo et de l’épisode du pain au chocolat de Jean-François Copé. « Cela fait plusieurs années que le CCIF constate cette corrélation entre le traitement médiatique et politique du fait musulman en France et la hausse du passage à l’acte islamophobe », lit-on dans le rapport.

    Pour l’opinion, les sujets abordés par les médias étant par définition dignes d’intérêt, on comprend qu’un sujet médiatiquement surinvesti acquiert facilement le statut de problème prioritaire. Si les politiques et les médias sont à ce point obsédés par la question de l’Islam, c’est le signe évident que cette religion pose problème. Dans une étude plus large, on notait une relation similaire entre fréquence des articles ou des émissions traitant de la délinquance et variation du sentiment d’insécurité (préoccupation pour la délinquance) (voir ici). Tandis que les lois anti-voiles banalisent la discrimination en la légalisant, les campagnes ou débats publics autour de l’Islam ont pour effet de libérer la parole islamophobe (ceux de l’automne 2009 à propos de l’identité nationale ont été sur ce point exemplaires). Les deux combinés ouvrent la porte à toutes les dérives et ne peuvent qu’encourager les agressions contre la communauté musulmane et ses institutions.

    Les machines de guerre islamophobes : laïcité et féminisme

    L’islamophobie aime se présenter sous le masque respectable de la laïcité. Dernière manœuvre politicienne en date, la promulgation d’une charte de la laïcité à l’école a été une nouvelle fois l’occasion de s’attaquer aux signes extérieurs de la pratique religieuse des musulmans et de stigmatiser cette communauté (voir ici. En réalité, cette laïcité que revendiquent les politiques est à géométrie variable : tandis que l’on stigmatise l’Islam à travers les manifestations visibles de sa pratique, on ne craint pas de défendre « l’identité judéo-chrétienne » de la France ou ses « racines juives » (voir ici.

    Alors que les victimes des actes islamophobes déclarés sont très majoritairement des femmes, certaines associations féministes combattent ouvertement le port du voile et ont milité activement pour son interdiction, en particulier le collectif Ni Putes Ni Soumises (voir ici). Rappelons que les femmes voilées sont une cible privilégiée de la violence islamophobe, celles-ci représentant plus des 3/4 de l’ensemble des victimes et que cette violence est souvent une violence d’État, au moins un fonctionnaire étant mis en cause dans plus de 40 % des cas recensés. Dans deux cas sur trois, il s’agit d’un fonctionnaire de l’Education nationale, dans un cas sur sept, d’un fonctionnaire de police. Mais cette contradiction manifeste ne semble pas beaucoup gêner l’association Ni Putes Ni Soumises toujours prompte à stigmatiser le sexisme des jeunes maghrébins et à combattre le port du voile dans des campagnes à forts relents néocoloniaux.

    L’idéologie islamophobe au service de la classe dominante

    « Les idées dominantes d’une époque sont les idées de la classe dominante », écrivait Marx. Ainsi, il s’est construit un véritable consensus national sur l’idée que l’islam pose problème et notamment qu’il constitue une menace pour la laïcité. Consensus fabriqué de toutes pièces par les médias dominants soumis aux logiques financières des grands groupes capitalistes, dont certains journalistes n’hésitent pas à tenir des propos ouvertement islamophobes (voir ici. Ce consensus est d’autant plus fort qu’il apparaît comme un moyen efficace dont disposent la classe dominante et son État pour faire diversion face à la crise. La maîtrise des flux migratoires et la stigmatisation des populations immigrées et de leurs enfants au travers de lois sécuritaires et discriminatoires permettent au gouvernement de retrouver une part de la souveraineté qu’il a perdue dans son impuissance manifeste à combattre efficacement la crise économique et sociale du fait des contraintes budgétaires européennes auxquelles il est soumis avec une intensité croissante, tout en canalisant les colères populaires contre un ennemi imaginaire.

    Face au désarroi provoqué par les politiques d’austérité, le musulman est appelé à jouer le rôle de bouc émissaire, et il excelle d’autant plus dans ce rôle qu’il en cumule toutes les qualités : sans soutien, visible et socialement dominé. La stigmatisation dont il est l’objet semble être sans limites. L’islamophobie se diffuse dans tous les espaces sociaux : les femmes voilées sont exclues d’un nombre croissant de lieux du fait de l’empilement des lois votées depuis 10 ans (voir ici, sans même parler de celles à venir (voir ici, la discrimination à l’égard des musulmans s’amplifie et ceux-ci se voient de plus en plus fréquemment privés d’accès à certains services comme ceux proposés dans les auto-écoles, les salles de sport, les centres de bronzage ou de beauté, les restaurants, les centres de formation professionnelle,… en raison des signes de leur appartenance religieuse.

    Nouvelle idéologie dominante, l’islamophobie se banalise non seulement dans les actes et mais aussi dans les esprits : d’après une récente enquête, les Français soutiennent très largement (à 87 %) la crèche Baby Loup dans son différend avec une salariée musulmane voilée qu’elle a licenciée et se déclarent favorables (à 84 %) à une loi interdisant les signes religieux ou politiques dans les entreprises privées. Droite et gauche confondues, le consensus islamophobe est aujourd’hui quasi-total (voir ici.

    L’islamophobie fait le lit du fascisme

    En un peu plus de 10 ans, la présence musulmane est devenue un véritable problème de sécurité intérieure : loi antiterroriste de Daniel Vaillant, lois discriminatoires anti-voile de Sarkozy, racisme anti-arabe assumé de Brice Hortefeux, croisades antimusulmanes de Claude Guéant, délires islamophobes de Manuel Valls (ce dernier renie d’ailleurs le terme même, … les ministres changent, la ligne politique reste identique : taper encore et toujours sur le musulman. La lepénisation des discours et des pratiques atteint la quasi-totalité du corps politique français qui reprend à son compte la rhétorique frontiste sur « l’islamisation de la France », la « menace intégriste » ou le « communautarisme musulman ». Ce véritable racisme d’État qui se met peu à peu en place n’est pas sans rappeler les lois de Nuremberg adoptées dans un contexte d’ailleurs similaire au nôtre (crise économique et sociale et tensions internationales).

    Aux mêmes causes, les mêmes effets. Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise, écrivait Bertolt Brecht. L’exclusion progressive des musulmans de la société française, comme d’ailleurs des autre sociétés européennes également touchées par les politiques d’austérité, ne peut que contribuer à lui donner raison.

    (1) J’emprunte cette expression à Marwan Mohamed dont on lira avec profit le dernier ouvrage : « Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le problème musulman » (avec Abdellali Hajjat), Éditions La Découverte.

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de sociologie et d’anthropologie de l’université de Franche-Comté (LASA-UFC). Dernier ouvrage paru : La Révolution sécuritaire, Éditions Champ social, 2013.
    http://www.saphirnews.com/L-explosion-de-l-islamophobie-en-France-symptome-d-une-societe-malade_a17888.html


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    31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 19:30
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    Propos recueillis par Silvia Cattori en mai 2005
     
    Qui veut la peau de Dieudonné ?

    Quand en mai 2005 nous avions rencontré Dieudonné, au plus fort de la tempête qui s’abattait sur lui, il avait, depuis décembre 2003, subi 18 procès … et avait été relaxé 17 fois. Ce qui montrait au minimum que les procès qu’on lui intentait relevaient alors du harcèlement. Nous avions eu en face de nous un homme sensible, heurté par les accusations portées contre lui - suite à un simple sketch - très affecté par la haine de ceux qui appelaient à boycotter ses spectacles, mais qui restait néanmoins tel que lui même très cohérent et pondéré, comme le montre l’entretien reproduit ici. Depuis lors huit années se sont écoulées au cours desquelles les attaques contre lui n’ont jamais cessé et nous posons la question : Dieudonné, n’a-t-il pas été la victime d’un système cruel et sans pitié ? Un homme, qui atteint dans sa dignité, humilié et poussé à bout par ceux qui ont juré sa perte, s’est nourri de ce qu’il a enduré jusqu’à l’excès ? [S.C]

     




    Dieudonné


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    Alors que la défense des citoyens devrait être au cœur de la politique, il n’en est rien ; l’État, les élus, participent de la campagne d’intolérance qui frappe actuellement Dieudonné (*). Or, quand tous les pouvoirs se transforment en procureurs en cédant aux pressions d’organisations tribales, ce sont les fondements d’une société démocratique qui sont ébranlés.

    Les affirmations de Proche-Orient Info - un site spécialisé dans la défense des intérêts israéliens - attribuant à Dieudonné des propos qu’il n’a pas tenus, auraient dû être considérées avec précaution par la classe politique. Or celle-ci a cédé aux pressions d’officines qui font constamment peser sur les journalistes, les politiques, les intellectuels, l’accusation du prétendu « antisémitisme ». Dire d’une personne qu’elle est « antisémite », « néo-nazie », « fasciste », « négationniste » - accusations sans fondement dans la grande majorité des cas - est un procédé totalitaire. Ainsi estampillés, lésés financièrement et moralement, même innocentés par les tribunaux, les accusés n’en demeureront pas moins salis, marginalisés, exclus pour le restant de leurs jours.4

     



     

    Silvia Cattori : Dieudonné, depuis notre première rencontre, en novembre 2004 [1], vous êtes l’objet d’attaques. Déjà dix sept procès...


    Dieudonné : Dix huit.

     

    Silvia Cattori : Dix huit tribunaux en une année c’est beaucoup !?


    Dieudonné : Bien sûr, c’est énorme ! On préférerait passer son temps à autre chose. Mais il suffit de penser à Mandela, à Martin Luther King, à Tjibaou, pour se dire, voilà, il y a des causes difficiles. Je ne pense pas que je verrai de mon vivant le résultat de tous les efforts consentis pour parvenir à l’égalité des droits. J’y participe à mon humble niveau. Il n’y a rien de désespérant si on projette son action sur plusieurs générations. On se dit, bon, ça avance un petit peu. Quant aux faits que l’on me reproche, j’ai été relaxé dix sept fois.


    Silvia Cattori : Sur quelle base vous accuse-t-on ?


