L'UPR lance une grande pétition internationale multilingue pour l'attribution du prix Nobel de la Paix 2014 à Julian ASSANGE et Edward SNOWDEN
Publié le 4 juillet 2013 dans
Monde
L’UPR lance une grande pétition internationale multilingue pour l’attribution du prix Nobel de la paix 2014 à Julian ASSANGE et Edward SNOWDEN
http://www.upr.fr/actualite/monde/petition-internationale-pour-lattribution-du-prix-nobel-de-la-paix-a-julian-assange-et-edward-snowden
L’Union Populaire Républicaine lance le jeudi 4 juillet 2013 une grande pétition internationale, en français, anglais et espagnol dans un premier temps, pour demander que le Comité Nobel norvégien attribue le prix Nobel de la paix 2014 conjointement à MM. Julian Assange et Edward Snowden.
Ces deux personnalités, connues et approuvées par des millions de personnes à travers le monde, se sont distinguées de façon éminente et pacifique par leurs actions en faveur du respect des droits de l’homme, de la liberté de l’information et du secret des correspondances au niveau planétaire.
Leurs actions sont pleinement conformes à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par la résolution 217 (III) A de l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 et notamment par les États-Unis d’Amérique. Elles visent en particulier à faire respecter l’article 12 de cette Déclaration universelle qui dispose que « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance ».
L’action de MM. Julian Assange et Edward Snowden est capitale pour l’avenir de l’humanité puisqu’elle vise à empêcher l’avènement d’un univers effrayant de surveillance généralisée de tous les êtres humains comparable à celui décrit par George Orwell dans son roman d’anticipation 1984.
Le Comité Nobel norvégien a eu pour jurisprudence constante d’attribuer le prix Nobel de la paix à des personnalités qui avaient œuvré de façon semblable en faveur des droits de l’homme. Il a, en outre, souvent distingué des personnalités qui n’avaient pas hésité à mettre leur sécurité et leur liberté personnelles en jeu pour cette noble cause, en comptant que l’attribution du prix Nobel de la paix leur apporterait une immunité de fait.
Andreï Sakharov, Lech Wałęsa, Desmond Tutu, Aung Saung Suu Kyi, le Dalaï Lama, Liu Xiaobo ont, par ce moyen, été protégés de la vindicte d’autorités gouvernementales.
En attribuant le prix Nobel de la paix 2014 à Julian Assange et à Edward Snowden, le Comité Nobel norvégien n’agirait pas seulement comme le lui commandent les idéaux élevés du Prix qu’il délivre ; il ferait opportunément la preuve de son impartialité vis-à-vis des autorités de Washington.
FIN DU COMMUNIQUÉ DE PRESSE
MODE D’EMPLOI ET CONSEILS
Nous appelons tous les adhérents et sympathisants de l’UPR à signer et à faire signer tout autour d’eux la présente pétition, dont le texte est reporté ci-infra.
Il n’est bien entendu pas du tout nécessaire de partager tout ou partie des analyses de l’UPR pour signer ce texte, qui s’adresse à l’humanité toute entière et qui vise un but qui va bien au-delà de la situation politique, économique et sociale de la France.
Cette pétition est pour l’instant disponible en français, anglais et espagnol. Nous souhaitons pouvoir la diffuser dans le plus grand nombre possible de langues du monde et nous accueillerons donc avec gratitude toute proposition de traduction dans une autre langue (allemand, russe, portugais, italien, chinois, arabe, japonais, polonais, grec, turc, suédois, hindi, vietnamien, swahili, espéranto, etc.).
Les propositions de traduction doivent nous être transmises à http://www.upr.fr/nous-contacter
Le site hébergeant la pétition nous a informé que les versions dans les différentes langues feront l’objet d’un cumul mondial du nombre de signatures.
Nous insistons sur la nécessité de donner à cette pétition le plus grand retentissement planétaire car l’enjeu est fondamental pour les libertés publiques du XXIe siècle. Nous demandons donc instamment à tous nos lecteurs de diffuser cette pétition à tous les réseaux sociaux, en France mais aussi dans le monde, afin d’obtenir un afflux massif de signatures venues de toute la planète.
