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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 23:06

 

 L’UE, c’est l’Empire. L’Empire, c’est la guerre, par Thierry Baudet

 

 

Article intéressant, sortant des sentiers du politiquement admissible, qui rejoint ma vision sur le thème “L’Europe c’est la paix, l’euro c’est la guerre”.

On a l’habitude de considérer que l’Union a assuré la paix en Europe. Or lorsque les Etats-nations cèdent leur souveraineté à des entités supranationales, cela mène au conflit, note de manière provocatrice l’historien Thierry Baudet. Voilà pourquoi il propose de dissoudre l’euro et de rétablir les frontières.


Thierry Baudet

Thierry Baudet

 

Les partisans du projet européen soutiennent, imperturbables, que le nationalisme conduit à la guerre et la construction européenne à la paix. Toute perte provoquée par Bruxelles sur les plans de la démocratie, de la souveraineté et de la transparence, serait en définitive compensée par un objectif noble : la paix.


Or cette supposition repose sur une erreur. Le nationalisme ne conduit pas à la guerre. L’ambition d’instaurer un Empire européen conduit à la guerre. L’ambition de faire entrer de force différents peuples dans un carcan mène à la guerre. En somme, c’est la construction européenne qui conduit à la guerre.


Le fascisme et le nazisme étaient tous deux axés sur la construction européenne. Dès 1933, Mussolini a fait part de sa conviction que l’Europe pouvait à nouveau exercer son pouvoir sur le monde si elle parvenait à instaurer une certaine unité politique.

Le nouvel Empire romain de Mussolini

Le collaborateur norvégien Vidkun Quisling estimait que nous devions créer une Europe qui ne gaspille pas son sang dans des conflits meurtriers, mais qui constitue une solide unité. Et le 11 septembre 1940, Joseph Goebbels affirmait : je suis certain que, dans cinquante ans, on ne raisonnera plus en termes de pays.


Le 28 novembre 1941, lors d’une conversation avec le ministre finlandais des Affaires étrangères, Adolf Hitler faisait valoir que, manifestement, les pays d’Europe allaient de pair, comme les membres d’une grande famille. Dans son étude qui fait autorité, Nations and States (1977), l’historien Hugh Seton-Watson, de l’université d’Oxford, conclut que les intentions d’Hitler ne se limitaient pas à ce que l’on peut décrire comme le nationalisme allemand. Son objectif était de conquérir l’ensemble de l’Europe et un vaste territoire en dehors. Mussolini voulait quant à lui fonder un nouvel empire romain autour de la mer Méditerranée, et les Japonais souhaitaient instaurer une grande sphère de coprospérité en Asie orientale.


Le racisme des Allemands n’était pas non plus l’expression d’un nationalisme. Au contraire. La race dépasse les frontières de la nation et de l’État, et la théorie raciste est donc par définition une doctrine internationale – et non nationale.

Les pères fondateurs de l’UE

Il est encore plus frappant que Robert Schuman, l’un des fondateurs du projet européen, ait été, jusqu’au 17 juillet 1940, secrétaire d’Etat dans le régime de Vichy, qui a collaboré avec les Allemands. En tant que député de la Lorraine, il avait en 1938 soutenu activement la trahison de Munich et ainsi contribué à rendre possible l’annexion par l’Allemagne d’Hitler d’une partie de la Tchécoslovaquie. A l’époque, il avait en outre insisté pour que Mussolini et Hitler resserrent leurs liens. Le 10 juillet 1940, Robert Schuman a fait partie des députés qui ont soutenu la prise de pouvoir de Pétain.

Jean Monnet, un autre fondateur, était entre-temps à Londres et essayait d’empêcher la diffusion des bulletins d’informations quotidiens de De Gaulle à la radio (ce qu’il a réussi à faire les 20 et 21 juin 1940).


En dehors de la Seconde Guerre mondiale, on attribue aussi la cause de la Première Guerre mondiale au “nationalisme”. Mais pendant la Première Guerre mondiale également, le but de l’Allemagne était de soumettre des régions qui n’étaient pas allemandes à un empire. Cette guerre a d’ailleurs commencé dans la poudrière pan-nationale qu’était l’Autriche-Hongrie. Cette Union européenne avant la lettre refusait d’accorder l’indépendance aux Serbes de Bosnie, ce qui a incité un groupe de “jeunes Bosniaques” à comploter l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand en juin 1914.


L’oppression exercée par un régime centralisateur engendre des tensions. Une des principales leçons tirées de la Première Guerre mondiale a d’ailleurs été le “principe d’autodétermination” – propagé notamment par le président américain Woodrow Wilson – qui plaide pour le respect de différentes nationalités, au lieu de vouloir les dissoudre ou les intégrer dans un plus grand ensemble.

L’union politique, une source de tensions

Si l’on remonte plus loin dans l’Histoire, on s’aperçoit une fois encore que ce n’est pas le “nationalisme”, mais l’impérialisme et le désir d’unification européenne qui conduisent à la guerre. Prenons les guerres napoléoniennes. Napoléon voulait, pour le bien-être de l’Europe, instaurer les mêmes principes : un code européen, une haute cour de justice européenne, une monnaie commune, les mêmes unités de mesure, les mêmes lois, et ainsi de suite. Napoléon s’attendait à ce que l’Europe devienne rapidement une seule et même nation.


L’idée que le nationalisme conduit à la guerre et que l’unification européenne mène à la paix est donc fausse. L’Europe n’a d’ailleurs pas connu de “paix” au cours des cinquante dernières années. Pendant la majeure partie de cette période, les pays d’Europe étaient engagés dans une lutte à mort contre l’Union soviétique – l’expression là encore d’une philosophie anti-nationale : le communisme. Le travailleur, disait le Manifeste communiste, n’avait pas de nationalité.


Comme on pouvait s’y attendre, la tentative d’unir l’Europe politiquement engendre, aujourd’hui encore, de fortes tensions. Dans presque tous les pays européens, on voit monter en puissance des partis contre l’ordre établi. En Europe du Nord, la méfiance vis-à-vis du Sud s’accentue et inversement. Là encore, ce n’est donc pas le nationalisme, mais le projet européen qui est source de conflit. Nous devons par conséquent nous orienter vers une toute autre Europe que l’UE actuelle.


Une Europe sans un régime centralisateur – mais une Europe d’Etats-nations qui coopèrent entre eux et n’ont pas peur des différences nationales. Il faut rendre aux pays leur autorité sur leurs frontières nationales pour qu’ils puissent eux-mêmes déterminer qui ils laissent entrer. Ils opteront, dans leur intérêt économique, pour un régime souple concernant la délivrance des visas, tout en conservant le contrôle sur la criminalité et l’immigration. Il faut dissoudre l’euro pour que les pays puissent à nouveau respirer sur le plan monétaire et décider de leurs taux d’intérêt en fonction de l’orientation de la conjoncture locale. Il faut démanteler en grande partie l’harmonisation qui gomme la diversité.


Loin d’être une source de conflit, le nationalisme est la force qui rend possible la démocratie. Sans cette force unificatrice, le parlement ne peut jamais prendre de décision légitime. L’exemple de la Belgique montre en outre que l’absence d’une unité nationale peut rendre extrêmement laborieuse l’administration d’un pays. La peur panique du nationalisme risque d’instaurer un empire bruxellois contraignant. Il est temps d’arrêter de s’attaquer à l’Etat-nation.


Thierry Baudet, juriste et historien néerlandais né en 1983. Docteur à la faculté de droit de Leyde avec une thèse sur la souveraineté nationale, il publie régulièrement des articles dans la presse néerlandophone, en particulier sur la question des droits de l’homme. ll est l’auteur de Significance of borders


Traduction : Isabelle Rosselin
Source : PressEurop d’après NRC Handelsblad

 

 

 

 

Sur ce site, entre autres :

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 01:50
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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 04:40

 

 

Comptes et légendes des Le Pen: Un Front plus familial que national

Politique - le 17 Avril 2012

Comptes et légendes des Le Pen:
Un Front plus familial que national

 

« Mieux vaut hériter de bons chromosomes conduisant à la richesse, plutôt que de faibles chromosomes qui vous font perdre le magot légué. » Cette citation tirée de « Droite et démocratie économique », une brochure rédigée par Jean-Marie Le Pen en 1978, pourrait figurer au fronton de sa propriété du très chic parc de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), tant la famille Le Pen en a fait son code de conduite. Car si l’ancien président du Front national hier, et sa fille Marine Le Pen aujourd’hui, tentent de présenter le FN comme « le premier parti ouvrier de France », ses dirigeants roulent plutôt sur l’or.


Jean-Marie Le Pen confiait à Henri Chapier, sur son « Divan », le 9 décembre 1989, n’avoir « aucun problème avec l’argent. Quand on n’en a pas besoin, on est un homme libre. » Le patriarche a su mettre sa famille à l’abri du « besoin ». Après la destruction de leur appartement dans l’attentat de la Villa Poirier, et un séjour de trois mois chez leur ami Jean-Marie Le Chevallier, les Le Pen s’installent à Saint-Cloud, dans la demeure de Montretout, chez Hubert Lambert. Nous sommes en 1976, « l’année qui voit changer la situation matérielle de Jean-Marie Le Pen dans des proportions notables », note Eric Roussel dans « Le cas Le Pen », paru en 1985.
Le 25 septembre, l’héritier de « la dynastie Lambert, des ciments du même nom », décède. Aussitôt après avoir fait poser des scellés « sur sa future demeure », nous apprend Libération du 18 octobre 1985, Le Pen père fait valoir un testament, signé du défunt, qui le fait légataire universel de sa fortune. Héritage, frais déduits : « un minimum de 30 millions de francs d’avoirs financiers et bancaires », selon Caroline Fourest et Fiametta Venner (1), « 40 millions de francs lourds », selon Pierrette Le Pen, interrogée par Genève Home information après son divorce en décembre 1987. Et 50% de la société civile immobilière propriétaire de l’hôtel particulier de Montretout, soit 365 mètres carrés et 11 pièces sur trois niveaux, ceint d’un parc de 4 700 mètres carrés, le tout estimé entre 10 et 15 millions de l’époque (estimation portée à 6,5 millions d’euros aujourd’hui) ; plus un immeuble rue du Cirque, dans le 8ème arrondissement de Paris. Philippe Lambert, cousin du disparu, intente un procès en nullité de testament. Il se désiste en 1977, car un « arrangement » est trouvé : les cousins Lambert gardent les ciments, les parts industrielles et un gros chèque. La validité « morale » de l’héritage a maintes fois été contestée. Notamment par Jean-Maurice Demarquet, médecin de Lambert et compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, enrôlé en 1976 pour déclarer Lambert « sain d’esprit quand il a testé » en faveur de Le Pen. Mais qui s’avoue « surpris », comme Jean Antonelli, l’autre médecin de Lambert. Il s’interrogeait, le 15 octobre 1985, dans Le Monde : « Lambert ne devait pas mourir si tôt, si vite ».

  • Un héritage construit à la sueur du front de travailleurs immigrés

Jean-Marie Le Pen comme sa fille ont souvent dénoncé les travailleurs immigrés coupables de « vivre aux crochets des Français ». Mais l’héritage Lambert, sur laquelle ils ont construit leur fortune, s’est constitué « par le travail, la peine, parfois même la mort d’un personnel en grande partie étranger », relevaient Jean Chatain et Maryse Lelarge dans l’Humanité du 23 septembre 1987. Asiatiques après la Première Guerre mondiale, puis Polonais, et après la Seconde Guerre Espagnols, Italiens, Maghrébins sont entrés dans ce que l’on nommait « le bagne Lambert ». « Dans les années soixante, on dénombrait 17 nationalités différentes » dans les carrières de Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise) et Vaujours (Seine-Saint-Denis), logés dans les « cités Lambert », qui possédait aussi sa propre coopérative de distribution, selon le modèle en vigueur dans les corons. « Logés par l’usine, endettés à l’usine, les travailleurs n’avaient alors (qu’à) trimer afin d’accumuler les milliards dont le chef du Front national a hérité en 1976 », écrivait l’Humanité. La somme reçue par Le Pen « équivalait au salaire qu’un ouvrier de Lambert aurait pu espérer toucher en l’espace de… dix siècles » !

  • Un héritage "pour la cause nationale"

Malgré son origine, l’argent des Lambert devait aller « à défendre les idées nationales ». C’est du moins ce qu’a cru le défunt. Dans « A contre flots », Marine Le Pen rapporte ce propos très précis de Hubert Lambert à son père, datés de 1976 : « Je veux que tu aies les moyens financiers de ne jamais dépendre de personne (…) je te fais mon héritier, car je sais que la liberté que je t’apporterai, tu t’en serviras pour défendre les idées nationales. » On peut mettre en doute l’exactitude de la tirade – Marine Le Pen avait huit ans -, pas le flou que l’héritière Le Pen entretient dans la destination du magot. L’héritage lui a été donné « pour la cause », répète à l’envi Jean-Marie Le Pen, « même s’il prend bien soin de le garder à son nom et non de le mettre à celui du Front national », complètent Fourest et Venner. Une constante dans les trois héritages qu’a touché Le Pen.