    Dieudonné : On m’accuse d’avoir offensé la religion juive. Or ce n’est pas du tout un fait religieux que j’ai caricaturé lors de mon sketch en décembre 2003. J’ai caricaturé un fait politique.

    Il y a une telle violence en face, une telle haine ! Une telle férocité ! On m’a harcelé, frappé physiquement. À un moment donné on s’habitue à tout. Puis cela vous donne de l’énergie. On arrive à transformer cette énergie négative en positif, à se servir de toute cette folie, pour rentrer en soi et créer. Si j’ai écrit autant de spectacles en si peu de temps c’est sans doute en partie à cause de toute cette pression qui a pesé sur mes épaules. A un moment donné je dois passer à la phase de l’expression.


    Silvia Cattori : Qui vous accuse plus précisément ?


    Dieudonné : Des représentants du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), ... et les journalistes qui travaillent dans la même optique qu’eux. Tout ce que vous dites est passé au crible, pour vérifier s’il y a un mot qui permettrait de porter plainte contre vous.


    Silvia Cattori : Une plainte a été déposée également en Suisse suite aux propos que vous aviez tenus, en février 2004, sur le plateau de la Télévision Suisse Romande…


    Dieudonné : C’est un certain Isaac Cohen qui allègue, entre autre, que j’aurais « accusé l’État juif d’avoir collaboré à un programme d’extermination raciale en Afrique du Sud ». Mais le tribunal de Genève, en Suisse, a rejeté cette plainte.


    Silvia Cattori : Quand, à Alger, vous avez parlé de « pornographie mémorielle » n’avez-vous pas dérapé ?


    Dieudonné : Je crois qu’il n’y a rien d’extravaguant à dire que l’instrumentalisation politique de la souffrance est obscène. Sur le fond je trouve que c’est une bonne formulation. On doit pouvoir parler de pornographie mémorielle quand il y a des abus. Ces termes ne sont pas de moi. S’ils provoquent des réactions contrastées, ouvrons le débat. Parlons de ce qui pose problème. Ne détournons pas les faits.


    Silvia Cattori : Vous sentez-vous l’objet d’une cabale ?


    Dieudonné : Complètement. On m’a prêté des propos que je n’ai pas tenus. On a dit « Dieudonné a dit que la Shoah est une pornographie mémorielle ». Je n’ai jamais dit cela. Je n’ai jamais associé la Shoah à cette phrase. Ce à quoi je me référerais, n’avait évidemment rien à voir avec le passé nazi. C’est insensé de vouloir me prêter des idées qui sont si éloignées de moi.


    Silvia Cattori : Quel intérêt avait le site Proche-Orient info à diffuser une information falsifiée ? Miser sur son effet médiatique tapageur pour transformer l’humoriste en scandale de la République et vous faire taire ?


    Dieudonné : Je crois que c’était un projet de solution finale en ce qui concerne mon existence médiatique. Ils ne peuvent pas me faire taire. Je ne crains rien. Je subis ce chantage pour m’être opposé au lobby sioniste. Ils ont voulu me frapper professionnellement et financièrement. Nous avons porté plainte contre le site Proche Orient info. Je n’ai rien à me reprocher. Quand je regarde mes enfants je me sens bien avec moi. Vous me direz que c’est facile à dire puisque je peux les nourrir.


    Silvia Cattori : Pensez-vous pouvoir sortir gagnant ?


    Dieudonné : J’irai jusqu’au bout de mon parcours d’humoriste. Si je dois m’arrêter à 40 ou 41 ans, ça aura déjà été un temps de pur plaisir. J’ai toujours fais mon métier sincèrement. Si je devais me plier ce ne serait plus le même travail. Faire rire de manière bêtement mécanique, non. J’aime qu’il y ait une réflexion dans l’humour. Sinon je ne m’y retrouve pas. Je crois que je continuerai tant que cela sera possible. J’adore la scène. Mais, s’il le faut, je suis capable de faire autre chose. Si je dois m’autocensurer, renoncer à ma liberté de pensée pour continuer d’exister comme humoriste, cela ne m’intéresse pas.


    Silvia Cattori : Vous paraissez serein, malgré tout. Mais êtes-vous conscient du danger. Que vous êtes pris dans une guerre ?


    Dieudonné : Oui c’est une guerre.


    Silvia Cattori : Ceux qui la mènent, veulent la gagner. Et ils y mettront les moyens.


    Dieudonné : Oui, je sais.


    Silvia Cattori : Comment supportez-vous le fait de savoir que ce sont principalement des journalistes appartenant au lobby pro-israélien, comme Elisabeth Schemla (elle a créé Proche Orient info) et des intellectuels comme BHL, qui sont le plus engagés contre vous ?


    Dieudonné : Je suis vraiment pour eux le diable. Ils ont déclenché une guerre nucléaire contre un moucheron. Un moustique qui peut piquer, mais bon, qui ne tue pas. Ils me font des procès, ils peuvent aller jusqu’à me frapper, ils peuvent me tuer financièrement. Là, ils sont au maximum de ce qu’ils peuvent faire. Pour faire plus, ils doivent passer à quelque chose qui n’est plus légal. Par chance je n’ai quasiment pas de besoins. J’ai un théâtre. Il tourne. Ce qui me donne cette légèreté artisanale qui fait qu’on peut rebondir.


    Silvia Cattori : Dans votre spectacle « 1905 » vous dites « tôt ou tard ils vont me dégommer ». Vous le pensez sérieusement ?


    Dieudonné : Je me dis qu’effectivement, face à toute cette haine, il peut y avoir un ou deux déséquilibrés qui...


    Silvia Cattori : N’avez-vous pas peur de ce qui peut arriver si vous continuez de leur tenir tête ?


    Dieudonné : Non, je n’ai pas peur ; je ne vis pas dans la peur. On m’a déjà frappé, je sais ce que cela signifie. S’ils m’attaquent avec un couteau, cela peut être dangereux. Je m’attends au pire en toute sérénité. La peur est un sentiment qui est en chacun de nous. Il faut lui laisser une petite place. Mais pas la première place. Ce qu’il y a de plus difficile à assumer dans cette guerre, c’est que face à la haine on se trouve constamment pris dans le tourbillon de la défense. Je n’ai jamais répondu aux attaques. Sauf devant les tribunaux ; et sur scène où je puis faire rire de ce vécu.


    Silvia Cattori : Vous avez de l’audace. Car vous parlez de vicissitudes qui ne sont pas visibles aux yeux de tous et font partie du non dit, mais qui deviennent immédiatement palpables dans vos spectacles. Et déclenchent le rire...


    Dieudonné : Je crois que c’est le rôle de l’humoriste. Je n’ai pas de regret par rapport à mon travail. Je l’ai fait honnêtement et sincèrement. Yo soy un hombre sincero. (rire)


    Silvia Cattori : Au travers de cette mise au pilori vous avez enfreint un tabou, ouvert un champ qui dépasse le cadre de la France ; vous avez réussi à rassemblez ceux que des association prétendues « antiracistes », instrumentalisées par le PS, ont elles paradoxalement divisé : beur, black, blanc...la couleur disparaît ; et le sentiment que dans la lutte contre l’injustice, « on est tous des nègres » a fini par prévaloir ? Aussi, le débat autour du film sur l’esclavage et la colonisation, sur lequel vous travaillez, n’a-t-il pas voulu éveiller les consciences de ceux et celles qui sont sensibles à une mémoire coloniale mal assumée ? Autrement dit, n’est-ce pas la voix de l’universalisme laïc que l’on étouffe et que votre dernier spectacle met en débat ?


    Dieudonné : Oui. Cette description me ressemble bien. Ma mère est blanche, mon père est noir. Je n’ai pas de religion. Je suis prédisposé peut être à l’universel de manière naturelle. Cela n’a pas été un problème pour moi d’envisager la fusion avec le reste de l’univers. Je conçois que, pour certains, c’est difficile de quitter le nid douillet du communautarisme. Ca fait peur. Mais c’est la préhistoire de l’humanité, le communautarisme. C’est Néandertal et Cromagnon. Mais voilà, on a peut être une autre destinée que l’affrontement communautariste cyclique.


    Silvia Cattori : A côté des aspects pénibles, n’y a-t-il pas eu des bonnes et belles surprises ?


    Dieudonné : Ah ! Oui, il y a eu des choses formidables. Une chaîne de solidarité, d’amour même, que je ne pouvais même pas imaginer. C’est un bonheur de voir des familles entières qui disent vouloir me protéger.


    Silvia Cattori : Vos spectacles ouvrent-ils en quelque sorte des portes en donnant la clé pour comprendre dans quelles turpitudes le monde politico-médiatique évolue en France ?


    Dieudonné : Oui. C’est important de comprendre à quel point il y a de l’agressivité et de la haine chez ceux qui veulent dominer. De comprendre que le pouvoir rend fou. Et que le pouvoir de l’argent, le pouvoir du monde de la nuit et du spectacle n’est pas quelque chose de brillant.


    Silvia Cattori : Ce monde de la nuit ne vous manque-t-il pas ?


    Dieudonné : Non, non. Ce n’est pas mon univers. Je n’ai jamais habité Paris. J’ai fait trois ou quatre sorties, peut être un peu plus. Non ce monde de la nuit et du spectacle médiatique ne m’attire pas.


    Silvia Cattori : Si je comprends bien, vous aimez vous mettre sur le fil à la façon d’un Don Quichotte...


    Dieudonné : Oui, on commence à m’en parler. La liberté est aussi une histoire de mots, de dialectique. L’autodérision est bénéfique quand le doute s’installe. Un artiste doit pouvoir s’exprimer sans peur. Il y a un public face à lui qui s’interroge, qui a également besoin de cette liberté. Le rire est là pour le libérer de ce qui lui pèse. Je parle de ce rire sincère, qui peut déranger le pouvoir, mais qui est salutaire. Un artiste ne doit pas tricher, ne doit pas s’autocensurer. Si je devais faire de la politique je saurais m’adapter. Mais là je fais mon métier d’humoriste. Le rire a besoin de liberté.


    Silvia Cattori : Vous transmettez par l’humour une critique que les forces progressistes semblent curieusement incapables d’assumer ?