Comme l’a récemment dit Glenn Greenland, le journaliste du Guardian qui a diffusé les révélations d’Edward Snowden, « le courage est contagieux ». Nous ne devons pas laisser s’installer l’univers effroyable de George Orwell.
PÉTITION EN LANGUE FRANÇAISE
AUX MEMBRES DU COMITÉ NOBEL NORVÉGIEN : POUR L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX 2014 À J. ASSANGE ET À E. SNOWDEN
Nous, soussignés, agissant en tant que membres de l’humanité tout entière,
Considérant que la reconnaissance de la dignité, inhérente à tous les membres de la famille humaine, et de leurs droits égaux et inaliénables, constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
Considérant que la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), adoptée par la résolution 217 (III) A de l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948, a solennellement proclamé que « l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, constitue la plus haute aspiration de l’homme »,
Considérant que, selon l’article 12 de cette Déclaration universelle, « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance »,
Considérant que, selon le Préambule de cette Déclaration universelle, « il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression »,
Considérant que M. Julian Assange, informaticien et cybermilitant de nationalité australienne, fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks, agissant conformément aux principes fondamentaux posés par la Déclaration universelle des droits de l’homme, a constamment œuvré pour permettre à tous les citoyens du globe d’avoir librement accès à une information qui ne soit pas uniquement placée sous le contrôle des États ou manipulée par les puissances d’argent,
Considérant qu’en reconnaissance de son action en faveur de la liberté d’accès à l’information et de la lutte contre la censure, M. Julian Assange a reçu plusieurs prix de renommée internationale, notamment :
• le « Media Award 2009 » d’Amnesty International (prix Nobel de la paix 1977),
• l’Index on Censorship Award 2008 du journal The Economist,
• la médaille d’or de la Sydney Peace Foundation pour la « défense du droit des individus à la connaissance »,
Considérant que M. Edward Snowden, informaticien de nationalité américaine, ancien employé des services de renseignement des États-Unis d’Amérique, agissant conformément à l’éthique et aux principes fondamentaux posés par la Déclaration universelle des droits de l’homme, a dévoilé à l’opinion publique mondiale :
• l’existence d’un système généralisé de captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis,
• l’existence d’un système d’écoute planétaire des communications privées sur Internet conduit secrètement par le gouvernement américain sous le nom de programme de surveillance PRISM,
• et l’existence d’un système comparable conduit secrètement par le gouvernement du Royaume-Uni sous le nom de TEMPORA,
Considérant que ces informations sont jugées parfaitement crédibles par toute la communauté mondiale des informaticiens et des services de renseignements,
Considérant que le gouvernement des États-Unis d’Amérique n’a aucunement démenti ces informations rendues mondialement publiques par M. Snowden, mais qu’il en a au contraire confirmé implicitement l’authenticité en décidant de poursuivre son ressortissant sous les chefs d’accusation d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux,
Considérant que ces informations ont été jugées d’une gravité telle que le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, notamment, a demandé officiellement, par la voie de son ministère de la Justice, aux autorités américaines et britanniques des explications sur les tenants et aboutissants des systèmes d’interception PRISM et TEMPORA,
Considérant que ces systèmes d’écoute et d’interception, secrets, universels et systématiques, violent au niveau planétaire le principe essentiel du secret des correspondances, violent en conséquence l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) précité,
Considérant qu’en alertant l’opinion publique mondiale sur ces systèmes qui laissent craindre l’avènement d’un univers effrayant de surveillance généralisée de tous les êtres humains comparable à celui décrit par George Orwell dans son roman d’anticipation 1984, M. Edward Snowden doit être remercié comme étant un bienfaiteur de l’humanité,
Considérant que le Comité Nobel de la Paix a eu pour jurisprudence constante d’attribuer le prix Nobel de la paix à des personnalités mondiales qui avaient en particulier œuvré de façon pacifique en faveur du respect des droits de l’homme,
Considérant que le Comité Nobel de la Paix a notamment attribué le Prix Nobel de la Paix :
• à Andreï Sakharov en 1975 « pour sa campagne en faveur des droits de l’homme », en dépit des protestations des autorités de son propre pays,
• à Amnesty International en 1977 « pour son combat en faveur des droits de l’homme et du respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme »,
• à Barack Obama en 2009 « pour ses efforts extraordinaires afin de renforcer la coopération entre les peuples »,
• à Liu Xiaobo en 2010 « pour sa lutte de longue durée et sans violence, en faveur des droits de l’homme », en dépit des protestations des autorités de son propre pays.
