« La non-violence comme mode de résolution des crises internationales représente une valeur constitutive de l’écologie politique », pouvait-on lire dans le projet 2012 des écologistes. Pourtant le parti écologiste a soutenu le gouvernement lors de l’intervention au Mali et défend, aujourd’hui, une intervention en Syrie. Un tel revirement n’est pas étranger à l’intégration de deux membres d’Europe Ecologie les Verts (EELV) au gouvernement, solidarité gouvernementale oblige.
Ainsi dès le 28 août, dans un communiqué intitulé « le 21 août 2013 change la nature du conflit syrien », le secrétaire national, David Durand et Jean-Vincent Placé déclaraient que « pour EELV, une intervention, y compris militaire, nonobstant l’utilisation de la Russie et de la Chine de leur droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU, est à ce stade inéluctable ». Les réactions sur le site Internet du parti n’ont pas tardé. Lévy Girard, responsable de la commission paix et désarmement, pondère: « EELV doit rester sur ses fondamentaux et ne pas sur réagir sans prendre toute la dimension exacte de cet enjeu (guerre ou paix), hier dans les Balkans, en Irak, aujourd’hui en Syrie… »
Gilles Lemaire, ancien secrétaire général des Verts de 2003 à 2004, s’insurge quant à lui contre ce communiqué. « Depuis quand ce sont les parlementaires qui s’expriment au nom du parti ? Où est la déléguée à l’internationale, où sont les porte-paroles ? Ya-t-il eu discussion en bureau ? La façon dont vous faites fonctionner EELV est honteuse ! Pascal Durand est à mon sens disqualifié comme secrétaire national d’EELV. » Depuis ce communiqué le soutien des écologistes a été confirmé par ses responsables. Notamment par le très médiatique Jean-Vincent Placé qui essaye de faire le grand écart entre les positions en principe pacifistes de son parti et les velléités guerrières pour soutenir le gouvernement.
Si le président du groupe écologiste au Sénat a affirmé sa volonté que le Parlement soit consulté sur le sujet, il ne démord pas. Dans une interview accordée à Talk Orange-Le Figaro ses propos étaient pour le moins ambigüs et reflétaient l’équilibre précaire dans lequel se trouve son parti. « Moi, je suis totalement pacifiste. (…) C'est d'ailleurs pour cela que vous ne m'avez jamais entendu tenir des propos contre notre armée, c'est justement parce que je suis pacifiste que nous avons besoin d'une armée française. »
Les pontes d’EELV suivent la position. Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère et Pascal Durand soutiennent l’intervention en Syrie. Le premier, nouveau chroniqueur de la matinale de Europe 1, s’est d’ailleurs fait remarqué par une nouvelle envolée le 26 août dernier. Dénonçant l’immobilisme de l’Organisation des Nations Unies, « ce tigre de papier », il a fustigé le droit de veto au Conseil de sécurité. « Il faut abolir le droit de veto et donc je demande une initiative de l’Europe donc de la France. »
Ce lundi matin, Esther Benbassa sénatrice EELV et historienne s’est exprimée, elle aussi, en faveur d’une intervention. « On ne peut pas dire, aujourd’hui, je suis parlementaire, j’y étais, je n’ai rien fait. Je ne suis pas pour que l'on aille faire la guerre, mais je suis pour que l'on donne l'exemple et que les pays démocratiques ne se taisent pas devant l'horreur. Il faut une action limitée dans le temps et dans l'ampleur », estime-t-elle. « Une politique sans éthique mène à la ruine des nations. »
http://www.marianne.net/Les-ecolos-en-vert-de-gris_a231932.html
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La véritable histoire de ce qui se joue en Syrie
= http://www.youtube.com/watch?v=njEW9BEf_Fk …
La Syrie d'Assad, vidéo d'eva R-sistons
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