« Déjà en 1974, révélait Libération en octobre 1985, le président du Front national avait hérité de Julien Le Sabazec », d’un testament écrit « entre deux tentatives de suicide ». Sa fragilité n’a pas joué : « je suis avant tout respectueux de la volonté du défunt », avait déclaré Le Pen. Ce fût également sa ligne de conduite pour Lambert et, plus proche de nous, pour l’héritage d’Henri Bussière. En 1994, ce gendarme retraité voulait léguer ses biens (une maison et 500 000 francs d’économies) au Front national, mais le trésorier du FN, sur commande, lui avait fait modifier son testament en faveur de Jean-Marie Le Pen en son nom propre. Après intervention de la sœur d’Henri Bussière, le tribunal de grande instance d’Epinal avait fait annuler la succession, arguant que le parti s’était « livré à une manœuvre prohibée » par le Code civil. Marine Le Pen, déjà avocate, avait pourtant plaidé devant la cour, « au nom de la morale », pour « respecter la volonté d’un mort ».

  • Une maison à la campagne pour "voir des vaches, au lieu des arabes"

Chez les Le Pen, on s’est toujours servi dans les poches des autres. Le pater familias, qui rappelle à qui veut l’entendre ses origines modestes, fils de pêcheur élevé « dans un deux pièces sans eau courante » de la Trinité-sur-Mer, choisit ses amis comme ses épouses, riches. A la naissance de sa cadette Marine, « la famille vit des avoirs et des biens immobiliers de Pierrette », sa première femme, notamment « la location de deux appartements dont elle a hérité ». Sans compter la maison familiale de Mainterne, près de Dreux- vendue après l’héritage Lambert - qui permettait « aux enfants qui habitaient le XVème de voir des vaches, au lieu des arabes », déclare-t-il sur Public Sénat en avril 2010. Sans oublier la maison de pêcheur de La Trinité-sur-Mer. Le couple « peut aussi compter sur les dons de plusieurs amis fortunés qui soutiennent la cause ». Son deuxième mariage obéit aux même règles : Jany Le Pen, née Paschos, fille d’un marchand de tableaux grec et d’une aristocrate apparentée aux Borghese, possède une somptueuse villa de 200 mètres carrés, 1 600 mètres carrés de jardin avec piscine à Rueil-Malmaison… Maison vendue en 1987 à une société immobilière, mais que le couple va néanmoins squatter sans payer de loyer (estimé à 26 000 francs mensuels) jusqu’en 1995. Il n’y a pas de petits profits.

  • Ménages et passe-passe fiscal

Même son divorce, qui a trainé de 1985 à 1987, est affaire de sous : « Je n’ai pas touché une miette de patrimoine familial en quittant le foyer », déclarait Pierrette Le Pen sur Europe 1, le 21 octobre 1985. Elégant, le président du Front national conseille à sa femme de « faire des ménages » pour gagner de l’argent : elle le prend au mot et pose nue, déguisée en soubrette, dans Playboy. Une première étape de sa vengeance, puisqu’elle déballera dans la presse une partie des petites magouilles de son ex-mari. Dans un manuscrit jamais publié mais dont Backchich livrait des extraits en juin 2010, elle écrit que Jean-Marie Le Pen a « nargué le fisc », « reprochant à l’administration de l’avoir dépouillé à outrance sur ce fameux héritage Lambert en France, alors que l’essentiel de cet héritage se trouve en Suisse », ce que confirment des enquêtes de l’Evénement du Jeudi et du Canard Enchaîné. En décembre 1987, le pourfendeur du « capitalisme apatride » est décrit par son ex-femme en porteur de valise, dans Genève Home information : « Il y avait une fondation. La fondation Saint-Julien dont messieurs Brocard père et fils, étaient gestionnaires. Jean-Marie a demandé que cette fondation soit réalisée, en liquide, et l’argent a été déposé à l’UBS et nous avons mis de l’argent à la banque Darier. » De temps à autre, Pierrette Le Pen sera chargée par son mari de retirer de ce compte des « petits nègres », un code correspondant à 10 000 francs.

Ce n’est pas le seul tour de passe-passe fiscal de Jean-Marie Le Pen. En 1998, il est « redressé » pour un montant d’un million de francs, pour dissimulation de revenus : il a oublié de déclarer deux millions de francs de plus-value sur des placements boursiers. L’administration fiscale a aussi noté des loyers « anormalement bas » payés à la SCI de Montretout, ce qu’elle assimile à un « avantage en nature » indu. Elle épingle également le patron du FN suite à la découverte d’un million de francs « d’origine indéterminée », versés en chèques et espèces par des militants du FN et transitant sur les comptes personnels de son président : « Le Pen avait tendance à confondre ses comptes personnels et ceux du FN », écrit l’Express, qui révèle l’affaire en novembre 1999. Mais c’est peut-être Pierre Poujade, qui dans Le Matin du 13 décembre 1983, le définit le mieux : « C’est un être amoral. Mais c’est aussi un battant et un orateur de talent. Sa stratégie a réussi. Il est même devenu milliardaire grâce à cela. »


(1) Marine Le Pen, mai 2011, éditions Grasset

 

  • A consulter:

Dans l'Humanité, ce mercredi, le Front de gauche, antidote électoral au FN

Dans la salle de bain de Marine Le Pen

Marine Le Pen et les jeunes: halte au sensationnalisme

Le Front de gauche est parti de la reconquête face au FN

Grégory Marin

 

 

http://www.humanite.fr/politique/comptes-et-legendes-des-le-pen-un-front-plus-familial-que-national-494738

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 04:18

 

3 mn étonnantes !

 

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30 mn d'informations :
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Note: L’enregistrement ayant été fait vendredi 22 Mars dans la journée, je ne pouvais anticiper les derniers événements à Chypre. Merci de votre compréhension

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France

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Informations internationales

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Économie
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Santé / environnement
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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 22:38
Capture d'écran du portfolio sonore réalisé par le Guardian.

 

 

 

Mercredi 13 mars 2013

 

"Partout, dès les quais du port jusqu'au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l'offense régnait impunie, la misère, la délation, l'humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres ."

Jean-François Lyotard  (*)

    

 

Dix ans…

 

Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

 

Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

 

Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

 

C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

 

Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

 

Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) :

« Don’t mention the Iraq War…»

 

Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

 

Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

 

Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc.  Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

 

Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) :

« Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

 

Steve-Bell-28.02.2013-002.jpg

 

Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

 

Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

 

Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe ou d’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie.

 

Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

 

Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain, planificateur de l’horrible. (4)

 

Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

 

A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

 

Leon-Kuhn-iraq_medal.jpg

 

Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

 

Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [Britsh foreign policy and military action] (5).

 

Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

 

But ultime. « Mission accomplie ».

 

Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

 

Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

 

À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

 

Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

 

Ils les exécutent.

 

Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

 

David-Kelly.jpg

 

Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l'ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

 

Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

 

Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

 

David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent  de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

 

Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

 

Trop.

 

Il a été retrouvé « suicidé ».

 

Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

 

Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

 

David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

 

Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

 

L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

 

Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.
Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

 

 

1.  Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,

http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-iraq-war-william-hague

2.  Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoon, The Guardian, 27 février 2013,

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/iraq-war-anniversary-tony-blair-cartoon

3.  Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-about-iraq/

4.  Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,
[Révélation : les centres de torture en Irak  sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers]

5.  Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009,
http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shiner-we-torture-people-yet-no-one-admits-it-1766263.html

6.  David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly's suicide, The Guardian, mardi 27 janvier 2004,

http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianletters4

7.  Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mail,

http://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleblower-Dr-Kelly-WAS-murdered-silence-says-MP.html

8.  Simon Aronowitz, Kelly was Murdered' Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,
http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

9.  Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février  2012) :

« Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l'Observatoire ne comprend que deux personnes: le directeur et son secrétaire-interprète. L'établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d'instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu'il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d'entrepreneur (propriétaire d'un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

« … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

Etc.

 

 

(*)  Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154

 

 

 

charles de gaulle 1963

 

 

9 janvier 1963 : Charles de Gaulle : "Le grand problème, c'est l'impérialisme américain. Il est dans les têtes"

 

Cliquer ici :

 

 

http://www.u-p-r.fr/actualite/france-europe/charles-de-gaulle-le-grand-probleme-cest-limperialisme-americain-il-est-dans-les-tetes

 

 

 

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 15:56

 

Le Venezuela avant et après Hugo Chávez

par François Asselineau

http://www.u-p-r.fr/actualite/monde/le-venezuela-avant-et-apres-hugo-chavez link

Publié le 9 mars 2013

hugo_chavez_mort_upr

Je ne suis allé qu’une seule fois dans ma vie au Venezuela.

C’était à l’occasion de l’inauguration d’une grande exposition de plusieurs centaines d’entreprises exportatrices françaises, baptisée « Francia 2000 », organisée par le Centre Français des Manifestations à l’Étranger, et qui se tenait à Caracas dans les tout premiers jours de mai 1993.

Travaillant à l’époque, et depuis quelques jours, au cabinet du ministre du commerce extérieur, celui-ci m’avait demandé d’accompagner Mme Lucette Michaux-Chevry, ministre chargée de l’action humanitaire et des droits de l’homme, que le Premier ministre français avait désignée pour aller inaugurer cette exposition. Car il est d’usage qu’un membre du gouvernement fasse le déplacement dans de tels cas, pour soutenir les efforts de nos entreprises à l’exportation.

Début mai 1993 : Une étrange audience avec un Président de la République aux abois

Parmi les visites protocolaires, le programme prévoyait que la représentante du gouvernement français serait reçue en audience par le Président de la République de l’époque, M. Carlos Andrés Pérez. J’avais accompagné la ministre et l’ambassadeur de France à cet entretien.

Cela valait le déplacement et je me le rappelle, vingt ans après, comme si c’était hier. Alors que nous fûmes reçus au Palais de Miraflores – la présidence de la République – pour une audience fixée à 15 heures, donc en milieu de journée, nous eûmes la surprise de découvrir un palais présidentiel quasiment en état de siège. Tous les volets de l’édifice étaient fermés et les tentures tirées.

Situé dans le centre ville de Caracas et entouré de jardins, le Palais de Miraflores est l'équivalent de notre Palais de l'Élysée.

Situé dans le centre ville de Caracas et entouré de jardins, le Palais de Miraflores est l’équivalent de notre Palais de l’Élysée.

Lorsque le Président de la République du Venezuela nous reçut dans son majestueux bureau, aux hautes boiseries couleur crème de style Louis XV, et à la moquette sable sur laquelle était planté un drapeau vénézuélien, l’atmosphère était la même : volets à persienne métalliques fermés et lourds rideaux de soie bleu pâle tirés. Le chef de l’État vivait claquemuré ainsi, sous un lustre en cristal à pampilles, à la lumière électrique toute la journée.

L’ambassadeur de France m’expliqua ensuite que cet étrange isolement résultait probablement des craintes que nourrissait le chef de l’État d’être assassiné par son propre peuple. Il est vrai qu’un tireur isolé aurait pu se cacher à quelques centaines de mètres, dans les jardins publics proches du bâtiment de la présidence de la République, et l’abattre par un fusil à longue portée en voyant son ombre passer à travers les fenêtres.

Ambiance…

Il faut dire qu’au moment où il nous reçut, le président Carlos Andrés Pérez avait de quoi être préoccupé.

Carlos Andrés Pérez avait été élu Président du Venezuela une première fois en 1974 pour un mandat de 5 ans qui courut du 12 mars 1974 au 12 mars 1979. On le voit ici, solidement encadré entre les deux présidents américains Gerald Ford à droite (Président des États-Unis du 9 août 1974 au 20 janvier 1977) et James Carter à gauche (Président des États-Unis du 20 janvier 1977 au 20 janvier 1981). La Guerre du Kippour ayant provoqué le premier choc pétrolier avec un quadruplement brutal des prix du pétrole, le Venezuela et ses fabuleuses réserves pétrolières devint un élément fondamental pour Washington dans sa géopolitique de l'Or noir.

Carlos Andrés Pérez avait été élu Président du Venezuela une première fois en 1974 pour un mandat de 5 ans qui courut du 12 mars 1974 au 12 mars 1979. On le voit ici, solidement encadré entre les deux présidents américains Gerald Ford à droite (Président des États-Unis du 9 août 1974 au 20 janvier 1977) et James Carter à gauche (Président des États-Unis du 20 janvier 1977 au 20 janvier 1981). La Guerre du Kippour ayant provoqué le premier choc pétrolier avec un quadruplement brutal des prix du pétrole, le Venezuela et ses fabuleuses réserves pétrolières devint un élément fondamental pour Washington dans sa géopolitique de l’Or noir.

Années 90 : les effets dévastateurs du FMI et du « consensus de Washington »

Alors qu’il avait été réélu chef de l’État en 1989 avec 52,9 % des suffrages en fustigeant le « consensus de Washington », le FMI et la Banque mondiale, Carlos Andrés Pérez avait opéré sans vergogne un virage à 180° sitôt sa réélection acquise.

Tel un François Hollande faisant campagne contre le TSCG et l’adoptant quelques semaines après son élection sans même faire semblant de s’y opposer, le président Carlos Andrés Pérez avait imposé un plan d’austérité ultra-libéral, directement inspiré du « consensus de Washington », après avoir présenté aux électeurs le programme exactement contraire.

Le Venezuela devint alors le théâtre des réformes présentées bien entendu comme « indispensables » par le FMI : hausses généralisées de prix, libéralisation et privatisation de l’économie, gel des salaires et réduction des dépenses publiques, devaient, paraît-il, assurer la félicité publique.