    Dieudonné : L’idée qu’un clown, qu’un humoriste de couleur, puisse ébranler ce pouvoir si écrasant qu’est le sionisme, un pouvoir qui a déjà généré tant d’injustices, n’est pas pour me déplaire.


    Silvia Cattori : La partie n’est pas jouée. Pour l’instant n’est-ce pas vous qui êtes sur le gril ?


    Dieudonné : Ma nature étant ce qu’elle est, je ne peux pas me compromettre, collaborer.


    Silvia Cattori : Qu’entendez-vous par « collaborer » ?


    Dieudonné : Jouer les amuseurs d’État. Les amuseurs asservis au pouvoir.


    Silvia Cattori : Du temps où vous vous étiez la coqueluche des plateaux télévisés ne l’avez-vous pas fait ?


    Dieudonné : Non, j’ai travaillé honnêtement. J’ai fait ce chemin en toute naïveté.

    Silvia Cattori : En toute naïveté ?


    Dieudonné : Oui, en toute naïveté. Par mon parcours j’ai découvert... j’ai vu des choses, tout cela s’est recoupé et voilà, je suis dans la situation que vous savez. Et je ne m’en plain pas. Je crois que je peux continuer quoi qu’il arrive.


    Silvia Cattori : Ces avanies ne vous ont-elles pas révélé une capacité à endurer, à rebondir... ?


    Dieudonné : Ma nature, encore une fois, ce n’est pas de résister, de rendre les coups. Quand je m’investis pour une idée, je le vis comme une libération. Cette expérience me libère des chaînes, des leurres, et l’agressivité de ceux qui veulent me faire taire n’y changera rien. Cela peut paraître étrange. On me frappe. Dans un premier temps j’ai envie de rendre les coups. Mais je ne les rends pas. On me frappe encore et là je ne sens quasiment plus rien. C’est comme si cela ne me concernait plus. Je me sens un peu spectateur et j’ai un peu pitié de ceux qui m’en veulent. En France il y a un aveuglement autour de l’accusation d’antisémitisme.


    Silvia Cattori : C’est une belle posture, mais on ne fait pas une carrière avec ça !


    Dieudonné : Quelle carrière devrais-je faire ? Celle de qui ?


    Silvia Cattori : Celle que peuvent faire les autres humoristes, comme Elie Semoun et Jamel Debbouze...


    Dieudonné : Je ne voudrais pas. Je les trouve formidables. Mais je n’ai pas le courage de me compromettre jusque là. Je n’ai pas cette force.


    Silvia Cattori : Parce qu’il faut se compromettre ?


    Dieudonné : Oui.


    Silvia Cattori : Quand vous voyez ou vous sentez que les choses qui ne sont pas nettes cela vous attriste ?


    Dieudonné : Je ne suis pas de nature triste. Mon entourage vous dirait que je ne suis pas triste. Mais je peux souffrir, être attristé, comme tout le monde.

     

     

    Silvia Cattori : Pleurez-vous parfois ?


    Dieudonné : Oh ! Je pleure comme tout le monde. Je pleure de temps en temps. Je pleure seul. Cela fait du bien. Quand les gens m’aiment c’est plutôt là que les larmes viennent. Pas quand on me blesse.


    Silvia Cattori : Avec vos spectacles vous avez de nombreuses occasions de pleurer ? Il y a beaucoup d’amour dans le public.


    Dieudonné : Oui, c’est vrai. Quand les gens sont sincères cela me touche.



     

     

    (*) Marc-Édouard Nabe a rendu compte de cette affaire en février 2004. Voici un extrait tiré de son ouvrage J’enfonce le clou, Chapitre 9, page 81 :


    « L’affaire a tourbillonné si haut qu’on a vraiment cru qu’il méritait la corde. Pour avoir fait quoi ? Un sketch chez Marc-Olivier Fogiel en hommage à son ami Jamel Debbouze. Dieu-donné, méconnaissable, sous une cagoule de nationaliste corse et un treillis militaire de Tchétchène, la voix transformée, lisait un tract censé ironiquement mettre en garde la France contre le dangereux perturbateur maghrébin Debbouze. Son person­nage portait aussi un chapeau de rabbin et des papillotes. Il représentait un intégriste israélien qui voyait dans la présence de Jamel sur le plateau de télévision « un acte antisémite » (sic !), un terroriste menaçant qui disait s’être récemment converti au fondamentalisme sioniste et qui finissait par encourager les jeunes gens dans les cités à « rejoindre l’axe du Bien, l’axe américano-sioniste ». Textuel. Je dis textuel car ce sketch, peu l’ont vu, tout le monde en a parlé et personne n’en a lu le texte. Le texte du sketch ! Sur le coup, Jamel et les autres invités et même Fogiel et sa cointervieweuse étaient écroulés de rire comme si, de toute façon, ça ne pouvait pas ne pas être drôle puisque c’était signé par un humoriste. Heureusement, le sketch n’était pas drôle, il était juste fait (...) pour imaginer ce qu’un colon israélien totalement fanatique pourrait lancer comme discours belliqueux sur les plateaux de télévision si on l’invi­tait. »


    Silvia Cattori

     

    http://www.silviacattori.net/article5224.html

     

     

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    Les médias traditionnels et les politiques commencent la nouvelle année avec une résolution partagée pour 2014 : Museler définitivement un comédien franco-africain qui devient trop populaire auprès des jeunes gens.
    2 janvier 2014

    Diana_Johnstone_texte.jpg                                                                   Diana Johnstone

     

    Entre Noël et la Saint-Sylvestre, ce n’est personne d’autre que le Président de la République, François Hollande qui, lors d’une visite en Arabie Saoudite pour de (très grosses) affaires commerciales, a déclaré que son gouvernement devait trouver un moyen d’interdire des spectacles de l’humoriste Dieudonné M’Bala M ‘ Bala, ainsi qu’a appelé à le faire le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.

    Le leader du parti conservateur d’opposition, l’UMP Jean-François Copé, a fait immédiatement chorus en apportant un « soutien total » à la réduction au silence de l’incontrôlable comédien.

    Au milieu de ce choeur médiatique unanime, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur a écrit en éditorial que Dieudonné est « déjà mort, » lessivé, fini. La rédaction débattait ouvertement de la meilleure tactique entre essayer de le faire emprisonner pour « incitation à la haine raciale », l’annulation de ses spectacles sur la base de potentielles « menaces de trouble à l’ordre public, » ou l’exercice de pressions en menaçant les communes de diminuer le montant des subventions pour la culture si elles l’autorisent à se produire. L’objectif de Manuel Valls, le patron de la police nationale, est clair, mais le pouvoir tâtonne quant à la méthode.

    Le cliché méprisant qui est constamment répété est que « Dieudonné ne fait plus rire personne. »

    En réalité, c’est le contraire qui est vrai. Et c’est là le problème. Dans sa récente tournée dans les villes françaises, des vidéos montrent de grandes salles archi combles pliées de rire devant leur humoriste préféré. Il a popularisé un geste simple qu’il appelle la « quenelle. » Ce geste est imité par des jeunes gens dans toute la France. Elle veut dire tout simplement et à l’évidence : on en a marre.

    Pour inventer un prétexte pour détruire Dieudonné, la principale organisation juive, le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, équivalent français de l’AIPAC) et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui jouit de privilèges particuliers dans le droit français (la journaliste parle du droit de se porter partie civile, NdT) ont sorti une histoire extravagante pour qualifier Dieudonné et ceux qui le suivent de « nazis. » La quenelle n’est selon toute évidence qu’un geste grossier signifiant à peu près « dans ton cul » avec une main placée en haut de l’autre bras pointé vers le bas pour préciser la longueur de la quenelle.

    Mais pour le CRIF et la LICRA, la quenelle est « un salut nazi à l’envers ». (On n’est jamais assez « vigilant » quand on cherche un Hitler caché) Comme quelqu’un l’a remarqué, un « salut nazi à l’envers » peut tout aussi bien être considéré anti-nazi. Si encore le geste a quelque chose à voir avec Heil Hitler. Ce qui n’est manifestement pas le cas.

    Mais le monde des médias reprend cette affirmation, en signalant tout du moins que « certains considèrent la quenelle comme un salut nazi à l’envers. » Peu importe si ceux qui pratiquent ce geste n’ont aucun doute sur ce qu’il veut dire : N…e le système !

    Mais jusqu’à quel point le CRIF et la LICRA sont-ils « le système » ?


    La France a un grand besoin de rire


    L’industrie française est en train de disparaître, avec des usines qui ferment les une s après les autres. L’imposition des citoyens à faibles revenus est à la hausse, pour sauver les banques et l’euro. La désillusion vis-à-vis de l’Union européenne est de plus en plus forte. Les règles de l’UE empêchent toute action sérieuse pour améliorer l’état de l’économie française. Pendant ce temps, les politiciens de gauche et de droite continuent leurs discours creux, émaillés de clichés sur les « droits de l’homme » – en grande partie comme prétexte pour aller à la guerre au Moyen-Orient ou pour des diatribes contre la Chine et la Russie. Le pourcentage d’opinions positives sur le président Hollande a dégringolé à 15%. Pourtant les gens votent, avec pour résultat les mêmes politiques, décidées par l’UE.

    Pourquoi alors la classe dirigeante concentre-t-elle sa vindicte sur « l’humoriste le plus talentueux de sa génération" (ainsi que le reconnaissent ses confrères, même quand ils le dénoncent) ?

    La réponse en bref est probablement que la popularité montante de Dieudonné auprès de la jeunesse illustre un accroissement de l’écart entre générations. Dieudonné fait rire aux dépends de l’ensemble de l’establishment politique. Ce qui a eu pour conséquences un torrent d’injures et de démarches pour interdire ses spectacles, le ruiner financièrement et même le faire aller en prison. Les attaques verbales fournissent le contexte propice à des agressions physiques contre lui. Il y a quelques jours, son assistant Jacky Sigaux a été agressé physiquement en pleine journée par plusieurs hommes masqués devant la mairie du 19ème arrondissement – juste en face du parc des Buttes Chaumont. Il a déposé plainte.

    Mais quelle protection peut-on espérer de la part d’un gouvernement dont le ministre de l’intérieur, Manuel Valls – en charge de la police – a promis de trouver les moyens de faire taire Dieudonné ?

