Depuis sa découverte, que l’on estime généralement à environ 450 0001 ans, le feu est lié à la survie de l’humanité et à son confort. D’abord autour d’un brasier rudimentaire, puis d’une cheminée ou d’un poêle, les hommes ont toujours recherché la chaleur. Le mot « foyer » est devenu symbole de sécurité et même un synonyme de logement !
Au fil du temps, ce besoin de chaleur, autrefois comblé avec la biomasse locale, a exigé le transport de matériaux et de nouvelles sources combustibles. Ces deux derniers siècles, l’explosion démographique, associée à une insouciance et une domestication forcenée des éléments naturels, nous a entraînés vers l’inéluctable : le système a atteint ses limites. Une réflexion sérieuse sur le type et la quantité d’énergie que l’on emploie quotidiennement s’avère donc indispensable. D’autant que les énergies fossiles disponibles arrivent à la fin de leur cycle et que leur raréfaction ne peut que démultiplier leur coût, sans compter la prise de conscience de leur impact désastreux sur l’atmosphère et le climat planétaire…
Zéro’nergie
Evidemment, en amont, avant même de la dépenser, l’énergie thermique la moins chère et la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas. Pour ce faire, on n’insistera jamais assez sur l’indispensable nécessité d’optimiser l’isolation et la conception de son logement, de ne pas « surchauffer », de minimiser les besoins énergétiques en installant des équipements économes et en choisissant du matériel de chauffage plus performant et, si possible, à chaleur rayonnante.
Les principales sources d’énergies renouvelables utilisables localement à des fins thermiques sont : le soleil qui, sous nos latitudes, rayonne une quantité impressionnante d’énergie, le bois, autre biomasse abondante, le gaz méthane créé par dégradation de déchets organiques (méthanisation) et la géothermie profonde dans quelques régions. Citons aussi les nouvelles technologies quantiques et plasmiques rassemblées sous la dénomination générique « énergies libres ». De nombreuses entreprises sont, en effet, en train de développer des technologies novatrices qui rendront la production d’énergie abondante et peu coûteuse. Les plus prometteuses de ces technologies mettront fin à l’ère des combustibles fossiles. Tout cela se déroule actuellement, sans la moindre couverture médiatique. Citons le catalyseur d’énergie d’Andrea Rossi, le générateur d’état solide ou « générateur de champ électrique sans fin », la Defkalion Green Technology ou encore le générateur Keshe.
A partir de ces différentes sources d’énergie, il est possible de générer de l’énergie thermique ou de l’énergie électrique convertible, voire les deux (cogénération). Notons que le jour où la production économique et le stockage sans risque de l’hydrogène seront maîtrisés, la pile à combustible constituera une solution intéressante de cogénération.
O sole mio…
Le rayonnement solaire rend possible la vie sur Terre par apport d’énergie thermique et de lumière, permettant la présence d’eau et la photosynthèse des végétaux.
La quantité d’énergie solaire rayonnée chaque année équivaut à plus de 6 000 fois notre consommation mondiale annuelle en énergie ! Il faut dire que le Soleil est une immense sphère d’un diamètre de 1 392 000 km qui, en volume, peut contenir l’équivalent d’un million de planètes Terre ! Cette source d’énergie gratuite, inépuisable et non polluante, pourrait donc largement couvrir les besoins de chauffage des bâtiments.
Dans certains pays, les certifications sont gérées par le gouvernement et l’utilisation commerciale du terme « agriculture biologique » est définie légalement. Bien entendu, les producteurs certifiés sont également tenus de respecter les règles de sécurité sanitaire s’appliquant aux productions non certifiées.
Dompter l’effet de serre
Le principe du chauffage solaire repose sur des capteurs thermiques récupérant la chaleur. Cependant, les capteurs ne produisent de la chaleur que lorsque l’ensoleillement est suffisant, alors que les besoins les plus importants se manifestent en général en l’absence de soleil. Raison pour laquelle un dispositif de stockage est nécessaire.
Techniquement, le principe du chauffage solaire est le suivant : la température des capteurs solaires thermiques grimpe lorsqu’ils sont exposés aux rayons du soleil. La chaleur est alors récupérée grâce à un fluide caloporteur qui va s’échauffer dans un absorbeur situé sous un vitrage. Ce dernier laisse entrer la lumière du soleil et limite les pertes grâce à un rayonnement infrarouge de l’absorbeur. Les infrarouges restent prisonniers dans le capteur grâce à la vitre : c’est le principe de l’effet de serre. Ce vitrage permet en plus de réduire les échanges de chaleur avec l’atmosphère. Pour les périodes froides de l’année, d’autres sources d’énergie thermique peuvent être combinées à une installation solaire, telles la géothermie ou le bois.
Le bois énergie
Le bois fait son grand retour depuis quelques années. Normal, puisque les appareils de chauffage au bois sont de plus en plus performants et de moins en moins polluants. En principe, tout le CO2 émis lors de la combustion du bois est absorbé pendant la croissance des arbres replantés. C’est donc une énergie renouvelable dans la mesure où le volume de bois prélevé ne dépasse pas l’accroissement naturel des arbres.
La forêt couvre environ 30 % du territoire français métropolitain, la plus grande partie étant concentrée dans le sud et à l’est du pays. L’industrie du bois, quant à elle, génère de grandes quantités de produits connexes (sciures, écorces, copeaux…) qui sont valorisés pour la production de différents combustibles bois.
Les principaux combustibles bois
Le combustible bois peut se présenter sous différentes formes :
Les pellets ou granulés de bois
Utilisé pour la première fois aux Etats-Unis lors du premier choc pétrolier, le granulé de bois est un petit cylindre de sciure de bois très fortement compressée. Un kilo de granulés de bois équivaut à un demi-litre de mazout. En d’autres termes, pour obtenir un équivalent énergétique de 100 l de mazout, il faut utiliser environ 200 kg de pellets.