Carlos Andrés Pérez fut réélu Président du Venezuela - avec le plein soutien des États-Unis - une seconde fois en 1989 pour un mandat de 5 ans. Il n'allait pas le terminer et dut démissionner le 21 mai 1993, trois semaines après qu'il nous ait reçus dans son bureau barricadé de la présidence de la République. On le voit ici aux côtés de son mentor américain George H. Bush, père de "W.", Président des États-Unis du 20 janvier 1989 au 20 janvier 1993. C'est pendant ce second mandat qu'Hugo Chávez, alors âgé de 38 ans, déclencha une tentative de coup d'État contre Carlos Andrés Pérez, le 4 février 1992. La tentative échoua et Hugo Chávez alla méditer son échec en prison pendant 2 ans. Il fut libéré le 26 mars 1994 par le Président Rafael Caldera.

Carlos Andrés Pérez fut réélu Président du Venezuela – avec le plein soutien des États-Unis – une seconde fois en 1989 pour un mandat de 5 ans. Il n’allait pas le terminer et dut démissionner le 21 mai 1993, trois semaines après qu’il nous ait reçus dans son bureau barricadé de la présidence de la République. On le voit ici aux côtés de son mentor américain George H. Bush, père de “W.”, Président des États-Unis du 20 janvier 1989 au 20 janvier 1993.
C’est pendant ce second mandat qu’Hugo Chávez, alors âgé de 38 ans, déclencha une tentative de coup d’État contre Carlos Andrés Pérez, le 4 février 1992. La tentative échoua et Hugo Chávez alla méditer son échec en prison pendant 2 ans. Il fut libéré le 26 mars 1994 par le Président Rafael Caldera.

Il avait découlé de ces réformes ce qui s’en suit systématiquement, et qu’a minutieusement décrit l’Américain Joseph Stiglitz, Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel en 2001 (dit “Prix Nobel d’économie”), dans son ouvrage Globalization and Its Discontents , paru en 2002 et traduit en français sous le titre accrocheur La Grande Désillusion. (Livre dont je recommande au passage vivement la lecture).

Comme Stiglitz le démontre dans cet ouvrage avec beaucoup de références historiques et d’exemples statistiques à l’appui, le FMI fait passer l’intérêt de son « principal actionnaire », les États-Unis, avant ceux des nations les moins favorisées qu’il a pourtant pour objectif théorique de servir. L’auteur démontre également, en prenant comme exemples la crise asiatique et la transition russe, que les politiques préconisées par le FMI aggravent presque toujours les problèmes dont il a à s’occuper, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté.

C’est exactement ce qui se passa au Venezuela avec la politique ultra-libérale imposée par Carlos Andrés Pérez.

Selon les statistiques officielles de l’ONU que je suis allé rechercher dans le rapport spécifique de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) de l’ONU du 12 avril 2002, le taux de pauvreté des Vénézuéliens connut en effet un bond effarant de 1990 à 1999.

Pendant cette décennie – qui couvre les présidences de Carlos Andrés Pérez puis de ses fugaces successeurs Octavio Lepage, Ramón José Velásquez et Rafael Caldera, et qui s’achève par l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez le 2 février 1999 -, le pourcentage de pauvres au Venezuela bondit de 40,0 % de l’ensemble de la population à… 49,4 %, et cela alors même que le pays est assis sur des réserves faramineuses d’hydrocarbures.

Le pourcentage de ménages pauvres passa quant à lui, toujours selon les mêmes statistiques onusiennes, de 34,2 % des ménages à 44,0 %.

Au même moment, le nombre “d’indigents” – c’est-à-dire de personnes vivant dans la rue ou dans des bidonvilles avec moins de 1 $ par jour de revenu – explosa : de 1990 à 1999, leur pourcentage passa de 14,6 % à 21,7 % de la population générale, ce qui – compte tenu de l’accroissement démographique entretemps – représente une hausse vertigineuse de quelque + 80 %.    [Source pour toutes les données précédentes : http://www.eclac.cl/publicaciones/xml/4/7924/Capitulo_I_2001.pdf, tableau page 12 ]

Ce sont des données fondamentales à garder à l’esprit. Lorsque Hugo Chávez accéda au pouvoir :

  • 1 Vénézuélien sur 2 vivait dans la pauvreté,
  • plus d’1 Vénézuélien sur 5 vivait dans l’extrême misère,
  • et une toute petite oligarchie vivait dans un luxe insolent, parce que, parfaite “collabo” de la puissance américaine, elle avait monnayé ce train de vie contre la cession de l‘essentiel  de la rente pétrolière vénézuélienne aux grandes compagnies américaines.

Le Venezuela des années 90 : un pays aux inégalités révoltantes 

Ces inégalités, qui ressortent des chiffres glacés des statistiques, se voyaient à l’œil nu. Elles ne pouvaient manquer de susciter un sentiment d’incrédulité et d’indignation pour le Français de passage que j’étais. Car, des rapides vues que j’avais pu glaner au cours de ce bref séjour à Caracas, il me reste en effet deux images très fortes.

D’un côté, sur des kilomètres et des kilomètres en venant de l’aéroport, des quartiers misérables de favelas s’alignaient au bord des autoroutes, tandis que les passants très pauvres et des SDF hantaient le centre ville.

De l’autre côté, j’avais assisté à un dîner avec la haute société vénézuélienne dans l’un des grands restaurants les plus chics de la capitale. On s’y serait cru dans un épisode de la série américaine Dallas : hommes en smoking à la chevelure gominée et au sourire carnassier ; femmes coiffées, maquillées et manucurées comme dans un studio d’Hollywood, se faufilant dans l’assistance avec de somptueuses robes de soirée, le cou orné de rivières de diamants ou d’émeraudes. Des vraies pierres, pas du strass.

Précision nécessaire pour bien comprendre la situation du Venezuela (comme celle de nombreux pays latino-américains, en particulier du monde andin), une différence essentielle me sauta aux yeux : cette haute bourgeoisie vénézuélienne – que notre voyage officiel pour soutenir les exportateurs français nous amenait à rencontrer – avait essentiellement le teint blanc et du sang espagnol ; elle vivait comme séparée du reste du pays, dans une enclave mentale où l’on envoie ses enfants étudier aux États-Unis et où l’on passe ses vacances en Europe. Le petit peuple en guenilles, dont j’avais croisé le regard muet dans les rues, avait quant à lui très majoritairement le teint foncé et mat ; et ses traits révélaient le sang indien ou afro-caribéen qui coulait dans ses veines.

Incontestablement, il n’est pas possible de comprendre la “Révolution bolivarienne” d’Hugo Chávez, et son immense succès auprès des couches les plus défavorisées du peuple vénézuélien, si l’on fait abstraction de ce contexte autant ethno-sociologique qu’économique.

 

Carlos Andrés Pérez était né dans une vaste hacienda, à la frontière vénézuélo-colombienne près de la ville de Rubio, dans une famille de la moyenne bourgeoisie. Son père, Antonio Pérez Lemus, était un pharmacien et un planteur de café d'origine colombienne, dont les grands-parents, venus d'Espagne et des îles Canaries, avaient émigré au Venezuela dans les dernières années du XIXe siècle. Sa mère, Julia Rodríguez, était la fille d'un propriétaire terrien de premier plan dans la ville de Rubio.

Carlos Andrés Pérez était né dans une vaste hacienda, à la frontière vénézuélo-colombienne près de la ville de Rubio, dans une famille de la moyenne bourgeoisie. Son père, Antonio Pérez Lemus, était un pharmacien et un planteur de café d’origine colombienne, dont les grands-parents, venus d’Espagne et des îles Canaries, avaient émigré au Venezuela dans les dernières années du XIXe siècle. Sa mère, Julia Rodríguez, était la fille d’un propriétaire terrien de premier plan dans la ville de Rubio.

La famille Chávez, d'origine principalement indienne-indigène, espagnole et afro-vénézuélienne, a des ancêtres dans le centre du Venezuela, dans la région des llanos. Hugo Chávez était l'arrière-petit-fils du rebelle Pedro Perez Delgado, plus connu sous le nom de « Maisanta », qui soutint une insurrection et qui, avant sa capture en 1922, mena à la mort à la fois un ex-président vénézuélien et un gouverneur d’État.

La famille Chávez, d’origine principalement indienne-indigène, espagnole et afro-vénézuélienne, a des ancêtres dans le centre du Venezuela, dans la région des llanos. Hugo Chávez était l’arrière-petit-fils du rebelle Pedro Perez Delgado, plus connu sous le nom de « Maisanta », qui soutint une insurrection et qui, avant sa capture en 1922, mena à la mort à la fois un ex-président vénézuélien et un gouverneur d’État.


La  chute infamante de Carlos Andrés Pérez

Si le Président de la République Carlos Andrés Pérez avait donné instruction de garder nuit et jour fermés tous les volets de la Présidence de la République par crainte d’un tireur en embuscade, ce n’était pas seulement à cause de la situation économique et sociale explosive qu’il avait créée de ses propres mains, et qui fait toujours le lit de toutes les révolutions (une situation qui, soit dit en passant, se propage à l’identique actuellement à toute la zone euro).

Non. Il y avait une autre raison, encore plus sordide : sa corruption notoire était en train de faire vaciller les institutions du pays.

En mars 1993 en effet – c’est-à dire un mois et demi avant notre venue à Caracas -, le procureur et inspecteur général des Comptes de la République, M. Ramon Escobar Salom, avait osé porter contre Carlos Andrés Pérez des accusations de malversations, pour un montant de 250 millions de bolivars. Cette somme tirée sur le budget de l’État, qui équivalait à quelque 17 millions de dollars, devait abonder des fonds secrets au ministère de l’Intérieur. Mais elle s’était mystérieusement perdue en route, en passant justement par le secrétariat de la présidence de la République…

Au moment précis où Carlos Andrés Pérez accordait une audience à la ministre française que j’accompagnais, il savait donc que ses jours à la tête de l’État étaient extrêmement compromis et suspendus à la décision de la Cour suprême de Justice, attendue par toute la presse dans les semaines suivantes.

Il y avait donc, dans cette fermeture des volets et cette coupure palpable du monde extérieur, un réflexe de protection primaire et superstitieux, presque puéril. Pendant qu’il expliquait d’une voix machinale à Mme Michaux-Chevry tout l’intérêt qu’il portait au développement des exportations françaises vers le Venezuela, et qu’il balayait d’un revers de main ironique la situation intérieure de son propre pays, j’observais le caractère pathétique de cet escroc. Cela se voyait dans son regard fuyant et ses gestes légèrement fébriles, cela se sentait au timbre de sa voix : cet homme était intérieurement saisi d’effroi, il se savait irrésistiblement entraîné vers l’abîme.

De fait, le 20 mai suivant, soit moins de 3 semaines après cette audience, la Cour suprême de Justice du Venezuela rendit son arrêt : elle jugea que les éléments à charge étaient suffisamment graves et concordants pour qu’il y ait matière à procès. Dès le lendemain, 21 mai 1993, le Sénat suspendit Carlos Andrés Pérez de ses fonctions de Président de la République au motif, infamant s’il en est, de malversations et d’appropriation illégale.

On apprit ensuite que cette somme aurait, en partie, servi à financer des campagnes politiques dans des pays latino-américains voisins, et notamment la campagne électorale de Violeta Chamorro, élue présidente du Nicaragua en 1990 contre Daniel Ortega et les révolutionnaires sandinistes. Bien entendu, la main de la CIA ne devait certainement pas être très éloignée de tout ce micmac.

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Le 31 août 1993, le Congrès national destitua Carlos Andrés Pérez, qui fut enfermé dans la prison El Junquito puis qui fut assigné à résidence dans sa propriété personnelle, du fait de son âge, dans l’attente du jugement. Le 30 mai 1996, la Cour suprême de Justice le condamna, pour malversation aggravée, à 2 ans et 4 mois… d’arrestation à domicile.

En 1999, remis en liberté, ce diable d’homme osa créer un nouveau parti politique. Probablement était-ce dans le but d’obtenir un siège de sénateur et d’être ainsi protégé, par l’immunité parlementaire y afférente, des nouvelles accusations de corruption qui étaient apparues entre-temps contre lui : la presse avait en effet révélé qu’il possédait des comptes secrets aux États-Unis. Le 20 décembre 2001, un tribunal de première instance de Caracas ordonna qu’il soit de nouveau assigné à résidence dans sa propriété personnelle pour le juger sur ce nouveau scandale.

Mais l’oiseau s’était envolé en République Dominicaine. Le 3 avril 2001, Hugo Chávez, nouveau Président du Venezuela, demanda à la République Dominicaine l’extradition de l’ex-Président. Cependant, cette extradition ne fut jamais exécutée car Carlos Andrés Pérez s’était enfui pour résider en Floride, dans la ville de Miami (États-Unis).

Naturellement, le gouvernement de Washington n’accorda jamais l’extradition de son agent Carlos Andrés Pérez et celui-ci put vivre une fin de vie luxueuse en continuant, jusqu’à sa mort survenu en 2010, à offrir un appui aux groupes opposés au président Hugo Chávez.