    Cette affaire est importante mais il est pratiquement certain qu’elle ne sera pas traitée correctement dans les médias hors de France – exactement comme elle n’est pas traitée correctement dans la presse française qui est la source de presque tout ce qui est rapporté à l’étranger. Les problèmes liés à la traduction, une part de malentendus et de contrevérités ajoutent à la confusion.


    Pourquoi le haïssent-ils ?


    Dieudonné M’Bala M’Bala est né dans la banlieue parisienne il y a 48 ans Sa mère était une blanche originaire de Bretagne, son père était un Africain originaire du Cameroun. Ce qui devrait faire de lui l’enfant-modèle du « multiculturalisme » que l’idéologie dominante de la gauche affirme promouvoir. Et durant la première partie de sa carrière, en duo avec son ami juif Elie Semoun, il était exactement ça : il faisait campagne contre le racisme, concentrant ses attaques sur le Front National allant même jusqu’à se présenter aux élections municipales contre une candidate du Front National à Dreux, une cité dortoir à environ 90 kilomètres à l’ouest de Paris où il réside. Comme les meilleurs humoristes, Dieudonné a toujours ciblé les événements de l’actualité, avec un engagement et une dignité peu courants dans la profession. Sa carrière était florissante, il jouait dans des films, était invité à la télévision et travaillait désormais en solo. Très bon observateur, il excelle dans des imitations assez subtiles de divers types de personnalités et groupes ethniques, des Africains aux Chinois.

    Il y a dix ans, le 1er décembre 2003, en tant qu’invité dans une émission de télévision traitant d’actualité intitulée « On ne peut pas plaire à tout le monde, » un nom tout à fait approprié, Dieudonné était arrivé sur le plateau sommairement déguisé en « converti au sionisme extrémiste », suggérant aux autres de « rejoindre l’axe du bien isaélo-américain. ». Cette mise en cause relativement modérée de « l’axe du mal » de George W. Bush semblait complètement dans l’air du temps. Ce sketch se terminait par un bref salut « Isra-heil ». On était loin du Dieudonné des débuts mais l’humoriste populaire avait été néanmoins salué avec enthousiasme par les autres comédiens tandis que le public présent sur le plateau lui avait fait une standing ovation. C’était dans la première année de l’attaque américaine contre l’Irak à laquelle la France avait refusé de s’associer, ce qui avait amené Washington à rebaptiser ce qu’on appelle là-bas « french fries » (belges en réalité) en « freedom fries » .

    Puis les protestations ont commencé à arriver, concernant particulièrement le geste final vu comme posant une équivalence entre Israël et l’Allemagne nazie.

    « Antisémitisme ! » criait-on même si la cible du sketch était Israël (et les Etats Unis et leurs alliés au Moyen Orient). Les appels se multipliaient pour interdire ses spectacles, le poursuivre en justice, détruire sa carrière. Dieudonné a essayé d’expliquer que son sketch ne visait pas les Juifs en tant que tels mais, à la différence d’autres avant lui, il n’a pas présenté d’excuses pour une offense qu’il considère ne pas avoir commise.Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de protestations de la part des Africains dont il s’est moqué ? Ou des Musulmans, Ou des Chinois ? Pourquoi une seule communauté a-t-elle réagi avec autant de rage ?

    A commencé alors une décennie d’escalade. La LICRA entama une longue série d’actions en justice contre lui (« incitation à la haine raciale »), les perdant au début mais ne relâchant pas la pression. Au lieu de céder, après chaque attaque Dieudonné a poussé plus avant sa critique du « sionisme », Dans le même temps, Dieudonné était graduellement exclu des studios de télévision et traité comme un paria par les médias grand public. C’est seulement la profusion récente sur internet d’images montrant de jeunes gens en train de faire le geste de la quenelle qui a poussé l’establishment à conclure qu’une attaque frontale serait plus efficace que d’essayer de l’ignorer.


    L’arrière-plan idéologique


    Pour essayer de comprendre la signification de l’affaire Dieudonné, il est nécessaire d’appréhender le contexte idéologique. Pour des raisons trop complexes pour qu’on les présente ici, la gauche française – la gauche dont la préoccupation principale était autrefois le bien-être des travailleurs, l’égalité sociale, l’opposition aux guerres d’agression, la liberté d’expression – n’existe pratiquement plus. La droite a gagné la bataille décisive de l’économie avec le triomphe de politiques qui favorisent la stabilité monétaire et les intérêts du capital dfinancier international (le « néolibéralisme »). Comme prix de consolation, la gauche jouit d’une certaine prééminence idéologique basée sur l’anti-racisme, l’anti-nationalisme et l’engagement en faveur de l’Union Européenne – et même de l’hypothétique « Europe sociale » qui s’éloigne à grands pas pour rejoindre le cimetière des rêves disparus. En fait, cette idéologie coïncide parfaitement avec une mondialisation fondée sur les exigences du capitalisme financier international.

    En l’absence de toute véritable gauche sociale et économique, la France a sombré dans une sorte de « politique de l’identité » qui fait à la fois l’éloge du multiculturalisme et réagit avec véhémence contre le « communautarisme », c’est-à-dire l’affirmation de n’importe quel particularisme jugé indésirable. Mais certains particularismes ethniques sont encore moins les bienvenus que d’autres. Le voile islamique a été d’abord interdit dans les écoles, et les demandes pour le faire interdire dans l’espace public se font de plus en plus pressantes. Le niqab et la burqa, quoique rares, ont été interdits par une loi. Des controverses éclatent sur la nourriture halal dans les cantines, les prières sur la voie publique, tandis que des caricatures raillent régulièrement l’Islam. Quoi qu’on puisse penser de tout ça, la lutte contre le communautarisme peut être vue par certains comme dirigée contre une communauté en particulier. Dans le même temps, les dirigeants politiques français ont pris la tête de ceux qui appellent à la guerre dans des pays musulmans comme la Libye et la Syrie tout en affichant leur dévotion pour Israël.

    En même temps, une autre communauté fait l’objet d’une sollicitude de tous les instants. Ces vingt dernières années, alors que la pratique religieuse et l’engagement politique ont considérablement décliné, l’holocauste, appelé Shoah en France, est devenu progressivement une sorte de religion d’Etat. Les écoles commémorent la Shoah chaque année, elle domine de plus en plus dans une conscience historique en recul sous les autres aspects tout comme nombre d’approches en sciences humaines. En particulier, de tous les événements de la longue histoire de France, le seul protégé par une loi est la Shoah. La loi dite Gayssot prohibe tout questionnement sur l’histoire de la Shoah, une interférence absolument sans précédent avec la liberté d’expression. En outre, certaines associations comme la LICRA, se sont vues accorder le privilège de pouvoir poursuivre des individus en justice sur la base de « l’incitation à la haine raciale » (interprétée de manière très large et inégale) avec la possibilité d’encaisser des dommages et intérêts au nom de la « communauté insultée ». En pratique, ces lois servent surtout à poursuivre « l’antisémitisme » présumé et le « révisionnisme » par rapport à la Shoah. Même si elles sont souvent rejetées par les tribunaux, de telles actions en justice participent du harcèlement et de l’intimidation. La France est un des rares pays où le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre la colonisation israélienne peut aussi être attaqué devant les tribunaux pour « incitation à la haine raciale. »

    Organisation violente, la Ligue de Défense Juive (LDJ), illégale aux Etats Unis et même en Israël, est connue pour avoir saccagé des librairies ou frappé des individus isolés, parfois âgés. Quand les agresseurs sont identifiés, la fuite en Israël est une bonne porte de sortie. Les victimes de la LDJ n’inspirent jamais dans l’opinion publique quoi que ce soit de comparable à l’indignation publique massive quand un citoyen juif est victime d’une agression gratuite. Par ailleurs, les politiciens se rendent au dîner annuel du CRIF avec le même zèle que ceux des Etats Unis pour aller au dîner de l’AIPAC -pas pour financer leurs campagnes électorales mais pour prouver la bienveillance de leurs sentiments.

    La France possède la plus importante communauté juive d’Europe occidentale, une population qui a en grande majorité échappé à la déportation pendant l’occupation allemande au cours de laquelle les immigrés juifs avaient été expulsés vers les camps de concentration. En plus d’une communauté juive établie depuis très longtemps, il y a beaucoup de nouveaux venus originaires d’Afrique du Nord. Tout cela contribue à une population aux succès très dynamiques, très présente dans les professions les plus visibles et les plus populaires (le journalisme, le show business ainsi que la science et la médecine entre autres).

    De tous les partis politiques français, le Parti Socialiste (en particulier via le Parti Travailliste de Shimon Peres qui est membre de l’Internationale Socialiste) est celui qui a les liens historiques les plus étroits avec Israël. Dans les années 1950, quand la France combattait le mouvement de libération nationale algérien, le gouvernement français (via Peres) avait contribué au projet israélien de production d’armes atomiques. Aujourd’hui, ce n’est pas le Parti Travailliste qui gouverne Israël mais l’extrême droite. La récente visite amicale faite par Hollande à Benjamin Netanyahou a montré que la dérive droitière de la vie politique en Israël n’a absolument pas tendu les relations – qui semblent plus étroites que jamais.

    Il n’empêche que la communauté juive est très petite en comparaison du grand nombre d’immigrés arabes venus d’Afrique du Nord ou des immigrés noirs originaires des anciennes colonies françaises en Afrique. Il y a quelques années, Pascal Boniface, un intellectuel de renom membre du PS, avait prudemment averti les dirigeants du parti que leur biais en faveur de la communauté juive pourrait finir par causer des problèmes électoraux. Cet avertissement qui figurait dans un document d’analyse politique avait provoqué un tollé qui lui avait presque coûté sa carrière.

    Mais le fait demeure : il n’est guère difficile pour les français d’origine arabe ou africaine d’avoir le sentiment que le « communautarisme » qui a vraiment de l’influence est le communautarisme juif.


    Les usages politiques de l’holocauste


    Norman Finkelstein a montré il y a quelques temps que l’holocauste peut être exploité à des fins pour le moins dénuées de noblesse : comme extorquer des fonds à des banques suisses. La situation en France est cependant très différente. Il ne fait guère de doute que les rappels constants de la Shoah fonctionnent comme une sorte de protection pour Israël contre l’hostilité que génère le traitement infligé aux palestiniens. Mais la religion de l’holocauste a un autre impact politique plus profond qui n’a pas de relation directe avec le destin des Juifs.