Les briquettes
Les briquettes sont également constituées de sciures de bois densifiées, au même titre que les pellets. Elles présentent par contre des dimensions supérieures et peuvent être utilisées à la place des bûches de bois dans les feux ouverts, inserts, poêles et chaudières.
Les plaquettes ou bois déchiqueté
Les plaquettes sont issues du déchiquetage mécanique de bois de diverses dimensions : résidus d’exploitation forestière, de l’entretien des arbres de bord de route ou encore des produits connexes de l’industrie du bois (300 kg = +/- 100 l de mazout).
Les bûches
Les bûches représentent le moyen de chauffage au bois le plus utilisé par les particuliers. Les feuillus durs (charme, hêtre, chêne…) constituent le meilleur bois de chauffage. Les résineux peuvent également être utilisés, mais ils brûlent plus vite, émettent plus de suie et se conservent généralement moins bien (0,6 stère de chêne sec = +/- 100 l de mazout).
On distingue essentiellement deux types de système de chauffage au bois : les appareils individuels et les systèmes de chauffage central. Parmi les appareils individuels, on trouve : les feux ouverts (rendements +/- 20 %), les inserts et foyers fermés (40 à 80 %), les poêles à bûches (70 à 90 %), les poêles à granulés (+/- 90 %).
Pour les systèmes de chauffage central, on trouve : les chaudières à bûches (rendement de 50 à 80 %), les chaudières à plaquettes ou à granulés de bois (70 à 90 %) et de très intéressants systèmes intermédiaires appelés « poêles chaudières » ou encore « poêles-hydro » qui permettent non seulement de chauffer la pièce dans laquelle ils se trouvent, mais aussi d’alimenter en eau chaude un petit réseau de radiateurs. Ils constituent en quelque sorte un système intermédiaire entre les appareils destinés à ne chauffer qu’une seule pièce et les systèmes de chauffage central.
Se chauffer grâce à la terre
A côté de l’énergie bois qui est une forme d’énergie solaire indirecte (liée à la photosynthèse !), on peut aussi choisir de chauffer son foyer grâce à l’énergie du sol.
La géothermie, science ancestrale, est aujourd’hui l’un des espoirs face à la crise énergétique. Les hommes utilisent la géothermie depuis plusieurs milliers d’années. L’exemple le plus marquant reste les thermes de la Rome antique, mais les Scandinaves, Japonais et Chinois ont également su utiliser la chaleur de la Terre pour leur confort.
Il existe plusieurs types d’exploitation de cette ressource naturelle. Les géothermies à haute et moyenne énergie captent une chaleur d’origine magmatique, sous forme de vapeur, et permettent la production d’électricité. Elles nécessitent un forage très profond (plus de 1 000 m). La géothermie à basse énergie, quant à elle, capte la chaleur de nappes profondes, d’une température comprise entre 30 et 150 °C. C’est une technique en plein développement. A l’échelle d’une maison particulière, c’est une autre géothermie, dite à très basse énergie, qui est utilisée. Elle consiste, soit à capter la chaleur de nappes phréatiques peu profondes (on parle alors d’aquathermie), soit à capter la chaleur du sol sec, là encore à moins de 100 m de profondeur, dans une couche superficielle du sol (c’est cette technique que l’on appelle par abus de langage « géothermie »). A moins de 100 m, le sol a une température de 10 à 14 °C, ce qui ne permet pas une utilisation de la chaleur par un échange simple. C’est pour cela qu’on ne parle pas de chaleur, mais d’énergie géothermique.
Produire et partager
On l’aura compris, la principale manière de redevenir indépendant au niveau de son chauffage est d’augmenter son autonomie au niveau local. D’abord, en isolant, voire en surisolant son logement, tout en augmentant le plus possible son étanchéité à l’air. Notons au passage qu’en poussant ces deux aspects à l’extrême, la quantité d’énergie thermique pour obtenir une sensation de confort devient négligeable ; c’est dire l’importance de l’isolation et de l’étanchéité !
Ensuite, tout écocitoyen responsable se tournera immanquablement vers des systèmes de production de chaleur qui utilisent des énergies les plus renouvelables possibles, avec en tête de liste, les systèmes utilisant le rayonnement solaire.
Il est donc possible de consommer différemment et moins, de se passer des énergies fossiles (comme cela a été le cas avec l’humanité durant de nombreux siècles) et d’adopter des modes de chauffage différents et hautement souhaitables pour notre santé, celle de la Terre et des générations futures. Bref, un habitat qui associe les acquis et les leçons du passé aux exigences du futur, tout en offrant un confort et une grande autonomie énergétique.
Beaucoup reste à faire pour que chacun sur Terre puisse bénéficier d’un toit décent. Explorer d’autres façons d’habiter et limiter nos dépenses énergétiques constitue un premier pas dans cette direction.
Olivier Desurmont
Références : Guide des énergies vertes pour la maison de P. Piro chez Terre Vivante ; Habitat naturel et écologique de N. Canzian et I. Barja chez Anagramme ; Eco-logis, collectif chez Könemann ; L’habitat durable existe… nous l’avons rencontré de R. Longet et M. Lardi chez Jouvence ; Encyclopédie Larousse ; articles de www.maisonapart.com et www.valbiom.be.
1 Une équipe de chercheurs israéliens aurait même trouvé des traces de domestication du feu datant d’environ 800 000 ans.
http://www.agendaplus.fr/index.php/fr/publication/dossier/87179/se-chauffer-autrement