Carlos Andrés Pérez réfugié dans sa somptueuse villa de Miami (Floride) au début des années 2000. C'est là qu'il mourut en 2010 - aux États-Unis donc - entouré de sa famille comme un chef de la mafia, mais sous l’opprobre de tout son peuple. Mis à part les quelques milliers de Vénézuéliens, bien sûr, qu'il avait arrosés de largesses. L'ancien Président vénézuélien vécut ainsi les dix dernières années de sa vie, dans le luxe misérable procuré par ses « comptes secrets », alimentés par les détournements de fonds en tout genre auxquels il s’était livré pendant qu'il était chef d’État. Alimentés, sans doute aussi, par les services américains appropriés. À l'annonce de son décès, les grands médias occidentaux ne lui consacrèrent que quelques lignes fort discrètes, et pas le torrent de boue qu'ils viennent de jeter sur le corps encore chaud d'Hugo Chávez...

Carlos Andrés Pérez réfugié dans sa somptueuse villa de Miami (Floride) au début des années 2000. C’est là qu’il mourut en 2010 – aux États-Unis donc – entouré de sa famille comme un chef de la mafia, mais sous l’opprobre de tout son peuple. Mis à part les quelques milliers de Vénézuéliens, bien sûr, qu’il avait arrosés de largesses.
L’ancien Président vénézuélien vécut ainsi les dix dernières années de sa vie, dans le luxe misérable procuré par ses « comptes secrets », alimentés par les détournements de fonds en tout genre auxquels il s’était livré pendant qu’il était chef d’État. Alimentés, sans doute aussi, par les services américains appropriés.
À l’annonce de son décès, les grands médias occidentaux ne lui consacrèrent que quelques lignes fort discrètes, et pas le torrent de boue qu’ils viennent de jeter sur le corps encore chaud d’Hugo Chávez…


2013 : les effets de la présidence d’Hugo Chavez

Depuis ce bref séjour de 1993, ni ma vie professionnelle ni ma vie personnelle ne m’ont donné l’occasion de retourner au Venezuela. Je n’ai donc pas eu l’occasion, ni de rencontrer Hugo Chávez, ni de me rendre compte de mes propres yeux de l’évolution du pays depuis 20 ans, et en particulier depuis qu’il a accédé à la tête de l’État le 2 février 1999.

Première photo officielle du Président Hugo Chávez

Première photo officielle du Président Hugo Chávez

Si je veux me faire un jugement lucide et objectif de cet homme, à l’évidence hors du commun, qui a présidé aux destinées du Venezuela pendant 14 ans, de 1999 à 2013, j’en suis donc rendu à me fier aux statistiques de l’ONU.

En particulier à celles de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) de l’ONU, tirées du très officiel “Panorama social de América Latina 2011″  publié par la CEPAL en 2012 : http://www.eclac.cl/cgi-bin/getProd.asp?xml=/publicaciones/xml/1/45171/P45171.xml&xsl=/dds/tpl/p9f.xsl&base=/dds/tpl/top-bottom.xsl

Ces statistiques, dignes de foi, dressent de façon laconique le bilan d’une décennie de gestion “chaviste” :

  • le taux de “pauvreté extrême” (“indigencia” en espagnol, correspondant à moins de 1 $ de revenu par jour) est passé, sur la même période, de 22,2 % à 10,7 %. Il s’agit de ces Vénézuéliens qui vivaient dans des favelas ou dans la rue et dont le nombre m’avait tant frappé en 1993.
  • le Venezuela a diminué de 58% le taux de malnutrition infantile, qui est passée de 7,7% en 1990 à 3,2% en 2009.

 

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Ce tableau, tiré du “Panorama social de América Latina 2011″  publié par la CEPAL en 2012, fait ressortir de façon très intéressante les politiques de justice sociale des différents États d’Amérique du sud au cours des 3 périodes (de durée variable) 1990- 2002, puis 2002-2008, puis 2008-2010.   

À chaque période correspond une barre de couleur différente, de la valeur de l’augmentation ou de la diminution du coefficient de Gini, c’est-à-dire de la hausse ou de la baisse des inégalités de revenus dans la population. 

Comme on le voit de façon spectaculaire, tous les régimes alignés politiquement sur Washington et économiquement sur le FMI ont laissé croître vivement les inégalités : ce fut le cas, dans les années 90, des gouvernements d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de Colombie, du Costa Rica, de l’Équateur, du Salvador, du Mexique, du Paraguay… et du Venezuela de Carlos Andres Perez.    

Le même tableau fait en revanche ressortir de façon spectaculaire les politiques de réduction des inégalités entreprises, à partir des années 2000, par les régimes plus ou moins en rupture avec le tuteur états-unien :

  • Argentine, avec le Président Nestor Kirchner puis la présidence actuelle de sa veuve Cristina
  • Bolivie d’Evo Morales, ami de Hugo Chávez
  • Brésil de la Présidente Dilma Rousseff, amie de Hugo Chávez
  • Équateur du Président Rafael Correa, très lié à Hugo Chávez
  • Salvador du Président Mauricio Funes, du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN)
  • Nicaragua du Président sandiniste Daniel Ortega
  • Pérou du Président Ollanta Humala
  • Uruguay du Président José Alberto Mujica
  • Venezuela du Président Hugo Chávez

Seuls deux États font exception à cette règle cynique, et seulement depuis 2008 :

  • le Mexique du Président Felipe Calderon sur la dernière période de 2008 et 2010. Rappelons que cet homme, proche des Américains comme tous ses prédécesseurs, était néanmoins de formation chrétienne-démocrate et non membre du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) – cas exceptionnel pour le chef de l’État mexicain. Il était co-fondateur du Parti action nationale (PAN), d’inspiration chrétienne-sociale et membre de l’Internationale démocrate-chrétienne.   
  • et le Panama du Président Ricardo Martinelli sur la même période. Mais c’est sans doute parce que cet homme d’affaire, soutenu par Washington, a senti le vent du boulet : son opposante Balbina Herrera, proche de Hugo Chávez, avait été longtemps donnée gagnante dans les sondages.

Il me semble utile de préciser que le coefficient de Gini pour la France est passé de 0,279 en 1996 à 0,299 en 2010. [ source INSEE septembre 2012 : http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1412/ip1412.pdf ]. Et j’ajoute que l’on peut, à défaut de statistiques plus récentes, anticiper sans grand risque de se tromper que le coefficient de Gini a dû fortement grimper en 2011 et 2012 : il doit certainement être désormais aux alentours de 0,31 ou 0,32.

La France reste donc sensiblement moins inégalitaire que le Venezuela post-Chávez.  

Mais les inégalités progressent rapidement chez nous alors qu’elles ont beaucoup régressé au Venezuela sous Hugo Chávez.

 

Les grands médias occidentaux et Hugo Chávez

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mort d’Hugo Chávez n’aura pas incité les grands médias occidentaux – et notamment français – à faire preuve de bienveillance, ni même d’indulgence, vis-à-vis du défunt.

Bien au contraire, les jours qui ont suivi l’annonce de sa mort ont été marqués par un dénigrement, voire des critiques acerbes, des médias contre cet homme, régulièrement présenté comme un “dictateur” alors qu’il s’était fait élire à chaque fois par une large majorité de Vénézuéliens.

Pour n’en citer que deux exemples parmi bien d’autres :  

L’adjectif « dévasté » faisant d’habitude penser aux effets d’un cyclone, d’un tremblement de terre ou d’un tsunami, j’ai regardé de plus près cet article pour saisir les arguments avancés par le journaliste pour en justifier l’emploi. Pour faire court, Hugo Chávez aurait « laissé une économie dévastée » parce que la dette publique du pays est passée de 28 à 130 milliards de dollars en 14 ans, que le déficit public a dépassé 7 % du PIB l’an dernier, et que les industries vénézuéliennes fermeraient les unes après les autres.

J’avoue que ces arguments m’ont fait rire :  

  • Si Hugo Chávez a « dévasté » l’économie parce qu’il a fait grimper la dette publique de 102 milliards de dollars en 14 ans, quel verbe le quotidien Les Échos réserve-t-il alors à Nicolas Sarkozy qui a, quant à lui, fait exploser la dette publique française de quelque 700 à 800 milliards de dollars en 5 ans (5 à 600 milliards d’euros) ? Et qu’il a porté le déficit public jusqu’à 8,5 % ? 
  • Si Hugo Chávez a « dévasté » l’économie parce que le secteur industriel vénézuélien serait sinistré, que dit alors le quotidien Les Échos du démantèlement général de nos protections douanières et de la liberté totale des mouvements de capitaux qui nous ont été imposés par les traités européens et qui ont conduit, depuis 12 ans, à la disparition d’au moins 1/3 des heures travaillées dans l’industrie française ? Que dit le même quotidien du taux de change externe de l’euro qui, joint aux phénomènes précédents, explique que la France perd actuellement 800 emplois industriels et une usine en moyenne par jour ouvrable ?

Cependant, ce journal – propriété du milliardaire français Bernard Arnault – étant un journal réputé sérieux, il n’ose quand même pas travestir totalement la réalité. Le journaliste reconnaît, du bout des lèvres, le succès spectaculaire remporté par Chávez en matière de lutte contre les inégalités. Cependant, pour discréditer ce phénomène historique, l’article venimeux porte le titre « Chávez a réduit les inégalités au prix d’un échec économique. »

Mais, comme l’a justement fait remarquer l’un des lecteurs critiques de cet article, si « Chávez a réduit les inégalités au prix d’un échec économique », que dire alors de la totalité des dirigeants européistes qui ont, quant à eux, augmenté les inégalités, et cela au prix d’un échec économique bien pire encore… ?

(cf. l’évolution inquiétante, mentionnée supra, du coefficient de Gini en France)

En bref, les articles de la presse française ont décidé, en guise de nécrologie, de traîner dans la boue un homme qui s’est dressé contre la mainmise politique et le racket économique des États-Unis sur son pays, et qui a sorti de la misère la plus affreuse des millions de ses compatriotes.

En se comportant de la sorte, la grande presse française se déshonore encore un peu plus et témoigne, surtout, de qui sont les puissances qui la musèlent.

 

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À la différence de Carlos Andrés Pérez, le président Hugo Chávez est mort en fonctions et dans sa patrie. Derrière ses airs bravaches, il a souffert le martyre.

chavez_funeralchavez_funeral_uprchavez_enterrement_uprLe transfert de sa dépouille, puis son enterrement, les 7 et 8 mars 2013, ont drainé des foules immenses.
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chavez_pleurschavez_pleurs_uprchavez_tristesse_uprviva_chavez_uprchavez_cercueil_uprchavez_cercueilchavez_hommage_uprchavez_commandante_upr
L’ampleur exceptionnelle du soutien populaire au président défunt et l’affliction réelle d’une très grande majorité des Vénézuéliens semblent avoir pris de court les responsables politiques et les grands médias du monde occidental. Car dans ce monde occidental, on ne sait plus, au fond, ce qu’est un dirigeant qui œuvre sincèrement pour le bien de son peuple, et non sous l’injonction de tel ou tel lobby bancaire ou industriel ! Il faut remonter à l’assassinat de John Kennedy le 22 novembre 1963, ou à la mort de Charles de Gaulle le 9 novembre 1970, pour retrouver des émotions populaires d’une telle envergure et d’une telle intensité.

La France une nouvelle fois en-dessous de tout

Pour ce qui concerne plus directement la France, la mort d’Hugo Chávez aura confirmé, s’il en était besoin, à quel point les actuels dirigeants français sont indignes et lâches.

Que l’on ait aimé, ou pas aimé, Hugo Chávez, tout dirigeant français digne de ce nom aurait dû saisir l’importance historique de cet événement planétaire. Il aurait dû comprendre qu’il était de notre plus haut intérêt national de se rendre sur place, à Caracas, pour participer aux obsèques de Chávez et témoigner ainsi de la solidarité du peuple français avec le peuple vénézuélien et, au-delà, avec l’ensemble des peuples d’Amérique latine, tous plus ou moins bouleversés par cette mort.

C’est ce qu’avait si bien compris Charles de Gaulle, à la fois lorsqu’il s’était rendu aux funérailles de Kennedy en 1963, nonobstant les griefs avec le gouvernement de Washington, pour montrer que le peuple français compatissait à la douleur du grand peuple américain. C’est aussi, dans des circonstances différentes, ce qu’avait fait le fondateur de la Ve République, en effectuant sa célèbre tournée latino-américaine, au printemps et à l’automne 1964.

Ainsi donc, et comme je le faisais remarquer déjà, voici quelques jours, pour le Festival du cinéma panafricain de Ouagadougou, le Président de la République française, ou à défaut le Premier ministre, auraient dû impérativement faire le voyage de Caracas.

Ni l’un ni l’autre n’ont fait le déplacement. Ni même, comble de l’offense vis-à-vis des nouvelles autorités vénézuéliennes, le ministre des affaires étrangères. M. Laurent Fabius a fait savoir qu’il avait des “contraintes d’agenda” qui l’empêchaient d’être présent dans la capitale du Venezuela ce vendredi 8 mars.

Moyennant quoi, n’osant quand même pas laisser notre ambassadeur représenter la France tout seul sans autorité politique à ses côtés, le gouvernement a jugé bon de se faire représenter, à un niveau minimal, en choisissant Victorin Lurel, ministre “des Outre-mer”.