Considérant que le Comité Nobel de la Paix a souvent eu le souci, complémentaire du précédent, d’attribuer le prix Nobel de la paix à des militants des droits de l’homme dont la sécurité et la liberté personnelles étaient en jeu, en tablant sur le fait que l’attribution du Prix Nobel leur apporterait une immunité de fait,
Considérant que MM. Julian Assange et Edward Snowden ont œuvré de façon éminente et pacifique en faveur du respect des droits de l’homme, de la liberté de l’information et de la liberté du secret des correspondances au niveau planétaire, et que cette action les rend irréfutablement pleinement éligibles à l’attribution du prix Nobel de la paix,
Considérant que la sécurité et la liberté personnelles de MM. Julian Assange et Edward Snowden sont actuellement immédiatement et gravement menacées par les autorités américaines et que l’attribution du prix Nobel de la paix serait un moyen de les protéger, tout comme l’attribution du prix Nobel de la paix a protégé en leur temps Andreï Sakharov, Lech Wałęsa, Desmond Tutu, Aung Saung Suu Kyi, le Dalaï Lama, Liu Xiaobo, etc., de la vindicte d’autres autorités gouvernementales,
demandons officiellement et solennellement à :
• M. Thorbjørn Jagland, Président du Comité Nobel norvégien
• Mme Kaci Kullmann Five, vice-Présidente du Comité Nobel norvégien
• Mme Inger-Marie Ytterhorn, membre du Comité Nobel norvégien
• Mme Berit Reiss-Andersen, membre du Comité Nobel norvégien
• M. Gunnar Stålsett, membre du Comité Nobel norvégien
ainsi qu’à M. Geir Lundestadt, secrétaire du Comité Nobel norvégien
d’attribuer le prix Nobel de la paix 2014 conjointement à MM. Julian Assange et Edward Snowden « pour leur combat pacifique en faveur du droit imprescriptible des êtres humains à la liberté de l’information et au secret absolu de leurs correspondances, en vertu du préambule et de l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée solennellement par l’Organisation des Nations unies. »
Pour signer cette pétition en français : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/aux-membres-du-comit%C3%A9-nobel-norv%C3%A9gien-pour-l-attribution-du-prix-nobel-de-la-paix-%C3%A0-j-assange-et-%C3%A0-e-snowden
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Tweet relayé :
Alors que la France et les pays asservis de l'UE le refusent, le Nicaragua et le Venezuela accordent l'asile politique à Snowden
http://www.upr.fr/actualite/monde/alors-que-la-france-et-les-pays-asservis-de-lue-le-refusent-le-nicaragua-et-le-venezuela-accordent-lasile-politique-a-snowden
Publié le 6 juillet 2013 dans
Monde Alors que la France et les pays asservis de l’UE le refusent, le Nicaragua et le Venezuela accordent l’asile politique à Snowden Edward Snowden, ce jeune informaticien à l’origine de révélations fracassantes sur les programmes secrets de surveillance des communications mondiales opérés par la NSA américaine, était plongé dans une situation des plus sombres jusqu’à ce vendredi 5 juillet.
En effet, le gouvernement de Washington ne se contente pas de l’accuser de « traîtrise », de l’avoir déchu de la nationalité américaine sans autre forme de procès, et de l’avoir inculpé sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernement. Les autorités américaines le poursuivent également d’une vindicte particulière, en exerçant des pressions diplomatiques intenses sur tous les pays du monde pour obtenir son extradition.