    Plus que toute autre chose, Auschwitz a été interprété en tant que symbole de ce à quoi mène le nationalisme. La référence à Auschwitz a servi à donner mauvaise conscience à l’Europe, et notamment aux Français si on tient compte du fait que leur rôle relativement marginal dans cette affaire [Auschwitz] avait été une conséquence de la défaite militaire et de l’occupation du pays par l’Allemagne nazie. Bernard-Henri Lévy, l’écrivain dont l’influence s’est accrue dans des proportions grotesques ces dernières années (il a poussé la président Sarkozy à la guerre contre la Libye), avait commencé sa carrière en soutenant que le « fascisme » est l’authentique « idéologie française ». Culpabilité, culpabilité, culpabilité. En faisant d’Auschwitz l’événement le plus significatif de l’histoire contemporaine, un certain nombre d’écrivains et de personnages publics justifient par défaut le pouvoir croissant de l’Union Européenne en tant que remplacement indispensable des nations européennes intrinsèquement « mauvaises. » Plus jamais Auschwitz ! Dissoudre les Etats nations dans une bureaucratie technocratique libérée de l’influence émotionnelle de citoyens qui pourraient ne pas voter correctement. Vous vous sentez français ? Ou allemand ? Vous devirez en éprouver de la culpabilité – à cause d’Auschwitz.

    Les Européens sont de moins en moins enthousiastes devant l’UE car elle ruine leurs économies et leur retire tout contrôle démocratique sur elles. Ils peuvent voter pour le mariage gay, mais pas pour la moindre mesure keynésienne et encore moins socialiste. La culpabilité pour le passé est néanmoins supposée maintenir leur fidélité à l’égard du rêve européen. Les fans de Dieudonné, si on en juge par les photos, semblent être en majorité des hommes jeunes, âgés entre 20 et 30 ans. Ils sont nés deux bonnes générations après la seconde guerre mondiale. Ils ont passé leurs vies à entendre parler de la Shoah. Plus de 300 écoles parisiennes arborent une plaque commémorant le sort funeste d’enfants juifs déportés dans les camps de concentration nazis. Quel peut bien être l’effet de tout ça ? Pour beaucoup de ceux qui sont nés longtemps après ces terribles événements, il semble que tout le monde est supposé se sentir coupable – si ce n’est pas pour ce qu’ils n’ont pas fait, alors c’est pour ce qu’ils auraient été supposés avoir fait s’ils en avaient eu la possibilité [s’ils avaient vécu à l’époque, NdT].

    Quand Dieudonné a transformé Chaud Cacao, une vielle chanson « tropicale » un peu raciste, en Shoah Ananas, le refrain a été repris en masse par les fans de Dieudonné. J’ose croire qu’ils ne se moquent pas de la véritable Shoah mais plutôt de ceux qui leur rappellent tout le temps des événements qui sont supposés les faire se sentir coupables, insignifiants et impuissants. Une bonne partie de cette génération en a assez d’entendre parler de la période 1939 – 1945 alors que son propre avenir est sombre.


    Personne ne sait quand s’arrêter


    Dimanche dernier, Nicolas Anelka, un footballeur très connu d’origine afro-belge [la famille d’Anelka est en fait originaire des Antilles, NdT] qui évolue en Angleterre a fait une quenelle après avoir marqué un but – en signe de solidarité avec son ami Dieudonné M’Bala M’Bala. Suite à ce geste simple et à la base insignifiant, le tumulte a atteint de nouveaux sommets.

    A l’Assemblée Nationale française, Meyer Habib représente les « Français de l’étranger » – dont 4 000 Israéliens d’origine française [plus de 78 000 inscrits sur les registres électoraux en réalité, NdT]. Lundi dernier, il a twitté « La quenelle d’Anelka est intolérable ! Je vais déposer une proposition de loi pour punir ce nouveau salut nazi pratiqué par les antisémites. »

    La France a adopté des lois pour « punir l’antisémitisme ». Le résultat est à l’opposé. De telles dispositions tendent simplement à confirmer la vieille idée selon laquelle « les juifs dirigent le pays » et participent à la montée de l’antisémitisme. Quand de jeunes français voient un Franco-israélien essayer de transformer en délit un simple geste, quand la communauté juive se mobilise pour interdire leur humoriste préféré, cela ne peut que faire monter l’antisémitisme et même encore plus rapidement.

    Il reste que dans cette escalade le rapport de forces est très inégal. Un humoriste n’a pour armes que des mots et des fans qui pourraient bien se disperser quand la situation va se corser. De l’autre côté se trouvent l’idéologie dominante et le pouvoir de l’Etat.

    Dans ce genre de conflit, la paix civile dépend de la sagesse et de la capacité de ceux qui ont le plus de pouvoir à faire montre de retenue. S’ils n’agissent pas en ce sens, alors cela pourrait être un jeu sans vainqueurs.


    Diana Johnstone


    Counter Punch (USA), 1er janvier 2014
    Traduit de l’anglais par Djazaïri

    Source :
    http://mounadil.wordpress.com/2014/01/02/la-campagne-contre-dieudonne-vue-par-diana-johnstone-pour-le-magazine-americain-counter-punch/

    Article en anglais :
    http://www.counterpunch.org/2014/01/01/the-bete-noire-of-the-french-establishment/

    Publié par : http://www.silviacattori.net


     

    Dieudonné et Tony Parker
    Tony Parker et Dieudonné font une "quenelle'
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    29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 03:33

     

     

     

     

    Protéger les grands industriels semenciers !

    vendredi 27 décembre 2013

    Le Nouvel Ordre Mondial décide que
    Semer sa propre récolte sera un délit agriculture

     

    Semer sa propre récolte : bientôt un délit

     

    La [franc-maçonnerie au] Sénat a adopté le 20 novembre dernier une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la contrefaçon. Au milieu des sacs à main, des médicaments et des vêtements de luxe, on trouve les semences agricoles. Une mesure qui peut faire des paysans des contrefacteurs.

    La chasse aux contrefaçons va-t-elle s’étendre jusque dans les champs ? Semer sa propre récolte est pourtant un acte perpétué depuis des millénaires dans l’agriculture. Seulement voilà, le Sénat a adopté le 20 novembre dernier une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les contrefaçons. Et parmi les produits ciblés, on trouve les semences agricoles. Les paysans qui resèment pourraient donc s’exposer à de lourdes amendes….

    Une mesure sévère qui provoque la colère chez les agriculteurs français. Se sentant menacés, ils se disent tentés de désobéir.

    D’autant que pour eux, cette proposition de loi ne vise qu’à renforcer l’arsenal juridique et ainsi protéger les grands industriels semenciers [Monsanto].

    Ces derniers rétorquent que la recherche a un coût et que tout travail mérite rétribution.
    Aujourd’hui, la preuve de l’utilisation légale d’une semence doit être apportée par le semencier mais avec cette proposition de loi, ce serait l’inverse. Les agriculteurs devront prouver qu’ils sont en règle à chaque fois que l’Etat ou qu’un semencier leur demandera des comptes.
    Voir ici le reportage de Julie Valin et Juliette Meurin de France 3 Midi-Pyrénées :


    Source: "Semer sa propre récolte : bientôt un délit" (Astu Dec 26, 2013 12:44 pm) Revue de presse, Vidéos, agricole, Agriculture, Contrefaçons, Culture, Monsanto, Recolte, Semer


    Les Français soutiennent
    les agriculteurs qui rentrent en résistance ...



    6 nov. 2013 ... Pour tous ceux qui s'intéressent à l'agriculture de l'avenir, des témoignages d' agriculteurs qui tirent pleinement profit de tous les avantages ...
    bestofactus.blogspot.com/.../temoignage-ils-ne-labourent-plus-le-sol.html
    26 nov. 2013 ... Claude et Lydia Bourguignon, ingénieurs agronomes, proposent de revisiter toute une série de pratiques agricoles. Ils étudient le sol plus ...
    bestofactus.blogspot.com/.../voyage-entre-sols-et-terre-claude-et_26.html
    24 oct. 2013... le Zaï, une méthode de culture traditionnelle oubliée. Objectif : restaurer l' agriculture sur une terre aride en proie à la désertification.
    bestofactus.blogspot.com/.../yacouba-sawadogo-lhomme-qui-arrete-le.html
    25 sept. 2013 ... Le produit a été utilisé comme insecticide dans l'agriculture. Malgré des décennies de publicité par Monsanto pour convaincre que le DDT était ...
    bestofactus.blogspot.com/.../les-10-abominations-monsanto-llp.html
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    29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 03:13

     

     

     

    par Bernard Dugué (son site) vendredi 20 décembre 2013 - 19 réactions  
    2014, déclaration de conflit mondial et durable

     

    La guerre est déclarée ! C’est cette une qu’on pouvait lire sur tous les journaux un jour d’été en 1914. Pourquoi cette formule ? Parce qu’à cette époque, la guerre se faisait avec des règles et un protocole. Les choses étaient cadrées, nettes, avec des frontières, autant spatiales que temporelles. Quand c’était la guerre, les Etats envoyaient les soldats au front et quand c’était pas la guerre, eh bien c’était la paix. Cette grande guerre fut causée par des tensions économiques, des querelles politiques et notamment la question coloniale, avec une Allemagne devenue grande puissance industrielle et affichant quelques velléités sur des régions d’Afrique. On connaît la suite. En France, cette guerre a ressoudé l’unité nationale et permis de réconcilier à peu près un pays déchiré après l’affaire Dreyfus alors qu’une portion non négligeable des élites et des populations n’avaient pas accepté la république, lorgnant vers un passé monarchique révolu.