Ainsi donc, il faut que tout change pour que tout reste pareil :

  • en 1993, déjà, Mme Michaux-Chevry, ministre RPR  d’origine guadeloupéenne, dont le portefeuille n’avait aucun rapport avec le Venezuela, et sans aucun poids politique, avait été choisie pour aller inaugurer l’exposition Francia 2000 de Caracas et rencontrer le Président Carlos Andrés Pérez.
  • vingt ans après, M. Victorin Lurel, ministre PS, lui aussi d’origine guadeloupéenne, dont le portefeuille n’a lui aussi aucun rapport avec le Venezuela, et qui n’a lui aussi aucun poids politique, a été choisi pour assister aux funérailles du Président Hugo Chávez.

Décidément, l’UMP et le PS se comportent donc exactement de la même et détestable façon, à la fois vis-à-vis de nos compatriotes guadeloupéens – dont la participation au gouvernement consiste surtout à les charger de missions dont aucun autre ministre ne veut, dès lors qu’elles se situent dans la zone Caraïbes ; et à la fois vis-à-vis des plus hautes autorités vénézuéliennes, qui ne peuvent que prendre en très mauvaise part l’indifférence teintée de dédain avec laquelle le gouvernement français les considère.

Ce mauvais procédé n’était au fond pas très grave de conséquences en 1993, dans la mesure où l’événement (une grande exposition commerciale) n’était guère politique et dans la mesure où le chef de l’État était un homme corrompu, honni d’une grande majorité de la population, et qui n’avait plus que quelques jours à rester en fonctions.

En 2013, en revanche, dans la mesure où l’événement revêt une immense portée politique et symbolique, et suscite l’émotion chauffée à blanc de tout un peuple, c’est une nouvelle et véritable faute diplomatique lourde que la France vient de commettre.

 

Complètement à côté de la plaque : telle a été l'attitude minable, et non dénuée de venin, de François Hollande face à la mort d'Hugo Chávez. C'est, une nouvelle fois, une véritable faute lourde diplomatique et une trahison des intérêts supérieurs de la France et du peuple français.

Complètement à côté de la plaque : telle a été l’attitude minable, et non dénuée de venin, de François Hollande face à la mort d’Hugo Chávez. C’est, une nouvelle fois, une véritable faute lourde diplomatique et une trahison des intérêts supérieurs de la France et du peuple français.

Sentant quand même qu’il fallait faire et dire quelque chose, notre chef de l’État s’est fendu d’un communiqué, le 6 mars, d’une platitude non dénuée de perfidie et de réserve :  « Le président vénézuélien aura profondément marqué l’histoire de son pays », a affirmé M. Hollande, avant de poursuivre fielleusement : « Le président défunt exprimait, au-delà de son tempérament et de ses orientations que tous ne partageaient pas, une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement. Je suis convaincu que le Venezuela saura surmonter cette épreuve dans la démocratie et l’apaisement. »

Une chose est en tout cas certaine. C’est que, lorsque viendra le jour où il sera à son tour enterré, il ne se trouvera certainement pas grand-monde pour affirmer que François Hollande, empreint jusqu’à la moelle de l’esprit de soumission et médiocre exécuteur des basses œuvres euro-atlantistes, « aura profondément marqué l’histoire de son pays ». Ou alors ce sera pour manier l’ironie cinglante.

Hugo Chávez se sentait libre et en droit de parler à tous les dirigeants du monde, y compris et surtout à ceux diabolisés par Washington et l'OTAN. Il le faisait d'ailleurs le plus souvent avec bonhommie, et parfois avec des débordements de truculence. C'est certainement cette insoumission à l'ordre atlantiste qui lui valut les foudres des grands médias occidentaux, et qui lui valent encore une opprobre post mortem. De gauche à droite et de haut en bas : avec Vladimir Poutine (Fédération de Russie), Hu Jintao (République Populaire de Chine), Mahmoud Ahmadinejad (République Islamique d'Iran), Barack Obama (États-Unis d'Amérique), Lula da Silva (Brésil) et Mouammar Kadhafi (Jamahiriya arabe libyenne)

Hugo Chávez se sentait libre et en droit de parler à tous les dirigeants du monde, y compris et surtout à ceux diabolisés par Washington et l’OTAN. Il le faisait d’ailleurs le plus souvent avec bonhommie, et parfois avec des débordements de truculence.
C’est certainement cette insoumission à l’ordre atlantiste qui lui valut les foudres des grands médias occidentaux, et qui lui valent encore une opprobre post mortem.
De gauche à droite et de haut en bas : avec Vladimir Poutine (Fédération de Russie), Hu Jintao (République Populaire de Chine), Mahmoud Ahmadinejad (République Islamique d’Iran), Barack Obama (États-Unis d’Amérique), Lula da Silva (Brésil) et Mouammar Kadhafi (Jamahiriya arabe libyenne)

 chavez_chomsky20 septembre 2006. Devant la 61e session de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, Hugo Chávez brandit à la tribune l’ouvrage du philosophe américain Noam Chomsky intitulé en français Hégémonie ou Survie: Quête de l’Amérique pour la domination mondiale.  Dans son discours, le président vénézuélien qui se présenta comme le défenseur des pauvres du continent américain, n’hésita pas à appeler le président George W. Bush « le diable ». C’est sans doute ce que Le Figaro appelle de la “provocation”.

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6 mars 2013 : Trois présidents sud-américains se précipitent à Caracas pour rendre un dernier hommage à Hugo Chavez, avant même son enterrement. De gauche à droite :

  • Mme Cristina Fernández de Kirchner Présidente de la République Argentine,
  • M. José Alberto Mujica, Président de la République d’Uruguay  (surnommé “Pepe Mujica” et connu pour être le chef d’État le plus pauvre du monde puisqu’il reverse 90 % de son salaire de 9000 euros à des ONG),
  • M. Evo Morales, Président de la République de Bolivie.
  • Entre la présidente argentine et le président uruguayen, on aperçoit Nicolás Maduro à l’arrière-plan, vêtu d’une veste aux couleurs du drapeau vénézuélien. Vice-président de la République, le plus proche collaborateur du défunt, il a prêté serment le 8 mars comme président par intérim, à la suite de la mort d’Hugo Chávez, dans l’attente de la prochaine élection présidentielle à laquelle il sera le candidat du Mouvement Bolivarien.

CONCLUSION : UN HOMME D’ÉTAT RESPECTABLE, DANS UN MONDE OÙ TANT DE CHEFS D’ÉTAT NE LE SONT PAS

Sans doute Hugo Chávez avait-il des défauts. Qui n’en n’a pas ?

Sans doute l’ensemble de son bilan n’est-il pas sans reproche. Quel bilan est sans zone d’ombre ?

Sans doute a-t-il parlé, parfois, un peu trop vite. Sans doute a-t-il porté des accusations un peu trop hasardeuses. Mais qui n’a jamais commis d’impair ?

Sans doute le personnage avait-il un caractère comédien, voire cabotin. Il est vrai que ses apparitions hebdomadaires dans un programme télévisé appelé « Alo presidente » étaient singulières vues de Paris, Londres ou Berlin puisqu’il lui arrivait d’y chanter, d’y réciter des poèmes, d’y nationaliser des entreprises en direct, d’y licencier, toujours en direct, des hauts fonctionnaires ou d’y annoncer la nomination de ministres clés. C’est ce qu’il fit en 2004, en révélant le nom des nouveaux ministres des Relations extérieures et de l’Information. En lui reprochant cela, n’oublie-t-on pas un peu vite qu’il s’agissait d’un Latino-Américain, avec la culture théâtrale qui s’attache souvent à la tradition locale ?

Mais que pèsent ces travers face au reste ?

  • Hugo Chávez a fait incontestablement le bien pour la grande majorité de la population vénézuélienne, en sortant des millions de ses compatriotes de la misère sans nom où l’avaient plongé les manœuvres de Washington et les injonctions du FMI.
  • Hugo Chávez fut un patriote au sens le plus élevé du terme, aimant les peuples étrangers mais pénétré de cette volonté intransigeante de souveraineté et d’indépendance nationales, dans la droite ligne des idéaux de Simon Bolivar, eux-mêmes directement hérités des idéaux de la Révolution française.
  • Hugo Chávez fut d’un très grand courage puisque, pendant toute la période passée à la tête de l’État vénézuélien, c’est cette même volonté qui l’amena à s’opposer constamment à la volonté prédatrice américaine.
  • Hugo Chávez fut d’un grand désintéressement personnel et fut, quoi qu’on en dise, un démocrate, puisqu’il avait même instauré le référendum révocatoire à mi-mandat.

Homme de bien, patriote intransigeant, courageux, désintéressé et démocrate. C’est pour tout cela que l’on peut, malgré l’anachronisme et des différences éminentes, le comparer en effet à un “De Gaulle latino-américain”. C’est une comparaison qui, probablement, aurait plu à l’un comme à l’autre de ces deux hommes hors du commun.

François ASSELINEAU

 

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À PART L’UPR….

  • À part l’UPR, connaissez-vous un seul autre mouvement politique français qui explique, toutes preuves à l’appui, que la prétendue “construction européenne” est une entreprise de domestication américaine du continent européen, et que “l’Union européenne” n’est que la face civile d’une même médaille dont la face militaire s’appelle l’OTAN ?
  • À part l’UPR, connaissez-vous un seul autre mouvement politique français qui explique que, loin d’être une oeuvre de paix , la prétendue “construction européenne” est une machine de guerre euro-atlantiste s’inscrivant dans les projets agressifs de Washington et de ses théories du Choc des Civilisations ?
  • À part l’UPR, connaissez-vous un seul autre mouvement politique français qui explique que, loin d’être une ouverture sur le monde, la prétendue “construction européenne” obéit à un réflexe racialiste qui affirme qu’il devrait y avoir une solidarité “européenne” qui primerait sur tous les liens établis par l’histoire entre les différents peuples du monde ? 
  • À part l’UPR, connaissez-vous un seul autre mouvement politique français qui explique que nous devons nous rassembler, au-delà du clivage droite-gauche, pour faire sortir la France de l’Union européenne et de l’euro, en application de l’article 50 du traité sur l’Union européenne (T.U.E) et pour faire sortir la France de l’OTAN ? 

Vous n’en connaissez aucun autre ? C’est normal car il n’y en a en effet aucun autre.

L’UPR est unique en son genre, et heureusement. Vous y avez, vous aussi, votre place.  

VOUS AUSSI, REJOIGNEZ LA VRAIE RÉSISTANCE EN FRANCE À L’EMPIRE EURO-ATLANTISTE

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 02:40

 

 

http://french.feeder.ww7.be/spip.php?site=597&debut_syndic=950

 

Francetv info dresse le portrait de ce nouveau pape en sept éléments.

Un pape surprenant

On ne l'attendait pas. Le nom du nouveau pape a été une surprise pour les fidèles et le silence qui a accueilli l'annonce du cardinal Jean-Louis Tauran sur la place Saint-Pierre l'a bien prouvé. Jorge Mario Bergoglio ne faisait pas partie de la liste des favoris de l'élection. Pourtant, raconte La Croix, il avait presque damé le pion à Benoît XVI lors du conclave de 2005, en recueillant une quarantaine de voix à l'époque. 

Un pape inédit sur de nombreux points

François, premier du nom, fait souffler un vent de nouveautés sur l'Eglise. Il est en effet le premier pape non-Européen depuis 741, le premier pape venu du continent américain et le premier Argentin. Barack Obama ne s'y est pas trompé en saluant l'élection du "premier pape des Amériques" et le président mexicain a immédiatement fait part de son "approbation du choix du premier souverain pontife d'origine latino-américaine" sur Twitter.

Enfin, François est le premier Jésuite à devenir souverain pontife. 

Un pape proche des pauvres

L'archevêque de Buenos Aires est connu comme une personnalité simple, quelque peu austère, mais surtout proche du peuple. En 2009, il déclare que la pauvreté est "une violation des droits de l'homme", rapporte La Croix. Le quotidien raconte qu'il a délaissé la somptueuse résidence des archevêques à Buenos Aires pour un petit appartement situé près de la cathédrale.  Il se lève à 4h30 du matin, termine sa journée à 21 heures, n'a pas de voiture et se déplace en transports en commun. Selon ses proches, l'homme est resté "très humble" et "garde un profil bas".

Un pape présenté comme modéré...

Le quotidien britannique The Guardian (en anglais) le présente comme un modéré, de tendance réformiste. Parmi ces prises de position, il a critiqué en septembre 2012 les prêtres refusant de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d'"hypocrites""Sur le plan social, il est probablement très ouvert, mais conservateur sur les questions de moeurs", explique le vaticaniste Bruno Bartoloni.

... mais farouchement opposé au mariage homosexuel

Ainsi, François Ier est connu en Argentine comme ayant été un fervent opposant à la légalisation du mariage homosexuel en 2010. Le site de France 24 rappelle quelques-unes de ses déclarations : pour l'ancien archevêque de Buenos Aires, l'homosexualité est ainsi "un démon infiltré dans les âmes". De son côté, Le Figaro note qu'il a toujours soutenu les positions traditionnelles de l'Eglise, tant sur le mariage des prêtres que sur l'avortement.

Un pape "rat de bibliothèque" 

François est aussi un grand amateur de lectures. Le prélat dévore la presse, même s'il n'y a jamais accordé d'interview. On le sait aussi grand lecteur de José Luis Borgès et des romans russes de Dostoïevski. Il est enfin amateur d'opéra et, petite touche patriotique, fanatique du club de football de Buenos Aires San Lorenzo, fondé par un prêtre.