Ainsi tous les États membres de l’UE qui avaient été sollicités par Edward Snowden pour y obtenir l’asile l’ont refusé : la France, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas et l’Espagne.
Outre qu’ils sont ignominieux du point de vue de la morale, de l’histoire et des valeurs dont se réclament les pays d’Europe, ces refus en cascade fournissent une nouvelle illustration saisissante de mes analyses, à savoir que la prétendue « construction européenne » n’est en fait qu’une gigantesque opération de domestication néo-coloniale du continent européen par les États-Unis d’Amérique et leurs affidés. Dressés comme des chiens de Pavlov, les dirigeants européens ont tous obéi à leur maître américain au premier coup de sifflet.
4 juillet 2013 à Berlin : des manifestants réclament que l’Allemagne accorde l’asile à Edward Snowden. Sur le panneau au premier plan, on peut lire : « Wer für unsere Freiheit kämpft verdient unser Asyl », soit en français : « Celui qui se bat pour notre liberté mérite notre asile ». Comme les mêmes demandes formulées en France et dans d’autres pays de l’UE, celles-ci resteront lettre morte : le gouvernement de Mme Merkel a refusé l’asile, comme tous les autres pays de l’UE sollicités.
On notera au passage que, dans tous les pays européens placés sous tutelle étatsunienne par le truchement de la prétendue « Union européenne », les responsables des grands partis dits « de gouvernement » et dits « d’opposition » (qu’ils soient de « gauche » ou de « droite ») n’ont pas bronché. Aucun n’a condamné son gouvernement respectif dans les termes appropriés au sujet de cette affaire, alors qu’elle leur offrait une occasion formidable de le faire.
Ainsi en France : non seulement le PS, bien sûr, mais aussi l’UMP et le MODEM, ont été d’une discrétion de violette lorsque la France a décidé de refuser l’asile à Edward Snowden ; ils sont restés muets comme des carpes devant le scandale diplomatique du blocage de l’avion du président bolivien.
Ce n’est certes pas une surprise, mais c’est une confirmation. Irréfutable. Nous avons tous pu voir à l’œil nu que, si Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, François Fillon ou François Bayrou étaient à la place de François Hollande à l’Élysée, la France se serait couchée de la même façon devant les oukases de Washington : tous ces messieurs auraient refusé l’asile à Edward Snowden (François Fillon l’a confirmé explicitement) et auraient refusé le survol du territoire à l’avion du président bolivien, à la demande de la CIA (dont les informations étaient d’ailleurs fausses).
Il faut par ailleurs noter que les pressions américaines sont tellement intenses dans les coulisses que d’autres pays du monde ont refusé l’asile sollicité par Snowden :
- la Chine a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas l’accorder,
- la Russie se contente de ne pas livrer le jeune informaticien à Washington, mais elle le bloque depuis 13 jours dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo,
- le Brésil, la Norvège et l’Inde ont dit Non à la demande d’asile.
- Et en Islande, le parlement de Reykjavik a rejeté une proposition, faite par 6 députés, d’accorder au fugitif la nationalité islandaise, ce qui a renvoyé aux calendes l’éventualité de l’octroi de l’asile.
Du coup, et jusqu’à ce vendredi 5 juillet, la situation du jeune “lanceur d’alertes” se présentait sous le jour le plus inquiétant.
Or cette situation personnelle de l’informaticien américain Edward Snowden vient soudain de connaître une éclaircie. Car deux chefs d’État latino-américains ont eu, eux, la dignité, le sens moral, et le courage de dire Oui.
DANIEL ORTEGA, PRÉSIDENT DU NICARAGUA, ANNONCE QU’IL DONNERA L’ASILE « AVEC GRAND PLAISIR » À SNOWDEN
Le vendredi 5 juillet 2013, le président du Nicaragua, Daniel Ortega (en photo ci-dessus), a annoncé :
- qu’il avait reçu une demande d’asile d’Edward Snowden : « Nous avons reçu une lettre envoyée par Snowden à l’ambassade du Nicaragua de Moscou dans laquelle il sollicite l’asile au Nicaragua.»