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    2014. Plus aucun risque de guerre entre pays européens. De plus, la période est devenue liquide, pour reprendre une formule du sociologue Zygmunt Bauman. Il n’y a plus vraiment de guerre. On parle de conflit. Qui peuvent se déclencher entre parties dans quelques pays, genre Syrie, Mali, Centrafrique… Ces conflits n’ont pas une origine datée ni de front bien déterminés. On sait juste qu’il y a deux camps, des combattants disséminés qui s’entretuent, en faisant au passage beaucoup de victimes civiles. L’autre terme en vigueur dans le domaine géopolitique, c’est l’intervention. En ce cas, une puissance militaire conséquente intervient dans un pays à la demande de ses dirigeants, avec l’autorisation de l’ONU, pour mettre un terme à un conflit. La France n’est pas en guerre ni en conflit contre le Mali ou la Centrafrique. Elle intervient. En ce cas, cette action se situe à mi-chemin entre une guerre et une opération de police. Dans la forme, cela ressemble plus à une guerre, dans le fond et les intentions, c’est plus une opération de maintien de l’ordre et donc de police.


    En 2014, le monde n’est pas en guerre mais il est traversé par de nombreux conflits. Les médias en parlent quand il y a beaucoup de mort ou alors deux morts quand ce sont nos soldats qui tombent. Les officiels prononcent la formule républicaine, morts pour la France. Le mécréant pense aussitôt, morts pour des intérêts économiques. Les conflits sérieux, on en trouve non seulement en Syrie, au Mali et en Centrafrique, sans oublier l’Afghanistan, mais aussi au Nigeria, au Soudan. Alors que nombre de pays sont miné par des factions rebelles et des conflits intercommunautaires, parfois religieux, avec souvent des facteurs économique. En Chine, des dizaines de morts chaque mois dans des régions reculées comme le Sichuan connu pour son poivre très odoriférant. Les pays émergents ne sont pas épargnés. Inde, Indonésie. Le monde est violent. Est-ce parce que l’information est plus accessible ou est-ce une réalité ? Ce qui sous-entend un monde moins violent, par exemple dans les années 1970.


    L’année 2014 devrait être désignée comme année des conflits. Et la paix décrétée comme cause internationale. A la mémoire de qui vous savez. Pour les amnésiques, en 2014 sera célébré le centenaire de la mort de Jaurès. 2014, le conflit mondial n’est que la mondialisation des conflits. La propagation des informations, des marchandises, de l’argent et des armes accroît l’entropie et suscite un état global dont la règle générale est l’instabilité. Aux pays en conflits, s’ajoutent les pays en état de crise sociale et politique, parfois intense, comme en Egypte, en Libye ou Tunisie, parfois latent et masqué, avec des formes très diverses, en Turquie ou même aux Etats-Unis et en France avec des manifestations de plus en plus nombreuses mais réunissant de moins en moins de monde. Chaque camp défend ses intérêts. Quand c’est une région, ça fait quand même du monde, coiffé d’un bonnet rouge. En France, on peut parler d’une violence sociale et même d’une sorte de conflit entre la classe dirigeante et la population, comme du reste aux Etats-Unis. Avec une police pas très tendre et…


    Des systèmes de surveillance. En France, une loi dite « militaire » facilite la géolocalisation et l’interception des communications. C’est justifié pour lutter contre le terrorisme. Que dire sinon que la France avec ses deux interventions visant des groupes d’obédience islamique se trouve en première ligne et que les points de passage vers le territoire sont nombreux. Ces interventions ont placé la France dans une « sale position ». Les officiels racontent des mensonges. Dans dix ans, la France sera encore en conflit avec les mêmes groupuscules ou même des nouveaux. Le monde est instable et dangereux. Ne pas oublier aussi les organisations du crime. Des mafias italiennes aux cartels sévissant au Mexique. Sans compter les nombreuses spécialités mafieuses qu’on trouve dans les pays du sud-est européen et notamment les Balkans.


    2014, c’est aussi la prise de conscience que la situation ne peut pas s’améliorer, que les conflits vont perdurer, la corruption se stabiliser ou s’étendre, comme le crime organisé et les désordres sociaux. Aucune perspective pour la croissance et un chômage massif qui va perdurer avec un délitement des programmes sociaux et un accroissement des inégalités. Chacun pense sauver sa situation. Nul ne sait où vont conduire les dix ou vingt prochaines années si un changement de société n’est pas décidé rapidement. 2014, les conflits sont bien installés et sans doute, durablement. Le stoïcisme semble alors tout indiqué pour passer cette période.


    Les dirigeants et les peuples ne semblent pas prendre la mesure des conséquences de leurs actes, que ce soit en économie ou dans les conflits. Il est beaucoup plus difficile de reconstruire des emplois que de les détruire. La France avec ses syndicats complices applique la politique de destruction, préférant la charrette de licenciement à une négociation pour sauver le plus d’emploi. Quant aux conflits, observons ce qui se passe au Soudan du sud. Les haines issues des conflits passés ressurgissent et le pays est dans un état de chaos. Partout où les communautés se battent, les haines s’enracinent en obérant les possibilités d’un avenir partagé. 2014 sera comme 1914, un moment où les conflits sont déclarés. Tout le monde veut la paix mais personne ne veut la faire. Passez quand même de bonnes fêtes.


     

    ..
    Russie vs Occident : Antagonisme structurel ou fatalité géopolitique ? par Léon Camus
    Russie vs Occident : Antagonisme structurel ou fatalité géopolitique ? par Léon Camus  
    IRIB-Quels que soient les accommodements diplomatiques, les statu quo,
    les modus vivendi passés et à venir entre Russes et thalassocraties – peuples de l’Hinterland contre peuples de la Mer - rien ne pourra à court terme changer les données structurelles conditionnant l’antagonisme qui opposent en ce moment même la Fédération de Russie et l’Union européenne… (appendice1) sur le Vieux Continent de la superpuissance nord-américaine. Une rivalité qui se situe bien au-delà du simple contrôle des ressources pétrolières du Bassin de la Mer Caspienne où de la mise sous tutelle de ces corridors de transit énergétiques que sont l’Ukraine et la Géorgie. Raison élémentaire qui en font a priori les sujets de cette intense concurrence qui réunit sur ces territoires Fédération de Russie et Alliance euratlantique. Deux blocs qui s’affrontent selon des stratégies indirectes, révolutions colorées, menées subversives et autres dirty trickstout au long d’une ligne de séparation géostratégique partant de la Méditerranée et débouchant sur la Caspienne via la Mer Noire.

    C’est suivant ce schéma qu’il nous faut comprendre et interpréter les conflits gaziers qui ont mis aux prises Kiev et Moscou de 2006 et 2008. Des crises successives à placer au rang des séquelles à la fois mécaniques et politiques qui accompagnaient à cette époque la rupture d’alliance entre Kiev et Moscou. Divorce qui n’était au final que l’une des manifestations, parmi d’autres, de la politique d’endiguement de la Russie menée par les États-Unis et d’élargissement de sa sphère d’influence et de dominance2, dans le contexte d’un monde temporairement unipolaire. Politique de containment qui s’est accentuée à partir de 2004, au moment où la Russie commençait à se relever des années sombres au cours desquelles son économie fut mise au pillage par les oligarques, au lendemain de l’effondrement de l’empire soviétique. Une inversion de tendance identifiable dans l’amorce d’une restauration - sensible depuis une petite décennie - des capacités militaires de la Fédération.


    Les conséquences du divorce russo-ukrainien


    Une révision des relations russo-ukrainiennes impliquait de facto un changement de statut commercial des échanges entre les deux pays, Moscou souhaitant alors l’alignement des prix du gaz vendu à Kiev sur ceux pratiqués avec les Vingt-Sept ! Il s’agissait malgré tout d’un retour au réel difficile à admettre pour des gouvernants ukrainiens résolument atlantistes mais habitués de longue date à des tarifs “soviétiques”. Ce contentieux gaziers – et accessoirement territoriaux - opposant la Russie à l’Ukraine et à la Géorgie, ne sont donc au fond que l’expression d’un différend Russie/États-Unis enraciné dans l’histoire contemporaine et dont les effet pervers reprennent maintenant, au fil des ans, force et vigueur …

    C’est à cette aune qu’il faut apprécier l’offensive géorgienne du 8 Août 2008 sur Tchinkvali, capitale de l’Ossétie du Sud, et la guerre de soixante-douze heures qui s’en suivit. Ou encore la crise commerciale bilatérale Russie versus Ukraine qui éclata entre 2 et le 20 janvier 2009. Des événements majeurs aujourd’hui oubliés ou escamotés, qui ont au demeurant substantiellement modifié les relations Russie/Europe… suivant parfois une dialectique assez déconcertante. Ainsi après l’affaire d’Ossétie du Sud, l’Europe centrale et orientale - y compris Berlin, attentiste jusque-là - réclama à cor et à cris l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine à l’Otan. Mais après le dur avertissement gazier de l’hiver suivant, la question fut aussitôt renvoyée aux calendes grecques, les européens venant de découvrir à leurs dépends, les risques et périls de la dépendance énergétiques.


    Il est vrai que l’Union européenne, dogmatique autant qu’acéphale, n’a pris que tardivement conscience qu’il pouvait y avoir un prix à payer, et peut-être élevé, pour faire entrer l’Ukraine dans l’Otan, autrement dit pour provoquer la Russie sur ses propres frontières. Ou pour avoir, avec trop de hâte, joué une partition écrite à Washington par des hommes non fiables car servant une Administration lointaine, régulièrement désavouée dans ses entreprises par les événements et par la morale collective. Pourtant ce n’est peut-être pas tout à fait sans raison que l’expression de “nouvelle guerre froide” a fait son apparition en 2006. Une évolution non démentie à l’heure actuelle, cela quelque soit la table des négociations autour de laquelle se retrouveront l’Est et l’Ouest pour régler la question du dossier nucléaire iranien ou la révolution en passe d’avorter dans la République arabe syrienne.


    Le Grand Échiquier


    En dépit de tout cela, il ne faut pas oublier, pour comprendre du mieux possible, les troubles qui paralysent l’Ukraine en ce moment précis que l’ancien conseiller du Président Carter, Zbigniew Brzezinski et mentor “behind the curtain” du président Obama, soulignait dans « Le Grand échiquier » [1997p.140] : « … Dés 1994, Washington accorde la priorité aux relations américano-ukrainiennes. Sa détermination à soutenir l’indépendance du pays est généralement perçue à Moscou – y compris par les “modernisateurs“ – comme une intrusion dirigée contre les intérêts vitaux de la Russie ». Onze ans plus tard, le même homme, mettant en évidence la rigoureuse continuité de la pensée géostratégique animant les cercles dirigeants américains, insistait sur la nécessité pour les États-Unis « de saisir l’occasion du “moment unipolaire” né de l’effondrement de l’Union soviétique » pour consolider les positions des États-Unis en Mer noire3 [Washington Post 30 mars 2008]… No comment !


