Nicolas Sarkozy aime-t-il la France ?
Après les portraits de François Hollande et Bayrou, nous plaçons ici un troisième extrait du livre d’Adrien Abauzit, « Né en 1984 ».
Quelques phrases écrites par Henri Guaino lors de la campagne de 2007, prononcée par le candidat UMP ont suffi à faire trembler l’Internationale des ringards.
Notre Internationale vit dans les déclarations de patriotisme (pourtant non sincères), le retour évident de la Bête immonde, ou, du moins le retour d’un nationalisme chauvin dont les dérives ne sont plus à démontrer.
Que nos ringards se rassurent. Il n’est même pas patriote. On peut même sérieusement douter qu’il ait jamais ressenti à l’égard de son pays autre chose que du mépris. Il ne cesse de tout mettre en œuvre pour éradiquer l’identité nationale que la France s’est forgée le long des siècles. Un nom de ministère ne change rien à cette donnée.
Si le président de la République aime la France alors pourquoi remet-il en cause la souveraineté de son pays, que les trois capétiens ont eu tant de mal à conquérir, en faisant ratifier par des parlementaires félons un traité dont le peuple a montré qu’il ne voulait pas, le 29 mai 2005 ?
Pourquoi fait-il prévaloir les intérêts de l’Allemagne sur ceux de la France dans les négociations du traité de Lisbonne ?
Pourquoi se débarrasse-t-il de l’indépendance nationale, si chèrement acquise par Philippe Auguste à Bouvines, en se jetant dans les bras de l’OTAN ?
Pourquoi se lance-t-il dans une guerre contre le peuple libyen alors que les intérêts de la France ne sont pas engagés ?
Pourquoi attaque-t-il la laïcité si ancrée dans notre république ?
Pourquoi déclare-t-il se sentir étranger en son pays ?
Pourquoi dire de la France qu’elle a été orgueilleuse en 2003 alors qu’elle ne demandait que le respect du droit international ? L’attitude de ceux qui le piétinent étaient-elle plus humble ?
Pourquoi transforme-t-il le pays des Arts et des Lettres en feuilleton permanent ?
Pourquoi vouloir effacer la mémoire nationale en enlevant Louis XIV, Napoléon et tant d’autres des programmes d’histoire ?
Le problème de Nicolas Sarkozy est qu’il ne connait rien, ou alors pas grand-chose, de l’histoire de France (et il s’en flatte). Si la France a survécu à tant d’épreuves au cours des siècles, c’est parce que ceux qui étaient à sa tête, malgré toutes leurs divergences, possédaient un sentiment de continuité. Ils continuaient la tâche de leur prédécesseur et avaient la volonté de léguer le meilleur héritage possible à leur successeur.
Mais Nicolas Sarkozy n’est pas devenu président pour succéder à ses pairs, pour continuer l’œuvre nationale. Non. Il est devenu président comme on serait devenu patron d’une entreprise. La présidence n’est qu’une promotion, une étape dans sa carrière. Pour lui, la politique n’est qu’un job. A travers son job il a voulu gommer ses pathétiques complexes post-adolescents. Car il reste, malgré sa fonction, un adolescent. Il incarne au final la dépolitisation de son temps, l’obsolescence du sérieux, l’inversion des valeurs.
Contrairement à ce que pense l’Internationale des ringards, le problème de Nicolas Sarkozy n’est pas qu’il aime trop la France. Le problème est qu’il ne la connaît pas, et ne veut surtout pas la connaître.
Adrien Abauzit
A propos de l’auteur, lire « Né en 1984 », l’indispensable livre d’Adrien Abauzit
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