- et qu’il était disposé à le lui accorder : « Nous, nous sommes ouverts et respectueux du droit d’asile et il est clair que si les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec grand plaisir et lui donnerons l’asile ici au Nicaragua. »
Ces déclarations ont été faites pendant la commémoration du 34e anniversaire de la révolution au Nicaragua devant des centaines de partisans sandinistes.
Elles doivent être d’autant plus soulignées que le président Ortega est le premier chef d’État au monde à avoir répondu positivement à la demande de Snowden.
Pour bien prendre la mesure de la décision de Daniel Ortega, il faut avoir à l’esprit que le Nicaragua est un tout petit pays. Je crois utile, à ce propos, de présenter à mes lecteurs quelques éléments de comparaison avec la France.
Comparaison Nicaragua – France
Le Nicaragua, qui vient de décider d’accorder l’asile à Edward Snowden :
- a une superficie équivalente à 1/5e de celle de la France, grand comme 3 fois la région Rhône-Alpes,
- ne compte que 5,8 millions d’habitants, soit 9 % de la population française, un peu moins que la population de la région Rhône-Alpes.
- a un PIB nominal de l’ordre de 7 milliards de dollars ( source : FMI, en 2011), alors que le PIB de la France est de l’ordre de 2808 milliards de dollars (même source : FMI, en 2011).
Ce qui signifie que l’économie du Nicaragua représente… 0,2% de l’économie française (et 0,78% si on procède à la comparaison en “parité de pouvoir d’achat”.
- a des dépenses militaires estimées à 44,1 MUSD en 2010, alors qu’elles étaient la même année de… 61 285 MUSD pour la France.
Ce qui signifie que les dépenses militaires du Nicaragua sont de l’ordre de… 0,072% des dépenses militaires de la France.
Ces comparaisons entre la puissance et la richesse respective de la France et du Nicaragua sont affreuses quand on les rapproche de l’attitude respective des dirigeants respectifs vis-à-vis du gouvernement de Washington.
Elles me rendent encore plus odieuse la décision de larbin prise par François Hollande et son gouvernement de refuser l’asile à Edward Snowden.
La décision du président Ortega d’accorder « avec grand plaisir l’asile, ici, au Nicaragua » à Edward Snowden a en effet l’immense mérite de démasquer ce qui se cache derrière les réactions cauteleuses de certains esprits finauds, en France ou en Europe. Je pense à tous ceux qui estiment que ce n’est certes pas très joli de se plier aux oukases de Washington, mais qu’il faudrait bien être « réalistes » et admettre que la France, ou que l’Allemagne, ou que l’Italie, ou que l’UE dans son ensemble, seraient trop petites et trop faibles pour pouvoir tenir tête aux États-Unis…
Ce que vient de montrer la décision du Président du Nicaragua, c’est que le prétendu « réalisme » est l’éternel argument des collabos de tous les temps, des lâches et des serviles. Comme le dit le dicton : « Quand on veut, on peut. »
Et ce que montre toute l’histoire du monde, c’est que le seul vrai « réalisme » - celui qui finit toujours par triompher malgré les difficultés - c’est celui qui consiste à agir en fonction de ce que nous dicte la petite voix intérieure que nous avons tous en nous, celle qui nous indique sans coup férir ce qui est bien, honnête et juste.

Une affiche de propagande sandiniste au Nicaragua, avec le portrait de Daniel Ortega. Perçu en Europe comme une sorte de mouvement révolutionnaire sulfureux, le régime sandiniste apparaît sur place sous un jour bien différent, empreint d’idéaux évangéliques. Il se veut socialiste et chrétien, comme le proclame le slogan visible ici : « cumplirle al pueblo es cumprirle a dios » = « Répondre aux besoins du peuple, c’est satisfaire Dieu ».