    Au demeurant, il est certain que le temps n’est plus où les deux Blocs se menaçaient mutuellement de vitrification. La Russie, dont le classement économique [Pib] vient au huitième rang derrière Brésil [6e rang, la France étant au 5e], ne menace plus vraiment le camp atlantique de représailles meurtrières… encore que le recours à l’usage de l’arme atomique ait été plusieurs fois évoqué ces dernières années mais en réponse, par exemple, aux propos déplacés du sénateur John MacCain fin décembre 2011. Propos selon lesquels « le Printemps arabe s’approche irrésistiblement de la Russie » [almanar.com.lb30déc11]4. Plus récemment, le 7 juin 2012, ce sont deux missiles balistiques à têtes multiples – vraisemblablement un Boulava tiré depuis un sous-marin d’attaque en Méditerranée et un Topol lancé depuis un silo de la Mer Caspienne - qui ont traversé le ciel du Proche-Orient de l’Arménie à Israël. Un coup de semonce qui aura refroidi les ardeurs de Washington… si l’on en croit les dernières évolutions.


    D’une crise ukrainienne à l’autre


    Pour nous résumer, la crise ukrainienne avec la Russie, qui hier encore prenait la forme d’une crise “gazière” - alors qu’il ne s’agissait de prime abord que d’aligner les prix des fournitures à l’Ukraine sur les tarifs pratiqués avec l’UE et par conséquent de mettre fin à un système préférentiel n’ayant plus lieu d’être - n’est dans la durée ni un épiphénomène ni un simple accident. À telle enseigne que Berlin, d’abord réservée quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan – un point de vue explicitement partagé avec Paris au sommet de l’Otan le 4 avril 2008 à Bucarest - change son fusil d’épaule après la décision d’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, et exige une accélération de la procédure d’intégration. Changement d’attitude qui signale des divergences notables au sein de l’Union, en particulier dans l’analyse des situations et dans la défense des intérêts collectifs européens… surtout lorsqu’ils entrent en conflit avec des intérêts nationaux immédiats. Paradoxalement, M. Sarkozy qui assurait alors la présidence tournante de l’Union, ne fut nullement – comme l’on aurait pu s’y attendre en raison de ses amitiés néoconservatrices – celui qui se montra le plus intransigeant au cours de la crise d’août 2008.


    Cependant il est indéniable que l’élection en 2007 de M. Sarkozy, atlantiste convaincu, refermait la parenthèse souverainiste ouverte avec l’avènement de la Ve République. Clôture scellée par le retour de la France dans le giron du commandement intégré de l’Otan au sommet de Baden-Baden au mois d’avril 2009. Or il est à rappeler que l’une des missions officieuses assignée à l’Union - notamment par le truchement de l’Otan - est d’isoler la Russie dans ses frontières et de neutraliser son influence dans le Caucase et en Asie centrale. Une stratégie qui a atteint hier ses limites en Géorgie, mais qui aujourd’hui réapparaît en Ukraine et dans toute sa clarté.

     

    Maintenant jusqu’où ira la crise ? Une voyante égyptienne de grande renommée, Joy Ayyad6, astrologue, numérologue et francophone, n’a-t-elle pas annoncé qu’en 2014 la Russie étendrait son territoire ? Quant à nous, nous resterons très réservé sur le pronostic. Attendons et nous verrons !

    Léon Camus 16 décembre 2013


    Notes :


    1 – À l’heure où les manifestants s’affrontent à Kiev aux forces de police, l’UE négocie avec les É-U un « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». En un mot l’établissement ou plutôt l’institutionnalisation d’une zone de libre échange qui existe déjà dans les faits… mais qui, si l’accord est adopté, permettra à l’Amérique du Nord (Alena) d’inonder le marché européen de produits frelatés à bas prix lesquels, par exemple, mettront à et en terre notre secteur agricole : poulets chlorés, bœufs poussés aux hormones, céréales génétiquement modifiées et tutti quanti.

    2 - Dans son « Grand échiquier », publié en 1997, Zbigniew Brzezinski avance que « la priorité géostratégique [des États-Unis] est de gérer l’émergence de nouvelles puissances mondiales de façon qu’elles ne mettent pas en péril la suprématie américaine ». Puissances émergentes concentrées sur le « continent eurasien » entre Lisbonne et Tokyo via Berlin, Moscou, Tachkent, Pékin, New Delhi. Là, au sein de quatre grandes aires géopolitiques, Europe de l’Ouest, Russie, Balkans asiatiques (Caucase et Ukraine), Asie (Chine, Japon, Inde), se joue la suprématie des États-Unis. Suivant ce schéma, « l’Europe deviendrait, à terme, l’un des piliers vitaux d’une grande structure de sécurité et de coopération, placée sous tutelle américaine et s’étendant à toute l’Eurasie... Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des États-Unis… l’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires ».

    3 - La guerre entre la Russie et la Géorgie en Ossétie du Sud, a mis en évidence la nouvelle importance stratégique de la mer Noire et à ce titre, des six États riverains, Turquie, Bulgarie, Roumanie, Ukraine, Russie, Géorgie et Moldavie, situés sur une ligne de démarcation séparant l’Europe orientale, la Méditerranée et le Caucase. Plusieurs conflits gelés affectent la région : Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabakh. Or la Mer noire est devenue, à l’instar de la Méditerranée, une mer américaine, un pont maritime entre la Mer Caspienne (et ses précieux gisements d’hydrocarbures) et la Mare vestrum [Méditerranée] sous contrôle de la VIe Flotte. D’où l’empressement de Washington à intégrer dans son dispositif géostratégique les corridors énergétiques que sont l’Ukraine et la Géorgie, c’est-à-dire dans l’Otan et accessoirement dans l’UE dont 21 membres sur 28 sont membres de l’Alliance atlantique (25 pays européens sur 28 membres de l’Alliance).

    4 – McCain aurait récidivé le 6 nov. 2013 dans un twitt adressé personnellement à Vladimir Poutine « Cher Vlad le “printemps arabe” est proche de vos frontières » [americanews.ru/fr].

    5 - En décembre 2011 le chef d’état-major russe le général Nicolaï Makarov évoquait le recours à l’armement nucléaire en cas de conflit sur les territoires de l’ex-Union soviétique. La Komsomolski Pravda précisait que cette éventualité pourrait intervenir en cas d’ingérence extérieure… en Ukraine ou en Asie centrale, ceci en cohérence avec la doctrine d’emploi de l’armement nucléaire en vigueur dans les armées de la Fédération. En novembre la Russie achevait l’installation de sa base militaire “102” en Arménie. Le mois suivant, au moment où le général Makarov faisait le déclaration susmentionnée, les forces russes étaient mises en alerte dans leurs bases d’Ossétie et d’Abkhazie alors que des navires de guerre patrouillaient en Mer, preuve s’il en est que ce secteur géographique est et reste considéré comme ultra “sensible”.

    6 – « En 2014, la carte mondiale changera et la Russie aura une plus grande influence que les États-Unis et la Chine. L’Arabie saoudite sera inondée dans un avenir proche… La Russie renforcera son influence. Plus que les États-Unis et la Chine. L’Égypte et la Russie créeront une union solide. Toutefois il y aura une deuxième révolution en Tunisie et un changement de pouvoir en Libye ». Ah mais ! Entretien accordé à La Voix de la Russie [ruvr.ru5déc13].

     

    http://french.irib.ir/analyses/chroniques/item/308001-russie-vs-occident-antagonisme-structurel-ou-fatalit%C3%A9-g%C3%A9opolitique-par-l%C3%A9on-camus?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

     

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    29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 02:45

     

    Alternatives

    Elle vit sans argent, et s’en porte très bien

    Isabelle Tissot (Durable)

    samedi 5 octobre 2013

     

     

    Heidemarie Schwermer, 69 ans, a tout de l’archétype de la grand-mère allemande. A un détail près. Il y a quinze ans, en mai 1996, elle a fait le choix de vivre sans argent. Impossible voire impensable, direz-vous ! Et pourtant, cette expérience, qui ne devait au départ durer qu’un an, s’est prolongée. A tel point que son initiatrice n’envisage plus de vivre autrement.



     

    Les prémisses de cette idée un peu folle remontent aux années 1990. Après un divorce douloureux, Heidemarie, ancienne institutrice, s’installe avec ses deux enfants à Dortmund dans le nord-ouest de l’Allemagne, où elle ouvre un cabinet de psychologue. Les chocs pétroliers ont frappé de plein fouet la région très industrielle de la Ruhr, précipitant de nombreuses personnes dans la pauvreté. Un constat qui choque Heidemarie, convaincue qu’il ne s’agit pas fondamentalement d’un manque de ressources, mais de leur mauvaise répartition. Quelle absurdité, se dit-elle, que certains ne sachent plus quoi faire de leur argent quand d’autres meurent de faim !


    Alors que d’aucuns se seraient contentés d’un apitoiement de circonstances, cette femme énergique refuse de se résigner à cette situation de fait, persuadée que les petits gestes de chacun comptent. Elle monte un projet appelé « Gib und Nimm », en français « Donne et prend », opérationnel en 1994 à Dortmund : tout simplement un système de troc, où les gens échangent biens, services et compétences, sans aucun recours à de l’argent.


    Le succès est au rendez-vous, mais pas comme elle l’espérait : ce ne sont pas les sans-abris qui se pressent aux portes des points de rencontre « Gib und Nimm », mais les chômeurs, les retraités ou encore les étudiants… Conséquence inattendue de l’aventure « Gib und Nimm », Heidemarie se rend bientôt compte qu’elle n’a pas besoin de beaucoup pour vivre, et certainement pas de tout ce qu’elle possède. Germe alors une idée folle, ne pas dépenser un seul sou pendant un an.