Un pape au rôle trouble sous la dictature argentine

Jorge Bergoglio, surpérieur provincial des jésuites de Buenos Aires pendant la dictature militaire (1976-1983), a été accusé en 2005 d’avoir dénoncé deux de ses confrères qui ont été enlevés et torturés, raconte La Croix. Mais le quotidien avance d'autres versions : Bergoglio aurait en réalité tout fait pour les libérer. Le nouveau pape souffre surtout de la très mauvaise image de l'Eglise d'Argentine sous la dictature, comme l'explique le blog América Latina. Elle est en effet accusée de passivité, voire de complicité

Francetv info

 

 

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PAPABILE : Rattrapé par son passé sous la dictature, le cardinal
de Buenos-Aires (Argentine),
Mgr Bergoglio, définitivement « grillé »

 

 

Né en 1936, l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Bergoglio, aurait raisonnablement encore pu faire office de papabile très possible. C’est un modéré, classique, « spirituel », cultivé et nuancé, vivant simplement et en retrait par rapport au tournant de la restauration ratzingérienne. Pondéré dans ses jugements, il fait figure d’homme de consensus.

 

"Aurait pu" car ce cardinal qui aurait été le premier Pape d’Amérique latine est aujourd’hui compromis de façon définitive par des révélations concernant son passé lors des dictatures militaires. De sorte qu’une élection à la papauté devient très improbable. A moins que le Sacré Collège ne souhaite que le prochain pontificat ne commence très mal...Ce qui après les remous médiatiques de celui serait du plus mauvais effet.

Au travers d’un livre récent "El Jesuita - Conversaciones con el cardenal Jorge Bergoglio" de Sergio Rubin e Francesca Ambrogetti, le cardinal Bergoglio a sans doute tenté de redorer son blason et de contester les sérieuses accusations qui pèsent contre lui quant à sa conduite alors qu’il était provincial de la Compagnie de Jésus en 1973 et 1979. Suite aux accusations de deux prêtres Orlando Yorio et Francisco Jalics qu’il aurait remis aux autorités militaires. La défense de Bergoglio semble empruntée.
di Jalics.

Selon sa propre version, Bergoglio aurait conseillé à ces deux prêtres, religieux jésuites comme lui au demeurant (!) de "faire très attention" en raison de leur réputation de subvertir l’ordre social. C’est à dire qu’il aurait cherché à les protéger de la police dictatoriale qui ne pouvait que les poursuivre suite à leur engagement parmi les pauvres des bidonvilles de Bajo Flores. Toujours selon sa propre version, alors provincial de la Compagnie, il aurait proposé à Yorio et Jalics de venir vivre tranquillement et discrètement dans la maison Provinciale (ce qui voulait dire au passage abandonner leur mission auprès des plus pauvres).

N’écoutant que leur courage, Yorio et Jalics persévérèrent dans leur ministère. Ils furent finalement enlevés, comme on pouvait s’y attendre.Selon Bergoglio, il aurait alors cherché à obtenir leur libération. Et à les protéger.

Cette version n’est cependant pas la seule ! Et n’est pas celle de nombreux témoins, ni celle des intéressés.

Sans oser les accuser en face, Bergoglio se faisait volontiers et perfidemment l’interprète des accusations d’autres prêtres et d’évêques. Qui démentaient quant à eux les avoir émises. Un jour, le père Bergoglio (il n’avait pas encore coiffé la mitre) recommanda aux deux religieux turbulents de s’adresser à l’évêque de Moron, Mgr Miguel Raspanti. Leur affirmant qu’ils pourraient trouver refuge dans le diocèse de ce dernier. Or, en réalité, il écrivit lui-même une lettre à Raspanti terriblement négative à l’endroit des deux religieux ! L’art du double jeu en somme. Le brave Raspanti chercha pourtant à protéger et à cacher les deux prêtres. C’est Bergoglio qui l’en aurait alors dissuadé. Ce sont les calomnies répétés par Bergoglio qui empêchèrent aussi aux deux religieux d’être accueillis dans le diocèse de Buenos Aires ou d’être incardinés à Santa Fe.

Après leur libération, Yorio se rendit à Rome o๠le jésuite colombien Candido Gavina, très bien informé, lui apprit, de source autorisée (l’ambassadeur argentin près le Saint-Siège) que les forces armées avaient arrêté ces deux religieux suite à la plainte de leurs supérieurs religieux qui les présentaient comme des guérilleros. L’Ambassadeur argentin confirma même cette information par écrit !

En ce qui concerne Jalics, il se réfugia par la suite aux Etats Unis. Bergoglio s’opposa à son retour en Argentine ! Et il le fit savoir aux évêques argentins susceptibles d’accueillir le religieux dans leur diocèse. Qui plus est, il alla même jusqu’à conseiller à Anselmo Orcoyen, le directeur national du culte catholique, de refuser la demande de passeport avancée par Jalics ! Un document existe à cet égard.

Bergoglio se défend en disant que ces méchantes affirmations visent à discréditer sa candidature comme papabile. Pour noyer son chien il faudrait l’accuser de la rage ! En fait, quelle que soit l’intention ce sont les faits qui parlent. Et très clairement. Dans une biographie très documenté du cardinal, avec des preuves à l’appui, Horacio Verbitsky en a établi la véracité.

Sans doute, lors du dernier Conclave o๠il avait ses chances d’être élu, Bergoglio incarnait-il une ligne plus ouverte que celle de Ratzinger. Avec le hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga et le brésilien Hummes. En comparaison du cardinal de l’opus dei, Mgr Juan Luis Cipriani Thorne, il est vrai qu’il n’est pas difficile d’incarner l’ouverture parmi les papabili d’Amérique. Aujourd’hui c’est l’archevêque de Sao Paulo, le cardinal Pedro Odilo Scherer qui peut faird figure d’étoile montante. Bergoglio est semble-t-il définitivement grillé. Quant à Rodriguez Maradiaga, son soutien au putsch droitier dans son pays fait qu’il est plus difficile de le considérer comme un papabile "de gauche", ou du moins social.

Ceux qui misèrent jadis sur Bergoglio, présenté un peu rapidement comme un nouveau Luciani parce qu’il prenait les transports en commun et vivait simplement, habillé comme un prêtre de base et non comme un prince de l’à‰glise avaient oublié que provincial des jésuites il combattait la ligne Arrupe. D’ouverture. Et qu’il dà »t une promotion épiscopale à cinquante ans largement écoulés, inattendue, au soutien amical du cardinal Antonio Quarracino, son prédécesseur à Buenos Aires. Un ultra-conservateur.

 

http://golias-news.fr/article4030.html

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 02:07

 

Chávez y Bolivar.

 http://politicalcontext.org/blog/2013/01/hugo-chavez-in-the-context-of-history/chavez-y-bolivar/

 

Nous dédions cet article à un grand Homme. Au leader d’un pays et de sa région, un symbole pour le monde entier. C’était également un grand ami de la Russie, qu’il aimait beaucoup. Aujourd’hui, cet homme n’est plus. Il s’agit de Hugo Chavez.

En ces jours très tristes avant tout pour les Vénézuéliens, mais également pour bon nombre de Latino-Américains en général, ainsi que de Russes, d’Africains, d’Européens et de nombreuses personnes sur tous les continents, il est important de se rappeler qui était Hugo Chavez.

Issu d’un milieu modeste, métis dans les veines duquel coulait du sang indien, africain et espagnol, sa mère souhaitait qu’il devienne prêtre catholique.

 

Hugo rêvait de devenir joueur de baseball. Finalement, il rejoint l’armée vénézuélienne à l’âge de 17 ans et plus tard s’inscrit à l’Académie vénézuélienne des sciences militaires, en tant que cadet. Diplôme militaire d’arts et de sciences en poche, il commence officiellement à servir dans l’armée. En 1992, il participe au coup d’État qui échoue. Il est alors emprisonné durant deux ans. A sa libération, il jouit déjà d’une grande popularité, surtout grâce à ses prises de position en faveur des classes les plus démunies du pays. Il crée le « Mouvement Cinquième République », basé notamment sur de nombreux principes de la Révolution cubaine. Chavez a par ailleurs toujours considéré Fidel Castro comme son mentor et inspirateur.

 

Il sera élu président du pays à la fin de 1998. Combinant les principes de la justice sociale ainsi que les valeurs patriotiques et anti-impérialistes de Simon Bolivar, figure emblématique en Amérique Latine, sa popularité ne cesse de croître. Justement, les plus défavorisés, tout simplement oubliés et ignorés par ses prédécesseurs, lui assurent un soutien sans faille.

 

En 2000, il est réélu avec près de 60% des suffrages. En 2002, il fait face à un bref coup d’État, orchestré par l’oligarchie locale et leurs soutiens extérieurs, avant tout celui des Etats-Unis. Chavez est arrêté. Mais c’est alors que la majorité de la population vénézuélienne témoigne son soutien indéfectible envers son président et sort massivement dans les rues pour exiger sa libération. Il est finalement libéré deux jours plus tard et reprend ses fonctions de chef de l’État. En 2006, il est réélu avec près de 63% des voix. En 2007, le référendum sur la réforme constitutionnelle proposée par Hugo Chavez est rejeté (à une courte majorité de 50,7%), malgré de nombreuses fraudes enregistrées lors du référendum. Malgré ces fraudes, Hugo Chavez décide de reconnaître publiquement sa « défaite ». Quant aux élections présidentielles de 2012, il est de nouveau vainqueur, avec cette fois-ci plus de 55% des voix.


En politique intérieure et au niveau des réalisations sociales, parmi les nombreuses réussites du président Chavez, on peut citer : la baisse importante du chômage, la diminution de plus de la moitié du taux de pauvreté (de 54% des ménages en 2003 à moins de 25% aujourd’hui), quant à la pauvreté elle a diminué de 72%. On citera également la chute du taux de la mortalité infantile et des inégalités sociales (le Venezuela étant devenu le pays le moins inégalitaire de la région), l’augmentation à plusieurs reprises du salaire minimum et du revenu par habitant (ayant augmenté de plus de 3 fois), construction massive de logements (surtout en faveur des plus pauvres), forte baisse de la dette publique, éducation gratuite dès l’enseignement préprimaire, et ce jusqu’à l’université, augmentation conséquente de la part du PIB consacrée à l’éducation et éradication de l’analphabétisme (selon les données de l’UNESCO), ainsi que forte réduction des importations alimentaires (pratiquement 60%), pour ne citer que ces acquis...

 

En politique extérieure, Hugo Chavez a défendu la souveraineté de son pays mais également de ses ressources. Et c’est bien lui qui a été le chef de file de l’intégration régionale et continentale. C’est bien autour de lui que se sont réunis d’autres leaders latino-américains comme Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Équateur), Cristina Fernandez de Kirchner (Argentine), Daniel Ortega (Nicaragua) et Raul Castro (Cuba). Le pays-leader sud-américain, le Brésil, a également activement participé au projet d’ « Alliance latino-américaine ». Hugo Chavez a par ailleurs vivement soutenu la coopération entre l’Amérique latine et les Caraïbes. Son action a beaucoup contribué à la mise en place des organismes suivants : l’Alliance bolivarienne pour les Amériques, l’Union des nations sud-américaines, la Banque du Sud, ainsi que le réseau régional de télévision Telesur. Et tous ces projets grandioses ont été réalisés dans une région où il y a encore pas si longtemps, la CIA organisait des coups d’États quand bon leur semblait, en mettant au pouvoir des pantins qui arrangeaient l’empire étasunien. Hugo Chavez s’est employé à tourner cette page définitivement. Il a également activement développé les relations du Venezuela avec la Russie, la Chine, l’Iran, les États africains et le monde arabe. Il a par ailleurs vécu le meurtre de Mouammar Kadhafi comme une tragédie personnelle. Grand visionnaire, il est également l’initiateur du Sommet Afrique-Amérique latine. Mais une fin tragique est venue stopper la vie du Comandante.


Depuis juin 2011, il luttait contre le cancer. Après plusieurs opérations à Cuba et les espoirs de guérison tant espérée par ses concitoyens et tous ses partisans dans le monde entier, le Président Hugo Chavez s’est éteint le 5 mars 2013, dans la capitale vénézuélienne. Selon le président par intérim Nicolas Maduro, la maladie du leader vénézuélien ne serait pas due au hasard et les États-Unis seraient directement impliqués. On attend avec impatience tous les détails à ce sujet, mais beaucoup de questions vont se poser. Pour n’en citer qu’une : connaissant les méthodes occidentales vis-à-vis de tous ceux qui n’arrangent pas les intérêts des lobbies concernés (emprisonnement de Laurent Gbagbo, meurtre barbare de Mouammar Kadhafi), on aura en effet bien besoin d’analyser sérieusement tous les scénarios possibles.