Bien qu’émouvant comme une parabole évangélique, ce slogan sandiniste n’a jamais été du goût des dirigeants américains. C’est ce que montre la couverture du magazine américain Time du 31 mars 1986 ci-dessous. Son titre : « The Man Who Makes Reagan See Red Nicaragua’s President Daniel Ortega » signifie : « L’Homme qui fait voir rouge à Reagan : le Président du Nicaragua Daniel Ortega »
NICOLAS MADURO, PRÉSIDENT DU VENEZUELA, ANNONCE À SON TOUR QU’IL ACCORDE L’ASILE À SNOWDEN
Le vendredi 5 juillet 2013, quelques instants après son homologue du Nicaragua, le président vénézuélien Nicolas Maduro (en photo ci-dessus), a annoncé à son tour qu’il offrait l’asile humanitaire à l’informaticien américain.
Le successeur d’Hugo Chavez au pouvoir à Caracas a saisi l’occasion – ô combien symbolique ! – de la célébration de l’indépendance du Venezuela pour faire cette déclaration publique, aussi impressionnante que digne et poignante :
« En tant que chef de l’État et du gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, j’ai décidé d’offrir l’asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l’empire le plus puissant du monde qui s’est déchaînée sur lui. »
Quelle phrase terrible et belle, et si profondément juste : protéger le jeune Snowden de la persécution de l’empire le plus puissant du monde qui s’est déchaînée sur lui….. Protéger David contre Goliath en somme.
Que dire en lisant cela ?
Rien. Rien sinon que cette déclaration poignante, que l’on croirait sortie tout droit, dans son esprit, des grands moments de l’histoire de France, n’a pas été, hélas, prononcée par le Président de la République française.
En lisant cette déclaration du président Maduro, au plus profond de moi, j’ai honte de mon propre pays. Et je suis encore plus révolté par la situation de servitude à laquelle nous ont collectivement conduits les responsables politiques européistes de tous bords.
CONCLUSION : MOBILISONS-NOUS POUR QUE SNOWDEN ET ASSANGE FASSENT DES ÉMULES DANS LE MONDE ENTIER
Si les autorités américaines poursuivent Edward Snowden d’une vindicte particulière, s’ils intimident la planète entière pour qu’on leur « livre » cet homme jeune, c’est probablement parce qu’ils ont peur, avant toute autre chose, que son geste fasse des émules parmi toute une génération de nouveaux Edward Snowden en puissance.
C’est la raison pour laquelle il est si important, au-delà du cas personnel de l’intéressé bien sûr, que des pays se dressent contre la tyrannie et osent affronter les foudres de Washington. On doit noter, d’ailleurs, qu’au Nicaragua comme au Venezuela, c’est dans les deux cas à l’occasion d’une fête nationale que les deux chefs d’État ont annoncé leur décision en faveur d’Edward Snowden. Tant il est vrai que c’est uniquement l’amour de la patrie et la solidarité nationale qui permettent à un peuple et à ses dirigeants de braver avec courage les empires les plus menaçants.
Il faut que Snowden et Assange aient la liberté et la vie sauves, pour que leur exemple puisse être suivi par d’autres citoyens courageux, pas seulement aux États-Unis d’ailleurs mais aussi dans le monde entier.
C’est aussi à cette fin que nous avons lancé, le 4 juillet, une grande pétition pour demander au Comité Nobel de Norvège l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Edward Snowden et à Julian Assange. 24 heures après son lancement, notre pétition a déjà recueilli plus de 1600 signatures, ce qui constitue un excellent démarrage. Car il faut qu’ils soient protégés de façon plus sûre et définitive que par un simple asile politique, lequel pourrait toujours leur être retiré en cas de changement de régime. Seul le Prix Nobel de la Paix leur assurera une immunité de facto et leur rendra une liberté de mouvement mondiale.
Je prie donc chacun de mes lecteurs de bien vouloir signer cette pétition, si cela n’est pas déjà fait, et de la faire connaître au maximum à tous ses amis, collègues et connaissances, y compris à des amis ou collègues américains ou latino-américains en leur transmettant les versions en anglais et en espagnol.
L’enjeu n’est pas seulement très important. Il est fondamental.
François ASSELINEAU
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