    Arrive le joli mois de mai 1996, sa décision est prise. Elle donne ses biens à des amis et des connaissances, ferme son compte bancaire, résilie ses assurances, et vend sa maison. Mais hors de question de vivre dans la rue ! Elle tire parti de son réseau de troqueurs passionnés qui lui confient la garde de leur maison en leur absence contre de menus services. Elle récupère les invendus des supermarchés bios de Dortmund et s’habille avec des vêtements qu’elle a troqué au marché aux puces. Elle se refuse même à aller chez le médecin. Quant à sa retraite mensuelle de 700 euros, elle la donne à des proches qui en ont besoin. De même pour les droits d’auteur de « Vivre sans argent », le livre traduit dans cinq langues qu’elle a tiré de son expérience : la coquette somme a été reversée en coupures de cinq marks à des passants chanceux. Ses effets personnels se résument au contenu d’une petite valise. Plus 200 euros en cas d’urgence.


    D’abord tenaillée par l’angoisse du réfrigérateur désespérément vide, elle finit par apprécier de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Au point d’adopter définitivement ce nouveau mode de vie, auquel elle ne renoncerait pour rien au monde. Heidemarie Schwermer partage son temps entre les services qu’elle rend pour assurer son quotidien, l’écriture de son troisième ouvrage, et de nombreuses conférences. « Living without the money », le documentaire tiré de son expérience n’a pas encore été diffusé en France, mais connaît déjà un franc succès dans le monde entier.


    On lui demande souvent si elle n’a pas subi de traumatisme dans son enfance qui permettrait d’expliquer ce dessein irraisonné. Aucun, répond cette native de Dantzig, à l’époque enclave allemande en terre polonaise, si ce n’est la fuite vers l’ouest devant l’avancée des soldats soviétiques à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Arrivée en Allemagne, la famille démunie fait l’objet de moqueries, une prise de conscience brutale pour la petite fille qu’elle était à l’époque, du pouvoir de l’argent sur le jugement des hommes.


    A ceux qui la traitent de folle, elle répond que « l’argent nous détourne de l’essentiel » et que l’abandonner lui a apporté « une qualité de vie, une richesse intérieure et la liberté ». Une démarche qu’elle souhaite pousser encore plus loin, en prônant désormais le partage totalement désintéressé, plutôt que le troc.


    Provocatrice ou prophète en avance sur son temps, le débat reste ouvert. Bien entourée et peut-être chanceuse au fond, Heidemarie Schwermer a prouvé qu’il était possible de vivre sans argent pendant quinze ans dans un pays où le troc, la récup et le système D font partie intégrante de la culture. Pas sûr qu’elle fasse des émules, et par ailleurs ce n’est pas tant son but que « de faire réfléchir les gens sur leur façon de vivre et leur relation aux autres. » Un pari réussi !

     


     

    Source : Durable

    Première mise en ligne sur Reporterre le 11 septembre 2013.

    Ecouter aussi : Pourquoi se débarrasser de l’argent ?

     

    http://www.reporterre.net/spip.php?article4659

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    29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 02:34

    121346-400x2721Les multinationales l’ont presque fait. Le TPP (Trans-Pacific Partnership, aussi connu sous le nom de traité multilatéral de libre-échange) est en passe d’être signé. Un traité tenu secret jusqu’à ce que Wikileaks rende le texte public. Les réactions n’ont pas tardé à fuser : « le texte du TPP que nous avons pu découvrir aujourd’hui révèle une terrible mais non surprenante vérité : voilà un accord négocié dans un secret total, notamment avec les entreprises mais sans le public, et qui apparaît comme la liste des vœux anti-utilisateurs émise par l’industrie », résume l’Electronic Frontier Foundation.


    S’il devait effectivement s’appliquer, le traité étendrait au monde entier quelques-uns des pires aspects de la loi étasunienne en matière de copyright : octroi d’un plus grand nombre de brevets, création d’une propriété intellectuelle sur les données, extension des termes de protection pour les brevets et le copyright, accroissement des privilèges des ayants-droits,  création d’un tribunal spécial qui instruira les violations de brevets avec à la clé augmentation des peines pour infraction à la propriété intellectuelle.


    Les nations impliquées pour le moment dans les négociations sur le TPP sont au nombre de douze : les États-Unis et le Japon (qui sont respectivement la première et la troisième économies mondiales) auxquels il convient d’ajouter le Mexique, le Canada, l’Australie, la Malaisie, le Chili, le Vietnam, le Pérou, la Nouvelle-Zélande, le sultanat de Bruneï et Singapour.


    Le texte du traité révèle que les pays en question sont prêts à sacrifier les droits de leurs citoyens afin de parvenir à un nouvel accord commercial avec les États-Unis. L’Europe n’est pas en reste et rien ne dit à l’heure actuelle qu’elle ne leur emboîtera pas le pas. D’ailleurs, le projet de « Grand Marché Transatlantique » EU-Canada-UE prévoit lui aussi un nouveau bond dans l’intégration supranationale néolibérale.


    La Chine, la Russie, l’Inde et l’Iran ont naturellement été tenus à l’écart des négociations. Alors que, parmi les Nations en lice, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Chili sont en train d’examiner les intérêts qu’ils auraient à signer un tel traité, la publication des documents par Wikileaks y a tout aussi naturellement fait l’effet d’une bombe.


    Matthew Rimer, expert en propriété intellectuelle, explique à quel point le projet de traité fait peu de cas des droits et des intérêts des consommateurs : « on pourrait voir le TPP comme une liste de cadeaux qu’auraient faite les grandes entreprises pour Noël, et ce qui concerne le copyright s’inscrit parfaitement dans ce cadre. Hollywood, l’industrie de la musique, les grandes entreprises informatiques comme Microsoft, le secteur pharmaceutique seront ravis ».


    Selon des rumeurs publiées dans certains journaux en Australie, le TPP a été très fortement soutenu par Obama. Ce dernier aurait également tenu à le garder sous silence. Plus de six cents consultants d’affaires, appartenant tous à des lobbies économiques ou commerciaux, auraient contribué à la rédaction du texte. Pour les opposants au traité, « les États-Unis apparaissent comme l’un des pays les plus liberticides. Même les libertés des consommateurs y sont aujourd’hui menacées ».


    Selon Julien Assange, rédacteur en chef de Wikileaks, « si ce traité est institué, le régime de propriété intellectuelle du TPP piétinera les droits individuels et la liberté d’expression et foulera aux pieds le patrimoine intellectuel et créatif. Si vous lisez, écrivez, publiez, écoutez, dansez, chantez ou inventez, si vous cultivez ou consommez des aliments, si vous êtes malades ou si un jour vous tombez malade, le TPP vous a dans sa ligne de mire ».


    Capitaine Martin

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    29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 01:52

     

    La grande majorité des Russes regrette l’URSS

    26 12 2013

    jeudi 26 décembre 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 décembre 2013).

     

    Note de do : il y a trois ans environ, j’ai eu l’occasion de passer une soirée avec un Biellorusse. Il affirmait que 70% des Russes regrettaient le "communisme" !

     


     

    Plus de 20 ans après la chute du bloc de l’Est, nous sommes toujours abreuvés en permanence de la même propagande anti-communiste. Nous serinant le bonheur retrouvé de ces peuples de la fin de l’URSS. Oubliant au passage de rappeler que la dissolution de l’URSS s’était faite en méprisant le vote de ces mêmes citoyens qui, à 76%, s’étaient prononcés pour conserver l’URSS en 1991 (avec le même mépris antidémocratiques par lequel a été construit l’UE en bafouant les référendums Danois, Irlandais, Néerlandais ou Français par exemple).


    Mais pourquoi tant d’efforts ? c’est qu’un spectre hante toujours l’Europe, en particulier dans les pays d’ex-URSS, celui du communisme. À tel point que la majorité des citoyens des ex-républiques soviétiques regrette l’URSS, eux qui peuvent tirer en connaissance de cause le bilan catastrophique du retour du capitalisme.


    Ce que confirme un récent sondage, faisant suite à de nombreux autres réalisés ces dernières années, démontrant avec constance que les sentiments des travailleurs au sujet de la suite de la chute de l’URSS sont à l’exact opposés de la célébration qui en est faites par l’oligarchie capitaliste et sa médiacratie aux ordres.

    Après deux décades suivant la destruction de l’URSS, la majorité des citoyens des ex-républiques de l’ancienne URSS considèrent que ce changement politique fut mauvais pour leur pays.


    Une enquête réalisée par Gallup dans 11 républiques post-soviétiques a posé à 1000 citoyens la question de savoir s’ils considèrent que la désintégration de l’URSS survenue il y a 22 ans a été un tort ou un bien pour la population des nouveaux pays indépendants après cette destruction.

     

    Environ 51% des personnes interrogées, surtout en Arménie, Russie et Ukraine considèrent que la désintégration du bloc communiste n’a pas été un bien, déchaînant violences et conflits ethniques dans l’espace post-soviétique, tandis que 24 % sont d’un avis contraire. En Russie, 55% pensent que ce changement géopolitique a fait du tort à leur pays et seuls 19 % pensent le contraire.

     

    Les personnes de plus de 30 ans sont plus enclines à regretter le passé soviétique… tandis que les jeunes sans souvenir du passé soviétique perçoivent leur situation actuelle avec plus d’optimisme.

     

    ( …)

     

    Le résultat de l’enquête suggère que « la liberté qu’ils avaient pensé obtenir après la chute de l’URSS ne s’est pas réalisée »… dans ce contexte il est tout à fait remarquable que dans le cas du Tadjikistan, 61 % craignent d’affirmer une opinion politique.

    Source : Corazones ’rojos’ : La mayoría de los ciudadanos exsoviéticos añora la URSS

     

    Coeurs « rouges » » : la majorité des citoyens ex-soviétiques regrette l’URSS

    http://www.initiative-communiste.fr…

    22 décembre 2013

     

     

     

     

    .

     

     

    Russie d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Avec, ou sans nous ? R-sistons vidéo 19
    25:54

     

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    26 vérités sur le groupe État islamique EI qu’Obama veut vous cacher


     

     

      http://molex.unblog.fr/2010/10/17/

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