Dans tous les cas, Hugo Chavez restera à jamais la personne qui non seulement a accompli des exploits aussi bien dans son propre pays, mais aussi à l’échelle de tout le continent sud-américain et du monde entier. Il est et restera une source d’inspiration pour un très grand nombre de personnes aux quatre coins du monde. Un homme pour qui les mots « justice, liberté, et surtout dignité » resteront des synonymes gravés à jamais dans la mémoire collective. Tous les leaders d’Amérique latine lui ont rendu hommage. Comme l’a également fort bien dit le président russe Vladimir Poutine, Hugo Chavez « était un homme hors du commun et fort, qui regardait vers l’avenir et qui était toujours très exigeant envers lui. Il était un ami très proche de la Russie ». Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a déclaré que « toute la vie de Chavez était un celle d’un homme au service désintéressé de la justice et de l’égalité, luttant pour le bien du peuple vénézuélien ». Le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vitaliy Tchourkine, a quant à lui qualifié Hugo Chavez de grand homme politique, et son décès de tragédie, aussi bien pour le Venezuela que la Russie : « Un grand homme pour son pays, pour toute l’Amérique latine et le monde entier. Il a joué un rôle important dans le développement des relations entre le Venezuela et la Russie, et aujourd’hui nous pleurons sa mort ». Connaissant les nombreux points communs entre la Russie et le Venezuela, ainsi que les nombreux défis communs lancés par les deux pays, notamment en matière de défense de la démocratie et de la souveraineté face à la dictature de la « pensée unique » et des grands lobbies, il est important d’aider le gouvernement vénézuélien à élucider toutes les circonstances tragiques de la maladie du président Chavez.

 

Pour finir, il faut dire que Hugo Chavez restera à jamais dans l’histoire. Dans l’histoire de son pays, de l’Amérique latine, du monde, mais aussi dans le cœur des hommes. Il a également réussi à prouver qu’il est possible de combattre pour les grandes valeurs dans le respect de la démocratie, la vraie démocratie. Il reste et restera le symbole de la lutte pour la justice, la liberté et la dignité humaine, où que ce soit. Nous ne pourrons jamais l’oublier. Quant à son successeur et ses partisans, nous espérons qu’ils poursuivront fièrement et dignement l’œuvre du président Chavez. Hasta la victoria siempre, Comandante !

http://french.ruvr.ru

http://www.alterinfo.net/Hasta-Siempre-Comandante-_a87639.html

 

.

 

Tous les liens sur Chavez ici, ses discours :

Hugo Chavez ...
.

 

7 mars 2013

Investig'Action - Ainsi parlait Hugo Chavez Reniflant « une odeur de soufre » à la tribune de l’ONU, poussant la chansonnette pour Hillary Clinton en conférence de presse, délivrant ses messages de paix et d’amour à la jeunesse du monde  (..) Chavez ne laissait personne indifférent à travers ses interventions. Elles étaient toutefois passées sous silence dans les grands médias

 

 

Obama "veut de nouvelles relations avec Venezuela" ? Que les USA cessent de financer des coups d'Etat et des terroristes là-bas!

 


Le avant et après Hugo

 


 

 

50 vérités sur Hugo Chávez et la Révolution bolivarienne

Salim LAMRANI

 

Décédé le 5 mars 2013 à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer, le président Hugo Chávez a marqué à jamais l’histoire du Venezuela et de l’Amérique latine.


1. Jamais dans l’histoire de l’Amérique latine, un leader politique n’avait atteint une légitimité démocratique aussi incontestable.Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, seize élections ont eu lieu au Venezuela. Hugo Chávez en a remporté quinze, dont la dernière en date, le 7 octobre 2012. Il a toujours battu ses opposants avec un écart allant de dix à vingt points.
2. Toutes les instances internationales, de l’Union européenne à l’Organisation des Etats américains, en passant par l’Union des nations sud-américaines et le Centre Carter, ont été unanimes pour reconnaître la transparence des scrutins.
3. James Carter, ancien président des Etats-Unis, a déclaré que le système électoral vénézuélien était le « meilleur au monde ».
4. L’universalisation de l’accès à l’éducation élaborée depuis 1998 a eu des résultats exceptionnels. Près de 1,5 millions de Vénézuéliens ont appris à lire, écrire et compter grâce à la campagne d’alphabétisation, nommée Mission Robinson I.
5. En décembre 2005, l’UNESCO a décrété que (...)

Lire la suite »

 

hessel

 

Stéphane Hessel aussi nous a quittés.

 

Triste semaine où deux grands, très grands résistants, nous ont quittés, éternels indignés et combattants pour la Justice. Ils doivent rester pour nous des modèles.

 

Eva R-sistons (Chantal Dupille)

 

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 16:32

Attention, publication exceptionnelle.

Les liens renvoient à des articles écrits

par des Ivoiriens eux-mêmes

parfois au péril de leur vie (Ch D)

.

collectif-cote-ivoire1-300x298.jpg?w=620it

 

 

 

Justice de vainqueurs,

quand les rôles sont inversés

Par eva R-sistons Chantal Dupille


 

Un journal français (Marianne), une fois n'est pas coutume, enquête honnêtement, écrit un papier équilibré, neutre. Le fait est trop rare pour ne pas être salué. Triste époque où une information digne de ce nom devient l'exception.

 

Les faits, les blogueurs bien renseignés les connaissent. La France de Sarkozy, aux ordres de Tel-Aviv, de Washington et de Londres, cible la Côte d'Ivoire Etat souverain et démocratique pour le soumettre - particulièrement au FMI, d'ailleurs, à travers Ouattara. Autrement dit, le développement de l'Afrique sera complètement entravé, les Noirs subiront la colonisation, les prédations, les pillages, voire les bombardements, et seront privés d'avenir. Esclavage pas mort !

 

Sur France24, j'ai un jour entendu Mme Christine Lagarde annoncer que M. Ouattara allait conduire le développement en Afrique avec le FMI qui à travers lui, serait appelé à rayonner sur tout le continent : Autrement dit, pour le mettre en coupe réglée, l'endetter, le piller, le ruiner au profit des occupants (le mot convient, l'occupation peut-être très discrète, à travers les hommes de la BM ou du FMI).

 

Gbagbo, donc, dans l'article de Marianne, apparaît pour ce qu'il est : Un démocrate aimant son pays et le défendant quand il est attaqué. C'est pourtant lui qu'on juge à la Haye, tribunal fantoche, Justice de vainqueurs. Et ceux qui l'ont privé de sa victoire électorale, ceux qui commettent exactions et pillages, sont au pouvoir sans être inquiétés. Ainsi, tout est inversé. Notre monde, ou plus exactement l'Occident, dérive lentement et sûrement vers un Non-Droit généralisé, vers un Totalitarisme rampant, vers l'abjection totale, tout en se parant des vertus de la démocratie, de l'humanitaire... Guerres pour la paix, guerre contre le terrorisme armé, formé et financé par ceux qui prétendent le combattre, tout est imposture... et cette imposture est rendue possible grâce aux mensonges permanents des Médias collabos.

 

A La Haye, on a jugé les Serbes qui défendaient leur pays attaqué par l'OTAN (le prétexte étant des massacres ethniques alors qu'ils étaient perpétrés par l'Occident lui-même), et les Croates ou les Bosniaques ont finalement été exonérés de leurs crimes... Que dire des vrais fauteurs de troubles, de conflits, de crimes de guerres, à Tel-Aviv, à Londres ou à Washington ? Pour eux, l'impunité est totale. Le fils de Kadhafi va être jugé à huis-clos et sans doute le plus discrètement possible exécuté, Gbagbo va être condamné pour des crimes qu'il n'a pas commis, ou comme Milosevic, il aura le bon goût de mourir dans sa cellule. Et les vrais criminels, tous les Bush, Blair, Cameron, Sarkozy, Obama, Hollande-Fabius, Ouattara, BHL, etc, continueront à berner les peuples. En toute impunité. 


Les journalistes, instruments clé dans la guerre - Jusqu'à quand l'impunité ?

 

En tant que journaliste, je suis ulcérée de voir que les Médias relaient en permanence les mensonges de l'Occident, mes consoeurs et mes confrères se rendent ainsi complices des forfaits de leurs mentors et devraient eux aussi, pour leur criminelle désinformation et leur propagande de guerre, se retrouver devant un tribunal. 

 

Ainsi, tout est inversé. Les vrais auteurs de crimes sont en liberté, et ceux qui défendent leur pays comme hier Milosevic, Gbagbo, Kadhafi ou aujourd'hui Bachar-el-Assad, sont en position d'accusés.

 

Dirigeants, juges, journalistes ne méritent aujourd'hui que notre mépris.

 

Il reste des juges indépendants, nous leur demandons de faire leur travail. Pour que justice soit faite, tout simplement.

 

Chantal Dupille

 

Outre l'article de Marianne qui rend justice à Gbagbo, voici des liens extraordinaires, qui valent leur pesant d'or. Les articles sont écrits par des Ivoiriens, et tout laisse supposer qu' abidjan360  a du payer de sa vie sa liberté et son courage. Son blog a brusquement cessé d'être alimenté.

 

 

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etc etc comme ceci :

...........

 

Gbagbo : criminel ou démocrate ?
Vendredi 1 Mars 2013
Propos recueillis par Alain Léauthier


Après avoir comparu pendant dix jours devant la Cour pénale internationale de La Haye (CPI), l’ancien président de Côte d'Ivoire devra attendre encore plusieurs semaines pour connaître son sort : la liberté ou un procès. Procès à haut risque, selon son conseiller spécial Bernard Houdin qui conteste ici point par point les charges de crimes contre l’humanité présentées par l’accusation.


Rebecca Blackwell/AP/SIPA
Rebecca Blackwell/AP/SIPA
C’est au plus tard le 28 mai prochain que la Cour pénale internationale (CPI) dira si oui ou non Laurent Gbagbo, 67 ans, président déchu de la Côte d’Ivoire, devra être jugé pour « crimes contre l’humanité ».

Pendant dix jours, les magistrats ont tenté de déterminer si les éléments de preuve rassemblés par l’accusation justifiaient la tenue d’un éventuel futur procès. D’après la Gambienne Fatou Bensouda, la procureur de la CPI interrogée par l’hebdomadaire Jeune Afrique, « sans l’implication de Laurent Gbagbo, tous les crimes commis durant la crise post électorale ne l’auraient jamais été. »  Il serait le « coauteur indirect » d’un plan visant à conserver le pouvoir, malgré l’élection (controversée) d’Alassane Ouattara, y compris en recourant aux meurtres et à la violence, laquelle fit près de 3 000 victimes dans les deux camps. « Il élaborait sa stratégie avec un groupe de proches mais il était le principal coordonateur des exactions » estime Fatou Bensouda. Pour Eric McDonald, un de ses magistrats, « les attaques des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 revêtaient un caractère généralisé et systématique (…) contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques. »  

Au dernier jour de l’audience de confirmation des charges, le 28 février, pour la première fois depuis sa comparution devant la CPI en décembre 2011, Laurent Gbagbo a pris la parole. « Toute ma vie, j’ai lutté pour la démocratie », a expliqué celui qui connut à plusieurs reprises les geôles d’Houphouët-Boigny. « Je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre, je n’ai jamais cru çà, j’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion. »

Bernard Houdin - DR
Bernard Houdin - DR

Bernard Houdin, conseiller spécial et représentant du porte-parole de Gbagbo pour l’Europe et l’Amérique, revient pour Marianne, sur les contre-arguments des avocats de l’ancien président.

Marianne : Pourquoi, selon vous, la CPI ne peut renvoyer Laurent Gbagbo en procès ?

Bernard Houdi : D’abord pour des raisons strictement juridiques d’irrecevabilité, comme l’a magistralement démontré à l’ouverture de l’audience, le 19 février, un des avocats du président, le Pr Jacobs, de l’université de Leiden, lequel a d’ailleurs formé plusieurs des juges de la CPI.

Dans ses nombreux arguments, j’en retiens un. Depuis la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara, à plusieurs reprises l’état ivoirien s’est dit parfaitement en mesure d’instruire et juger, avec son propre système. La Côte d’ Ivoire n’est ni la Somalie, ni le Sierra Leone. Pour que la CPI se saisisse, il aurait donc d’abord fallu que Laurent Gbagbo soit jugé dans son propre pays.

Par ailleurs, la notion de coauteur indirect entretient une totale confusion sur les responsabilités supposées du président dans les violences qu’on lui reproche. Et où sont les autres auteurs ?

Sur le fond, la comparution de Laurent Gbagbo devant la CPI est une entreprise politique, en contradiction flagrante avec la déclaration d’indépendance autoproclamée de cette juridiction.  Il ne faut pas oublier que son transfert à La Haye y a été précédé par le déplacement du procureur de la République du nouveau régime (celui d’Alassane Ouattara, ndlr) accompagné… du ministre français de la Justice de l’époque. Cela pose un problème, non ?

Entre autres, l’accusation a retenu quatre gros dossiers à charge. Vous les contestez ?

Prenons les un par un. Il y a d’abord la répression, soi disant aveugle, d’une marche, soi disant pacifique, des pro Ouattara sur la RTI, la télévision nationale ivoirienne. Des images des télévisions françaises ont confirmé ce que nous affirmons depuis longtemps : loin d’être pacifique cette marche était infiltrée par des éléments rebelles armés, venus d’Abobo ( immense quartier d’Abidjan, réputé favorable à Alassane Ouattara et qui abritait plusieurs groupes rebelles pendant la crise, ndlr) ou de l’hôtel du Golf (le QQ  de Ouattara jusqu’à la chute de Gbagbo, ndlr).  Face à la menace, les forces de sécurité ont fait leur travail.

Et la marche des femmes d’Abobo, réprimée dans le sang (sept tuées par balle, ndlr)... Elles aussi étaient infiltrées ?

Parlons-en ! On attribue aux forces loyalistes (FDS) la responsabilité de ce drame. Mais un livre (« Abobo la guerre » de Leslie Varenne, éditions Mille et Une Nuits),  a démontré, sans qu’il fût  à ce jour jamais contesté ni attaqué, que cette marche a été instrumentalisée par Guillaume Soro ( l’actuel Premier ministre d’Alassane Ouattara, ancien chef des rebelles lors du coup d’état de 2002, ndlr) afin de créer des incidents graves et d’en faire porter la responsabilité à Laurent Gbagbo.

Vous savez que la journaliste en question, correspondante de la Tribune de Genève, n’était pas particulièrement pro-Gbagbo et considérait d’ailleurs qu’Alassane Ouattara avait été normalement élu. On ne peut donc lui reprocher un point de vue partisan. A Abobo, elle a travaillé pendant plusieurs mois au contact du fameux Commando Invisible (une des factions rebelles contre laquelle Soro et Ouattara se sont ensuite retournés, tuant son chef Ibrahim Coulibaly dit IB, ndlr), au plus près donc de ce qui se passait réellement.

Son enquête sur cette tuerie est édifiante. Sur la foi des informations venues de l’hôtel du Golf (QG Ouattara, ndlr) les femmes en question pensaient manifester en toute tranquillité, protégées par le Commandant Invisible. Or les hommes d’IB n’étaient au courant de rien et le parcours choisi par le RDR (la formation de Ouattara, ndlr) était loin d’être sans risque. La preuve, puisqu’elles ont croisé des chars des FDS. L’accusation prétend que ce sont eux qui ont tiré sur les femmes mais pourquoi alors ont-elles étaient touchées dans le dos ?

Manip aussi le bombardement du marché de Siaka Koné, toujours à Abobo ?

Ces supposés bombardements ne sont étayés que par des témoignages au demeurant fort contradictoires. Sur place en tout cas on n’a relevé aucun impact, aucun cratère susceptible d’avoir été causé par une bombe !

Le dernier point concerne les violences et exactions perpétrées contre des populations dioulas le 12 avril à Yopougon, fief des partisans de Laurent Gbagbo ?

Une précision d’abord : cette idée que les quartiers à Abidjan seraient racialement et politiquement totalement homogènes ne correspond pas à la réalité. Mais passons. Le 12 avril Laurent Gbagbo est dans l’hélicoptère qui le conduit vers son lieu de détention forcée de Korhogo. Dès sa chute, acquise uniquement grâce à l’intervention de militaires français, les bandes rebelles se sont répandues dans de nombreux quartier d’Abidjan et notamment à Yopougon où elles ont commencé à piller et tuer. Que des individus ou des groupes d’individus se soient constitués en groupe d’auto défense ne fait guère de doute mais rien, absolument rien ne  démontre un plan machiavélique de nettoyage ethnique ordonné préalablement à son arrestation par Laurent Gbagbo.

Pour sa première prise de parole depuis sa comparution, Laurent Gbagbo a peu parlé hier (28 février). Il n’avait rien à dire aux juges ?

Le président n’allait pas refaire l’audience et reprendre les arguments de ses avocats… Il a en tout cas témoigné son respect à la Cour en étant constamment présent,  à l’inverse de la procureure qui est partie dès le troisième jour. C’est un peu cavalier comme comportement alors que c’est la première fois que la CPI, en tant que tel,  doit se prononcer sur le sort d’un chef d’état africain. Gbagbo a dit ce qu’il avait à dire : de 2002 à 2011 il a toujours fondé son action sur le respect du droit et de la Constitution.

L’accuser d’un plan machiavélique pour rester au pouvoir est absurde ! C’est lui qui a crée la commission électorale indépendante, composée essentiellement d’opposants, lui qui a autorisé Ouattara  à se présenter (en dépit de la controverse ancienne sur sa nationalité, ndlr) lui encore qui a imposé le bulletin de vote unique et un équilibre des temps de parole pendant la campagne électorale ! Cela en fait un dictateur bien singulier…

Comment voyez vous la suite…

La CPI se veut indépendante. Dans ce cas, elle doit dire le droit et rien que le droit et rejeter le storytelling matraqué ad nauseam depuis des mois par certains milieux politiques et relayés par la majorité des médias français. Elle doit libérer Laurent Gbagbo et ouvrir ainsi la voie à la réconciliation nationale dont la Côte d’Ivoire a tant besoin pour préparer son avenir et son développement. Et ce, quelle que soit la position future de Gbagbo dans le pays.

Dans le cas contraire ?

Outre que la Cour foulera aux pieds le droit, on peut craindre des dégâts politiques et humains dont elle sera redevable.


http://www.marianne.net/Gbagbo-criminel-ou-democrate_a226966.html

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 03:38

C'est Lévy qui a tué Chokri  09/02/2013

Il est évident que ce faux philosophe est un très dangereux personnage, qui a incité Sarkozy à faire la guerre contre la Libye (pays aujourd'hui ruiné, en proie au chaos), et qui rencontre discrètement Hollande pour le conseiller (guerre Syrie, Mali..). Sait-on que ce va-t-en guerres rêve de devenir Président d'Israël ? Et donc, il sert les intérêts de cet Etat pour parvenir à ses fins. Au détriment de la France - et des peuples agressés (eva) 

 


C'est Lévy qui a tué Chokri


Le terroriste Bernard-Henri Levy, c’est ainsi que doit être appelé cet instrument qu’Israël a utilisé pour mener son entreprise de déstabilisation des pays arabes dans le cadre de l’alliance diabolique entre les sionistes et les wahhabites.

Tout ce qui s’est passé depuis que les Occidentaux, à son instigation, ont commencé à intervenir dans cette partie du monde, dévoile le caractère criminel de ce pseudo-intellectuel. Les victimes en sont les peuples arabes d’abord, mais aussi les citoyens de pays occidentaux dont les dirigeants se sont coalisés pour semer le désordre et le chaos en Libye, en Tunisie, en Egypte et en Syrie, avec l’ambition d’étendre leur opération à l’Algérie.
Le premier choc fut ressenti lors de l’attaque, le 11 septembre, du consulat américain à Benghazi qui entraîna la mort de l’ambassadeur des Etats-Unis, puis, tout récemment, impact direct de la situation en Libye, l’agression contre le complexe de gaz algérien de Tiguentourine (In Amenas) et la prise d'otages qui coûtèrent la vie à 37 étrangers qui travaillaient sur ce site.
Et maintenant, c’est l’assassinat d’une figure marquante de l’opposition populaire en Tunisie, Chokri Belaïd. Derrière tous ces crimes, il y a l’œuvre de Bernard-Henri Levy, le terroriste. La communauté internationale et les peuples arabes, en premier lieu, doivent engager les démarches pour le traduire devant les juridictions internationales compétentes qui traitent des affaires de terrorisme.

Les intellectuels, les syndicalistes, hommes politiques, journalistes et plus généralement tous ceux qui se sentent révoltés par les agissements du terroriste BHL et de leurs conséquences non seulement dans les pays touchés par le pseudo-printemps arabe mais aussi dans le Nord-Mali, doivent lancer une pétition internationale pour le traîner devant les tribunaux et le juger pour incitation au terrorisme.

http://www.algeriepatriotique.com/content/cest-levy-qui-tue-chokri http://www.algeriepatriotique.com/content/cest-levy-qui-tue-chokri

 

http://www.alterinfo.net/notes/C-est-Levy-qui-a-tue-Chokri_b5210902.html

 

Frères musulmans USA

 

Sur les guerres, déstabilisations, assassinats etc en cours, voir :

 

Guerre mondiale? Détruire l'Iran. Infos guerres en cours et militarisations

http://www.wat.tv/video/islamisation-france-mythe-5dgqz_3ki9n_.html
Islamisation de la France: un mythe?

Cliquer sur le lien ci-dessus et la vidéo apparaît


 

 

 

Formidable vidéo :

 

L'Occident veut détruire l'Iran. Pourquoi ?

 

 


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  • Photo eva à 30 ans. Journaliste (carrière TV,Radio,Presse),écrivain (grandes maisons d'édition,Lauréate Académie Française),divorcée,3 enfants. Humaniste,croyante,citoyenne du monde,femme de paix engagée,gaullienne de gauche.Franco-Russe.

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Dépendance:Assurance privée obligatoire? Juteuse pour Guillaume Sarkozy?
Comment à l'étranger on voit Sarkozy (télé suisse), vidéo décapante !

Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Mondial qui se substitue aux Nations ?

L'atlantisme, source des problèmes du monde. C'est un totalitarisme (+ vidéo)

Haarp, "l'arme climatique". Russie victime ? 2 posts (Français, Espagnol

Tout savoir sur la puce RFID qu'on devrait nous implanter. Contrôle,fichage

A savoir: C'est la CIA qui finance la construction européenne (Historia)

Les traînées blanches dans le ciel, alerte ! "Chemtrails" toxiques pour tous

La politique de Sarkozy: Profits CAC40 accrus, au détriment des Français

Constitution européenne: Dispositions inquiétantes qu'on a cachées

L'Union Européenne: C'est le 4e Reich ! Dominé par l'Allemagnre

Opération 7 décembre : Initiative internationale contre les banksters

De la Shoah à la "Shoah" planétaire (guerre mondiale, de religion..) ?

Les réseaux de l'horreur: Pédophilie (Dutroux..), satanisme, scandales..

Les animaux malades du capitalisme, torturés - Elevage industriel

Alerte chemtrails ! Traînées blanches dans le ciel, une réalité dangereuse !

Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Mondial qu'on prépare ? Par eva R-sistons

Strauss-Kahn, une catastrophe pour la France et pour la Gauche (eva R-sistons)

Révolutions de couleurs (entre autres) fomentées par la CIA (vidéo)

Comment on vous manipule (via les Médias aux ordres du pouvoir)

Monnaie,finance,FED n'auront plus de secrets pour vous (vidéo dessin animé)

Manipulation des Médias, désinformation, propagande. Médias et CIA

Pour vos vacances, 5 ouvrages à lire, conseillés par eva R-sistons

Les Indignés: Carte de la mobilisation - Comment s'indigner ? (eva R-sistons)

Abus sexuels, notamment sur les enfants (Vidéo, film de Karl Zéro)

Tragédie... grecque. Faillite via les Banques. TB vidéo: La stratégie du choc

Que signifie la "mondialisation" imposée aux peuples ? Par eva R-sistons

Lettre (superbe) à ceux qui se résignent au pire

Ex Gouverneur J. Ventura: "Vous contrôlez notre monde.. pour le détruire"

Qu'est-ce que le Club Bilderberg qui conçoit le Nouvel Ordre Mondial ? (vidéos)

La vérité sur la "démocratie" (Pr Chouard, vidéo) - Tirage au sort ?

Libye: Ce n'est pas une guerre humanitaire pour protéger les civils (vidéo)

Attentat, crise, choc de civilisations en préparation: Monde fou ! (eva R-sistons)

Citations célèbres, notamment d'Einstein - La science devient criminelle

Non seulement ils bombardent l'état souverain Libyen, mais ils le volent !

Copé qui veut être Président de la République a de "jolies" relations !

Patrimoine : La France veut-elle privatiser ses forêts ?

Le « massacre » de Tienanmen était un mythe !

Alertes sous-traitance nucléaire - et gaz de schiste contre santé, air, eau..

Norvège et ailleurs: La lutte contre la Droite raciste haineuse doit être engagée

Libye, Côte d'Ivoire.. puis Algérie, Syrie.. La logique des évenements (eva)

Qui est à l'origine de la dette qui empoisonne nos vies ? Tout savoir

Les atteintes répétées du gouvernement aux droits des malades

Alerte ! La dictature européenne se met en marche ! Explication.

A l'origine de la dette, de la crise en France : Pompidou, Giscard !.

Fausses Révolutions pour la démocratie. "Droit" d'ingérence, guerres "humanitaires"

Les Observateurs de France24: Au service de l'Empire US et des guerres (eva)

(médias et situation internationale)

La dictature du Nouvel Ordre Mondial sur la Grèce et.. sur toute l'UE (eva)

Syrie: Tout ce qu'on ne vous dit pas dans les médias menteurs. Effrayant !

Les Islandais se sont débarrassés avec succès de la mondialisation financière

L'Histoire de France et les Empires, vidéo : 2 formidables heures avec F. Asselineau

Un Lecteur dit ce qu'il pense de Nicolas Sarkozy (eva R-sistons aussi)

On vous ment ! Le terrorisme islamique n'existe pas en France

Le vrai Kadhafi, à partir de documents anciens. Un grand dirigeant !

Diminuer votre consommation de carburant : Tous les conseils

Les expériences secrètes de la CIA : Vidéo passionnante !

Les clefs pour comprendre les évenements majeurs de l'Actualité (eva R-sistons)

Guerre contre la Syrie: Tous les mensonges (massacres, images, analyses..)

Comment l'Occident déstabilise les pays hostiles et sème le chaos

Propagande de guerre (les règles) et manipulation des masses

Gbagbo n'est pas un criminel mais un démocrate. Vrais criminels pas jugés à La Haye

26 vérités sur le groupe État islamique EI qu’Obama veut vous cacher


 

 

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(Conditionnement par les Médias)

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